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Dégâts de gibier

Toujours trop de sangliers

La FDSEA de Côte-d’Or vient de participer au comité de suivi des dégâts de gibier organisé par la préfecture : l’occasion de se pencher sur la dernière campagne de chasse et d’aborder la prochaine.
Par Aurélien Genest
Toujours trop de sangliers
Les dégâts dans les grandes cultures et prairies restent considérables dans plusieurs secteurs du département.
La saison de chasse est terminée, l’heure du bilan a sonné. La préfecture a convié lundi, à la DDT, la fédération des chasseurs, l’ONCFS, l’ONF et la profession agricole. Des chiffres révélateurs ont été exposés au début du rendez-vous. Cette année, les demandes d’indemnisation ont littéralement explosé : 1 880 dossiers étaient recensés à la date du 25 mars, représentant une hausse de 94 % par rapport à 2018.

Ces demandes portaient sur plus de 156 000 quintaux de matière première, un nombre en augmentation de 80 % sur un an. Les prélèvements de sangliers, eux, ont augmenté de 27 % : 14 093 animaux ont été abattus en Côte-d’Or lors de la dernière campagne de chasse, contre 11 130 lors de l’exercice 2017-2018.

Une prise de conscience
Cette situation est «hors-norme» selon Thierry Besançon, président de la commission dégâts de gibier de la FDSEA, qui a participé à plusieurs réunions de travail cet hiver : «celles-ci ont eu le mérite de mettre la pression sur certains points noirs dans le département et d’éviter des dégâts encore plus considérables. Ces entretiens réguliers ont été l’occasion de confronter les différentes parties à la réalité du terrain. Le classement du sanglier en espèce susceptible de causer des dégâts, en mars, a permis d’éliminer quelques dizaines de bêtes dans certains secteurs». Thierry Besançon souligne une «réelle prise de conscience» de la fédération des chasseurs sur la gravité de la situation et se félicite des deux mesures exposées lundi au préfet : «la première concerne la mise en place du tir d’été, dès le mois de juin. Celui-ci sera encouragé avec des tarifs réduits, le bracelet sera facturé 10 euros, au lieu de 40. Si ce tir est pratiqué, je suis persuadé qu’il peut être efficace, j’en ai moi-même fait l’expérience sur mon exploitation. Certains problèmes pourront être réglés ponctuellement». La seconde mesure concerne le nombre de bracelets qui seront attribués en tout début de chasse. «Il y en aura probablement plus de 18 500», indique Thierry Besançon, «cela représente le nombre de bracelets délivrés sur l’ensemble de la dernière campagne, toutes attributions confondues. C’est un signe fort de la part des chasseurs et de leur fédération. Cette mesure devra être accompagnée par davantage de souplesse pour les attributions supplémentaires».

Une situation urgente
La FDSEA de Côte-d’Or reste vigilante quant à l’évolution du dossier des dégâts de gibier. Un nouvel entretien réunira le comité mi-juin. «La chasse vient de se terminer mais les populations de sangliers sont encore bien trop élevées. Pour ne rien arranger, les conditions semblent favorables à une bonne reproduction des sangliers cette année. Il ne faut donc rien lâcher», poursuit le responsable côte-d’orien. Fabrice Faivre, président de la FDSEA, espère un assainissement rapide dans les différents «points noirs» du département : «Une quinzaine de sociétés ne jouent pas le jeu en Côte-d’Or, la chasse a été insuffisante dans ces secteurs malgré la pression mise par la fédération. Ces comportements portent le discrédit sur toutes les autres sociétés, c’est bien dommage». Le président pointe notamment du doigt l’ONF : «la majorité des problèmes rencontrés concernent des chasses dans des forêts domaniales. L’Office national des forêts doit interdire le tir sélectif en le mentionnant dans ses baux. Des prélèvements minimums doivent également être instaurés. Ce message est passé à plusieurs reprises lundi, lors de notre réunion».