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Expérimentation

Tester l’agriculture de demain

La Chambre d’agriculture, l’Agropôle du Marault et le réseau Impact ont engagé un partenariat depuis plusieurs mois afin de mener des expérimentations aussi bien en grandes cultures qu’en élevage.
Par Théophile Mercier
Tester l’agriculture de demain
Plusieurs thématiques végétales sont testées : orge, blé, triticale et méteil.
Tester l’agriculture de demain. C’est l’objectif des expérimentations menées par le réseau Impact et les établissements Dodat à la Ferme du Marault à Magny-Cours en partenariat avec l’association Agropôle du Marault et l’équipe grandes cultures de la Chambre d’agriculture. Ce travail lancé à l’automne dernier comprend trois thématiques végétales : orge, blé et triticale. Raphaël Sotty, le directeur de l’association nous explique la philosophie du projet : « Nous mettons à disposition des surfaces agricoles afin que les acteurs du secteur agricole sensibilisent les agriculteurs sur les bonnes stratégies de fertilisations, sur les nouvelles variétés à utiliser ou encore les bonnes pratiques en matière d’utilisation de produits phytosanitaires. Pour que le message ait du sens, il était indispensable d’avoir la Chambre d’agriculture à nos côtés pour qu’elle valide ou non les observations obtenues par ces acteurs. Notre idée est de profiter de la présence d’Impact et des établissements Dodat pour mener des tests variétés et voir ce qui peut-être applicable dans le département. Par ailleurs, le groupe vient apporter au Marault son savoir-faire et sa stratégie pour permettre à la Chambre d’agriculture de mener d’autres observations complémentaires en particulier sur l’utilisation de produits alternatifs aux phytosanitaires ». « Nous avons en effet une partie consacrée aux fongicides dans laquelle des expérimentations à bases d’extraits de plantes sont menées. L’avantage de ces expériences c’est aussi de pouvoir capter des données locales pour permettre d’affiner le conseil aux agriculteurs » ajoute à son tour Judith Nagopaé, conseillère grandes cultures à la Chambre d’agriculture. « Derrière ces expériences, l’idée est de parler des pratiques agricoles positivement au grand public mais aussi aux élus lorsque nous serons amenés à les recevoir » poursuit Raphaël Sotty.

Le pâturage dynamique à l’étude
En parallèle de ces expérimentations, l’Agropôle du Marault met à disposition du Legta de Challuy ainsi que l’équipe élevage de la Chambre des parcelles destinées à l’élevage. Ces dernières sont actuellement conduites en pâturage dynamique avec pour objectif d’étudier ce qui pénalise aujourd’hui cette pratique. « Le découpage des parcelles, l’aménagement des points d’eau mais aussi le déplacement des animaux sont quelques-uns des points noirs du pâturage dynamique aujourd’hui. Le lycée étudie donc ici les hauteurs de pousse, fait le changement des animaux deux fois par semaine, ajuste et pèse les animaux à échéance régulière. Ce travail est mené avec l’établissement depuis deux ans qui a fait de cette plateforme un vrai espace professionnel. Mais à terme, nous avons l’ambition de montrer comment ce pâturage dynamique peut se mettre en place sans que cela ne prenne trop de temps aux éleveurs. Pour ce faire, nous voulons faire appel aux fournisseurs de matériels afin qu’ils proposent des solutions qui facilitent le travail des éleveurs. Cette partie est en cours de finalisations » conclut Raphaël Sotty.

Expérimentations menées avec les agriculteurs
Pour implanter ces cultures tests, la Chambre d’agriculture s’est associée à Stéphane Humbert, céréalier installé à Mars-sur-Allier. Nous l’avons justement suivi le 26 mai dernier lors de l’implantation de la parcelle de soja en compagnie de l’équipe grandes cultures de la Chambre d’agriculture. Judith Nagopaé, nous détaille cette implantation : « Nous avons choisi de mettre un module inoculum sur soja et en parallèle à cela une thématique désherbage mécanique sera positionnée sur les parcelles de l’agriculteur. Sur les autres espèces implantées au Marault, nous avons un module variété, un module fongicide, un module fertilisation et couvert mutli espèces de méteil. Le module de soja implanté récemment permet d’étudier l’ensemble des inoculums présents sur le marché et de tester ceux qui sont le plus intéressants par rapport à la culture implantée. Les résultats obtenus permettront d’orienter notre conseil vers les agriculteurs ». Le soja peut-il alors devenir une culture durable dans le département au point de remplacer le colza ? « Non car il s’agit d’une culture de printemps encore trop aléatoire pour le secteur. Par ailleurs, le soja à besoin de beaucoup d’eau, donc d’irrigation pour pousser correctement. Cette possibilité n’est pas donnée à tous les agriculteurs nivernais » répond Judith Nagopaé.
Quoi qu’il en soit, il faut désormais patienter jusqu’en octobre pour connaître les premiers résultats de cette implantation de soja.