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Moissons

Terminer en avance

Après plusieurs semaines de canicule, Damuel Deligand est assez optimiste concernant les moissons de cette année. Retour sur ses premières impressions.

Par Charlotte Sauvignac
Culture
Pexels
Pour cet agriculteur du nord de l'Yonne, les première récoltes, notamment sur le colza, laissent entrevoir une bonne année.

À Vallery, dans le nord du département, Damuel Deligand, continue à moissonner. Les premières récoltes, colza et orge augurent une bonne année pour lui. « Je ne vais pas me plaindre niveau colza et orge, personnellement je n'ai jamais vu ça, concernant l'orge, je suis autour de 70 quintaux, je fais 80 là, donc je suis très content. Le colza, c'est pareil, je suis plutôt content », manifeste-t-il. Propriétaire d'une exploitation comprenant 275 ha de blé, orge, colza, maïs, tournesol, betteraves, féverole et luzerne, Damuel Deligand, poursuit, en étant toujours alerte en ce qui concerne les conditions climatiques. « Nous sommes contents que les températures se calment, pour nous, mais aussi pour nos machines, ça va moins tourner, sous un 40 degrés, elles n'aiment pas trop. Toutefois, je prends toutes les précautions pour éviter des incendies, j'ai des extincteurs, des bidons d'eau, j'ai un covercrop dans chaque chambre, qui me suit, j'ai une benne de moins, je préfère récolter moins que propager le feu chez moi et les voisins. C'est super sec, et mes sols sont très caillouteux, donc avec les palpeurs qui sont sous la coupe, il suffit qu'il y ait un roulement et que ça fasse des étincelles dans le broyeur. Un incendie, c'est rapide », anticipe-t-il. Assis dans sa moissonneuse-batteuse, au lever du soleil, l'agriculteur du nord du département, déplore la mauvaise récolte qu'il commence en blé. « Je suis plus que déçu. C'est peut-être parce que j'ai commencé par les parcelles les plus caillouteuses, pour qu'ils soient le plus mûrs, vu que je stocke, je n'ai pas encore fait d'échantillons, je n'ai pas eu le temps, mais je vais aller voir s'il y a de la qualité. Mais par rapport à ce que j'entends dans la plaine, la qualité n'est pas présente », témoigne Damuel Deligand.

Dépendant du climat

Le climat lui a cependant permis de prendre de l'avance sur ses moissons, car « il est en avance de dix jours. Les quinze jours de canicule, ça a mis tout de temps. Pour les blés, je penserais qu'on serait tranquille, au moins, cette semaine-là, et puisque ça a croqué sous les dents, je me suis dit que c'était mort. C'est super sec », déplore-t-il. Le temps est de son côté, parce qu'après la grande chaleur, la pluie est revenue sur les terres icaunaises. « Pour les cultures de printemps, et même humainement, ce serait bien qu'il pleuve. Les betteraves, les maïs, les tournesols, tout ça, ça a soif », ajoute-t-il. La suite des moissons s'avère cependant plus mitigée. « Pour la féverole, je ne m'attends pas à grand-chose, parce que je n'en ai pas beaucoup et les sangliers affectent énormément mes champs », regrette l'agriculteur.
En reprise d'exploitation familiale depuis 2018, Damuel Deligand, fait encore équipe avec son père. « J'ai fait un an de tuilage avec lui, je voulais me remettre dans le bain, un peu quand même, j'ai fait un BPREA, et cette année, mon père m'aide. Il s'occupe notamment du stockage, c'est lui qui avait chaud ces derniers jours. Mais c'est vrai que ce n'est pas facile de trouver, je n'ai pas eu de chance cette année, mais si je trouve quelqu'un, pourquoi pas, il faut former les jeunes aussi », confie-t-il. Lui et son père pensent, à ce rythme-là, faire partie des premiers à terminer les moissons. « Vu que je n'ai pas une énorme ferme, je pense terminer dans les premiers, enfin nous sommes dépendants du climat. Il ne me reste plus que 140 ha à peu près à moissonner », conclut Damuel Deligand, du haut de sa moissonneuse-batteuse.