Lutter contre les pollutions
Tous responsables
Une journée de de sensibilisation sur la réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires était organisée le 11 octobre à Beaune.

Sur l'invitation de la Fredon (Fédération régionale de lutte et de défense contre les organismes nuisibles), de nombreux élus et techniciens des collectivités locales étaient présents vendredi dernier au lycée viticole beaunois. Nicolas Boillin, directeur du syndicat du bassin de la Vouge, a fait part de son expérience en matière de réduction des produits phytosanitaires.
[INTER]Quel était l'objectif de cette journée ?[inter]
«Une utilisation moindre des produits phytosanitaires était au centre des débats. Cette réunion en salle, suivie d'une démonstration de matériels, a été très riche en échanges avec les collectivités. Pourquoi les collectivités? Elles sont particulièrement concernées. En effet, on dit toujours que les agriculteurs sont les plus grands pollueurs, mais c'est une fausse idée. Environ 90% des usages de produits phytosanitaires sont bien agricoles, mais ces derniers ne représentent que 50% des pollutions. Cela est prouvé par les relevés effectués dans les rivières et dans les nappes. Nous trouvons des molécules bien précises, spécifiques des différents usagers. En fait, tout le monde est concerné par les pollutions et notamment les systèmes urbains. Avec les rues et trottoirs bitumés, les risques de transferts vers les eaux sont augmentés».
[INTER]Quelles sont les actions menées par votre syndicat?[inter]
[I]«Nous échangeons avec les communes de notre territoire depuis 2007. Nous leur expliquons que certaines pratiques peuvent être très polluantes. Nous ne sommes pas dans une logique économique comme en agriculture, l'usage des pesticides dans un but uniquement «ornemental» pourrait être limité voire stoppé par la plupart des collectivités. Il faut savoir qu'un bouchon Bic rempli d'un produit phytosanitaire, jeté directement dans une rivière, pollue 10 000 m3 d'eau .... Les résultats que nous obtenons depuis 7 ans sont plutôt encourageants. Sur les 58 communes du bassin versant de la Vouge, huit n'utilisent plus aucun produit phytosanitaire pour leurs espaces publics et une dizaine ont réduit leurs usages de 80 à 90%. Nous travaillons également avec la Chambre d'agriculture de Côte d'Or. A ce sujet, je tiens à dire que les agriculteurs jouent très bien le jeu. Cet investissement porte ses fruits car la contamination des rivières et des nappes se réduit».[i]
[INTER]Le combat est-il gagné pour autant ?[inter]
[I]«Non ! Même si la pollution diminue, nous avons toujours des contaminations importantes. Nos treize puits d'alimentation en eau potable sont toujours au-delà des normes. Il faut donc poursuivre les efforts. Cela passe par la communication et des journées comme aujourd'hui. Nous invitons les collectivités à venir voir les dispositifs déjà mis en place, prendre connaissance des différentes pratiques et financements possibles et voir tous les avantages que l'on trouve dans une utilisation différenciée des produits phytosanitaires. Tout le monde peut y gagner : l'utilisation de ces produits est contraignante avec des obligations d'agrément et de certificat individuels qui se multiplient. Et économiquement parlant, ça peut être très intéressant. A cause de ces produits, le Syndicat des Eaux de la Râcle a été obligé de fermer son puits pendant deux ans et d'investir dans une usine de traitement pour 230 000 euros...»[i]
[INTER]Quel était l'objectif de cette journée ?[inter]
«Une utilisation moindre des produits phytosanitaires était au centre des débats. Cette réunion en salle, suivie d'une démonstration de matériels, a été très riche en échanges avec les collectivités. Pourquoi les collectivités? Elles sont particulièrement concernées. En effet, on dit toujours que les agriculteurs sont les plus grands pollueurs, mais c'est une fausse idée. Environ 90% des usages de produits phytosanitaires sont bien agricoles, mais ces derniers ne représentent que 50% des pollutions. Cela est prouvé par les relevés effectués dans les rivières et dans les nappes. Nous trouvons des molécules bien précises, spécifiques des différents usagers. En fait, tout le monde est concerné par les pollutions et notamment les systèmes urbains. Avec les rues et trottoirs bitumés, les risques de transferts vers les eaux sont augmentés».
[INTER]Quelles sont les actions menées par votre syndicat?[inter]
[I]«Nous échangeons avec les communes de notre territoire depuis 2007. Nous leur expliquons que certaines pratiques peuvent être très polluantes. Nous ne sommes pas dans une logique économique comme en agriculture, l'usage des pesticides dans un but uniquement «ornemental» pourrait être limité voire stoppé par la plupart des collectivités. Il faut savoir qu'un bouchon Bic rempli d'un produit phytosanitaire, jeté directement dans une rivière, pollue 10 000 m3 d'eau .... Les résultats que nous obtenons depuis 7 ans sont plutôt encourageants. Sur les 58 communes du bassin versant de la Vouge, huit n'utilisent plus aucun produit phytosanitaire pour leurs espaces publics et une dizaine ont réduit leurs usages de 80 à 90%. Nous travaillons également avec la Chambre d'agriculture de Côte d'Or. A ce sujet, je tiens à dire que les agriculteurs jouent très bien le jeu. Cet investissement porte ses fruits car la contamination des rivières et des nappes se réduit».[i]
[INTER]Le combat est-il gagné pour autant ?[inter]
[I]«Non ! Même si la pollution diminue, nous avons toujours des contaminations importantes. Nos treize puits d'alimentation en eau potable sont toujours au-delà des normes. Il faut donc poursuivre les efforts. Cela passe par la communication et des journées comme aujourd'hui. Nous invitons les collectivités à venir voir les dispositifs déjà mis en place, prendre connaissance des différentes pratiques et financements possibles et voir tous les avantages que l'on trouve dans une utilisation différenciée des produits phytosanitaires. Tout le monde peut y gagner : l'utilisation de ces produits est contraignante avec des obligations d'agrément et de certificat individuels qui se multiplient. Et économiquement parlant, ça peut être très intéressant. A cause de ces produits, le Syndicat des Eaux de la Râcle a été obligé de fermer son puits pendant deux ans et d'investir dans une usine de traitement pour 230 000 euros...»[i]