Tracer les sillons de la liberté
Elle a été la première des cinq fermes de placement extérieur en France : dans l'Aisne, la ferme de Moyembrie peut accueillir jusqu'à 20 détenus en fin de peine. Hors les murs de la prison, ils réapprennent la liberté. Un sas, pour un retour progressif dans la société.
Ils s'appellent Maxime, Simon, Alexis, Olivier, encore Simon, Tony, David, Geoffrey, France, Charlie, Yagouba, Émilie, Leïla. Ils sont encadrants, salariés en insertion, bénévoles ou, tout cet écosystème a été créé pour eux, détenus en fin de peine : ici on les appelle les résidents. Si on excepte les femmes, dont aucune n'est écrouée au centre pénitentiaire de Laon auquel est rattaché le dispositif, impossible de deviner qui est quoi. Et c'est tant mieux parce qu'ici, ce qui compte ce n'est pas comment ces hommes sont entrés en prison mais comment ils vont en sortir. Le pari c'est qu'ils la quittent dans les meilleures dispositions possibles puisqu'après avoir payé leur dette à la société, selon l'expression consacrée, ils auront bientôt droit à une deuxième chance. Parfois une troisième. « Mais rien n'est vraiment fait pour vous accompagner à la sortie : on vous paie trois nuits d'hôtel et on vous dit d'appeler le 115 par la suite. Le truc...
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