Toujours plus d'hybrides et d’axiales

En 2024, les ventes de moissonneuses-batteuses hybrides et axiales ont marqué le pas. Mais leur part de marché, elle, a continué de grimper, atteignant 57 % des immatriculations, devant les modèles à secoueurs. Cette tendance s’accompagne d’une offre de plus en plus étoffée chez les constructeurs. La catégorie des hybrides à batteur transversal et rotor(s) longitudinal(aux) reste la chasse gardée de Claas avec ses Lexion et Trion, la CH7.70 de New Holland constituant le seul modèle concurrent. En revanche, du côté des machines à un ou deux rotors axiaux, la concurrence fait rage. Chez Case IH, aux côtés des Axial-Flow séries 160 et 260, sont venues s’ajouter les deux plus grosses machines de la gamme : les Axial-Flow AF9 et AF10. Cet enrichissement par le haut s’est également opéré chez New Holland avec les CR10 et CR11, qui partagent la même base que leurs cousines rouges. Ces machines complètent la gamme CR qui comportait déjà six modèles.

Cette montée en puissance s’était déjà observée chez John Deere avec les deux modèles X9 venus s’ajouter aux S7. Le constructeur américain annonçait atteindre un débit de 100 t/ha en céréales pour son nouveau gros bébé. Auparavant, Massey Ferguson et Fendt avaient lancé les hostilités avec leur gamme commune Ideal, dont le modèle 10T – uniquement proposé en vert – affiche une puissance de 790 ch.

Case IH : le spécialiste du monorotor

Précurseur du monorotor, Case IH reste fidèle à ce choix technologique, qu’il a fait évoluer au fil des générations d’Axial-Flow pour gagner en débit, comme en polyvalence. Le constructeur conserve un diamètre de rotor identique (762 mm) pour tous ses modèles. Il propose en revanche trois longueurs, celui des récentes AF9 et AF10 affichant près d’un mètre de plus. Cela se traduit par une surface doublée des contre-rotors dans la zone de séparation. Déjà optimisée sur les Axial-Flow séries 160 et 260, la cinématique de ces deux nouvelles machines est encore simplifiée pour réduire les pertes de puissance. Le moteur, monté longitudinalement, entraîne directement le rotor, qui fait aussi office d’arbre de transmission pour actionner le tambour d’alimentation en sortie de convoyeur. Autre différence majeure : la surface du caisson de nettoyage gagne 2 m², grâce à une conception en deux parties. Les AF9 et AF10 disposent également de deux nouveaux systèmes de broyage qui leur sont propres, pour étaler la paille sur une largeur jusqu’à 15 m. La capacité de la trémie (jusqu’à 20 000 l), celle des élévateurs (205 t/h en céréales) et de la vis de vidange ont été dimensionnées en conséquence.

Pour revenir aux Axial-Flow série 160, celle-ci accède désormais au réglage automatique des paramètres de battage en fonction du taux de perte et de grains cassés. Les deux modèles 6160 et 7160 sont maintenant produits au Brésil.

Claas : de plus en plus de modèles hybrides

Cette année, Claas célèbre les 30 ans de sa première hybride, la Lexion 480, lancée en 1995. Il est resté, depuis, le grand spécialiste de cette technologie, qu’il décline sur deux de ses gammes récemment étoffées. La Trion 700 se compose désormais de cinq modèles, dont trois embarquent un dispositif de séparation à un seul rotor longitudinal. Seules les Trion 750 et 760 disposent de deux rotors de séparation, comme les Lexion. Ces deux machines héritent, via leur moteur Man, de deux technologies économisant du carburant jusqu’ici réservées aux Lexion : le Dynamic Power qui adapte la puissance aux conditions de récolte et le système de refroidissement horizontal Dynamic Cooling.

Du côté des Lexion, la gamme 8000 s’enrichit par le bas avec un cinquième modèle : la Lexion 8500. Toutes ces moissonneuses-batteuses sont disponibles en version Terra Trac à chenilles. Rappelons que le système hybride des Lexion bénéficie d’organes de battage plus généreusement dimensionnés que ceux des Trion, avec un batteur de 755 mm de diamètre et un tire-paille de 600 mm. Les trois Lexion 7000 partagent la même largeur de batteur que les Trion 700, tandis que celui des Lexion 8000 est 28 cm plus large.

