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Chambre d’agriculture

Tour d’horizon de l’actualité agricole départementale

La session de rentrée de la Chambre d’agriculture de l’Yonne s’est tenue le 14 septembre dernier. L’occasion, pour son président, Etienne Henriot, de revenir sur les grands sujets d’actualité touchant la sphère agricole départementale.
Par Dominique Bernerd
Tour d’horizon de l’actualité agricole départementale
Encore quelques jours de patience, avant d’accéder au bâtiment réhabilité du 14 bis rue Guynemer.
L’actualité était aux vendanges en cette session de rentrée pour la Chambre d’agriculture de l’Yonne et le sujet, repris par le président Etienne Henriot dans sa note de conjoncture trimestrielle. Des vendanges qui se caractérisent par une précocité inégalée depuis plus de vingt ans et des résultats particulièrement contrastés. Le gel a une nouvelle fois rebattu les cartes, notamment dans le nord chablisien, vers Coulanges et à Jussy, et certains rendements dépassent à peine 15 hl à l’ha contre 60 hl attendus. L’alternance d’épisodes de sécheresse, de chaleur et de pluies ne faisant que renforcer le phénomène. S’ajoute pour les vins rouges, l’apparition de pourriture acide obligeant à récolter vite et à trier.

Les attentes de la profession, après l’année 2016 catastrophique restée dans les mémoires, étaient fortes mais pour ce qui est des blancs, la reconstitution de stocks VCI ne sera pas ouverte à tous, fragilisant d’autant certaines exploitations. Une satisfaction toutefois, suite à la protection contre la grêle mise en place sur le territoire avec le dispositif Arelfa, qui semble porter ses fruits, aucune perte liée à des orages de grêle n’ayant été comptabilisée cette année.

Des moissons «moyennes, sans plus»
L’heure était aussi au bilan des moissons. Les attentes étaient fortes, après la campagne désastreuse de 2016, mais là encore, les résultats sont en demi-teinte, qualifiés de moyens, «sans plus». Avec toujours un secteur particulièrement pénalisé, celui des Plateaux, où de fortes variations de rendements sont une nouvelle fois constatés.

Rendements moyenssur le département : 60 q/ha en blé, 60 q en orge d’hiver et escourgeon, 40 q en orge de printemps et 27 q en colza. Concernant la commercialisation, l’embellie constatée au début de l’été n’aura été que passagère et suite aux bonnes récoltes des pays de la Mer Noire, les cours ont plongé. D’une manière générale, les stocks mondiaux sont au plus haut, après une production 2017 de 742 Millions de tonnes (3e moisson de tous les temps) et cela pèse sur les marchés. Une situation amplifiée par une parité€/$ défavorable aux exportations. Le cumul des deux phénomènes provoquant des prix au départ de la ferme Yonne à135€ maximum pour la tonne de blé meunier, 125 €/t pour le blé fourrager, 110 €/t l’orge de mouture, 135 €/t l’orge d’hiver et 165 €/t l’orge de brasserie. Le prix du colza pour sa part, ne dépassant pas actuellement, 350 €/t.

Une tendance à la hausse
Concernant l’élevage et plus particulièrement la viande bovine, la tendance est à la hausse et les cours se rapprochent de ceux de 2014 et 2015, soit 3,66 €/kg en gros bovins, 3,85 €/kg en vache R et 2,99 €/kg en vache P. En jeunes bovins et broutards, les cours sont les plus performants de ces trois dernières années, avec un prix à 4,04 €/kg en Jeunes Bovins U.

Le prix du lait pour sa part, enregistre depuis deux mois un tendance haussière, mais encore bien insuffisante, pour redonner un peu d’embellie économique aux exploitations. La récolte de maïs ensilage en cours laissant augurer de bonnes perspectives, avec de bons rendements et une qualité prometteuse.

Globalement, le porc «va mieux», profitant notamment d’un prix de revient à la baisse, suite aux faibles cours des céréales. Mais il faudra du temps pour que les trésoreries se reconstituent, face à des investissements rendus parfois nécessaires pour économiser de l’énergie ou améliorer la pénibilité au travail. Le groupe néerlandais Plukon, acquéreur du groupe Duc, poursuit la réorganisation de sa gamme au sein du site historique de Chailley, passant de 500 000 à 700 000 poulets abattus par semaine. A noter que des représentants du groupe, seront invités à la prochaine session de novembre, afin de faire part de leurs projets concernant le territoire icaunais.

Un réemménagement retardé
Officiellement lancés le 20 juillet dernier, les Etats Généraux de l’Alimentation se dérouleront sur quatre mois, avec pour objectif, notamment, de permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail par le paiement de prix justes. Ils seront répartis en deux chantiers : un premier qui, jusqu’à la fin de ce mois, sera consacré à la création et la répartition de la valeur et un second, démarrant en octobre, portant sur une alimentation saine, sure et durable et accessible à tous. Un troisième sur toute la durée de ces Etats généraux, aura pour thème les recherches à mener pour une plus grande performance environnementale, sanitaire, sociale et économique.

La Chambre régionale d’agriculture de Bourgogne Franche-Comté a souhaité s’inscrire dans la démarche en organisant dans chaque département, une consultation dédiée à une réalité économique et sociale locale. C’est ainsi qu’une réunion s’est tenue le 14 septembre dernier au lycée la Brosse, sur le thème des «Grandes cultures», en présence du Préfet, Patrice Latron.

Les dégâts de gros gibier dans les cultures sont toujours au cœur des débats et il est une nouvelle fois demandé une augmentation des prélèvements, complétée si nécessaire, par des tirs de nuit ou des battues administratives.

Concernant les espèces classées nuisibles, il est rappelé que la Chambre d’agriculture a mis en place un système de collecte de données afin de répertorier les dégâts générés, seule façon de maintenir ou motiver le classement en espèces nuisibles de certains animaux. Chaque exploitant est donc appelé à informer la Chambre des pertes de récoltes ou des frais engagés suite à des dégâts constatés.

Prévu initialement en aout dernier, le réemménagement  des services de la Chambre d’agriculture dans ses locaux historiques du 14 bis rue Guynemer, n’a pu s’effectuer en raison de retards dans les travaux de réhabilitation du bâtiment. Il se réalisera donc les 5, 6 et 7 octobre pour la partie «bureaux» des 1er et 2e étages et les 9 et 10octobre, pour la partie «locataires du rez de chaussée» et archives du sous sol.

(D’après note de conjoncture Chambre agri 89)