John Deere : un ou deux rotors axiaux

Pour ses deux machines à haut débit X9, John Deere a opté pour un système axial à deux rotors, alors que sa série S7 n’en dispose que d’un seul. Le constructeur américain a repris une conception de rotors excentrés divisés en trois parties sur la longueur : alimentation, battage et séparation. Pour optimiser le tri de la matière issue des rotors, la X9 s’appuie sur un caisson de nettoyage de 7 m². Elle a inauguré un broyeur de nouvelle génération, dont les couteaux à la surface alvéolée réduisent la prise de puissance. Ce broyeur est également disponible sur la dernière version des S7, dont les trois plus gros modèles adoptent le moteur John Deere 13,6 l des X9. Ces quatre machines S7 accueillent un système de caméras stéréoscopiques implantées à l’avant de la cabine, qui analysent la culture en lien avec des images satellitaires, pour anticiper le réglage de la vitesse d’avancement. Les S7 comme les X9 bénéficient de toute une batterie d’automatismes désormais regroupés dans trois packs : Select, Premium et Ultimate.

Fendt et Massey Ferguson : la conduite sans volant

Présentée pour la première fois en 2017, la moissonneuse-batteuse Ideal se décline à l’identique sous les deux marques du groupe Agco : Fendt et Massey Ferguson. Le constructeur bavarois est toutefois le seul à disposer de la plus puissante Ideal 10T. La gamme se compose ainsi de trois modèles chez Massey Ferguson et de quatre chez Fendt. La plus petite, l’Ideal 7 T, est la seule à recevoir un unique rotor axial, tandis que les autres en embarquent deux. Ces rotors ont la particularité d’être très longs (4,83 m) avec une grande zone de séparation et de décharge. La conception du caisson de nettoyage diffère selon la présence d’un ou deux rotors. Entièrement repensé pour la prochaine campagne, ce caisson intègre une nouvelle prégrille de 1 m² et une grille supérieure redessinée, positionnées pour maximiser la surface de séparation entre grains et menues-pailles. Le flux d’air a aussi été optimisé, avec une surface ventilée élargie et un meilleur guidage des vents, pour mieux préserver la qualité du grain et limiter les pertes, même en conditions de récolte difficiles. L’Ideal fait aussi figure d’exception avec son dispositif de pilotage sans volant proposé en option. Ce dernier cède la place à un joystick monté sur l’accoudoir gauche, qui offre une résistance variable en fonction de la vitesse. Côté sécurité, l’angle de braquage diminue progressivement avec la vitesse.

New Holland : une nouvelle génération de double rotor

Avec ses nouvelles CR10 et CR11, New Holland est resté fidèle au double rotor axial, mais a complètement remodelé la conception de la machine par rapport aux six autres modèles CR déjà bien connus. Chacun des deux rotors mesure 610 mm de diamètre pour 3,60 m de long. Ils sont entraînés directement par le moteur placé longitudinalement de manière inclinée. Le rotor de gauche sert aussi d’arbre de transmission pour animer le tambour DFR. Cette cinématique limite les pertes d’énergie et dégage de l’espace pour élargir le canal de battage et le caisson de nettoyage. Ce dernier affiche une grande surface, grâce à l’utilisation de deux grilles supérieures et deux grilles inférieures. La qualité de répartition de la paille broyée est contrôlée par des capteurs radar pilotant un automatisme pour corriger le flux.

Sur les plus petites CR qui arborent un nouveau design de capots depuis l’an dernier, les automatismes ont été enrichis pour être compatibles avec davantage de cultures. Ces moissonneuses-batteuses accèdent en option au capteur NIR NutriSense analysant la qualité de récolte pour trois cultures.

Face à l’arsenal technologique des CR, on en oublierait presque la CH7.70, qui fait pourtant de New Holland l’unique concurrent de Claas sur les petites hybrides. Reprenant le gabarit, ainsi que le système de battage et de nettoyage d’une CX6.90, elle remplace les secoueurs par deux longs rotors de séparation.