Rencontre avec un jeune agriculteur
«Tenir le coup et ne pas capituler»
Le vice-président des JA en charge du dossier communication aborde les récoltes, les difficultés et la passion du métier.
Difficile de prendre des «gamelles» chaque année depuis son installation. Les jeunes agriculteurs rentrés depuis peu dans le métier en savent quelque chose. Antoine Carré, de Verrey-sous-Salmaise, en fait notamment partie. Installé en janvier 2014 sur la ferme familiale, ce Côte d’orien de 28 ans redoute une nouvelle moisson pour le moins compliquée. «Je n’ai récolté qu’une seule parcelle d’orges pour le moment, j’arrive difficilement à 40q/ha, avec 40 de calibrage, 54 en PS et 12,2 de protéines. Ce sera difficile de faire passer cette production en brasserie....» confiait-il la semaine dernière en terminant ses foins. La récolte de blé et de colza, encore très verts pour début juillet, ne s’annonce pas sous de meilleurs auspices : «il y a eu de l’excès d’eau comme un peu partout dans le département, des mouilles exceptionnelles pour le secteur. Les siliques du colza sont vraiment de petite taille, les cultures sont mortes sur environ 10% de la surface. En blé, c’est plus difficile de se prononcer, des maladies ont fait des dégâts, il y a de la fusariose comme dans l’orge, et des épillets ont avorté. Le rendement sera forcément impacté» poursuit Antoine Carré.
Se battre et résister
La troisième récolte du jeune agriculteur risque de laisser une nouvelle fois des traces dans la trésorerie, après une perte «colossale» en 2014. «Cela avait été très difficile pour ma première année, même moralement» reconnaît l’ancien employé d’Axe Équipement : «je venais de passer trois années dans cette entreprise après mes études et un BTS agricole, j’étais spécialiste guidage et nouvelles technologies, j’assurais des démonstrations de batteuses, semoirs et pulvérisateurs. Je m’y plaisais beaucoup. D’un point de vue économique, un salaire tombait chaque mois, c’est sûr que ça m’a changé... Je me suis beaucoup investi lors de mon installation il y a deux ans et nous avons eu une perte de 80 000 euros sur la ferme après un énorme coup de sec au mois de juin, ça fait vraiment mal». D’un naturel optimiste, Antoine Carré ne regrette pas son orientation professionnelle malgré les difficultés qui s’entassent : «l’agriculture est une passion depuis que je suis tout petit. Il était prévu depuis bien longtemps que je prenne la place de mon oncle quand celui-ci allait partir en retraite. Il y a des hauts et des bas dans tous les métiers, j’en parle régulièrement avec des amis qui travaillent dans d’autres secteurs. C’est sûr que nous ne sommes pas gâtés avec la météo et les choix politiques, mais il faut se battre et ne pas s’avouer vaincu. Nous sommes jeunes, je me dis que les bonnes années reviendront».
Des projets aux JA
Antoine Carré a intégré le bureau des Jeunes agriculteurs en début d’année et occupe le poste de vice-président en charge de la communication, conjointement avec Lucien Rocault. «Cela s’est fait de fil en aiguille, après des discussions avec d’autres JA. Il est important de défendre les intérêts de notre métier, c’est même essentiel compte tenu de tout ce que l’on voit ou entend un peu partout» relève le Côte d’orien. L’opinion publique est «trop souvent guidée» par les médias: «un énorme travail de communication est à effectuer, nous ne sommes pas très bons dans ce domaine. Si les médias sont mal orientés, cela peut nuire à notre image. Assurer la promotion de nos métiers est l’un des principaux objectifs de notre mandature. Nous réfléchissons à une campagne de vidéos. Nous avons déjà accentué notre présence sur les réseaux sociaux». Antoine Carré reconnaît la difficulté de montrer une image positive dans cette difficile conjoncture : «ce n’est pas évident, c’est certain. Nous avons souvent l’image d’un corps de métier qui se plaint tout le temps. Je pense qu’il faut rester positif et expliquer comment nous en sommes arrivés là. La météo ne nous aide vraiment pas, pas plus que le Gouvernement qui ne nous suis pas du tout. C’est regrettable. La Pac, c’est un charabia pas possible.
Personne ne peut nous l’expliquer. Les aides, elles, ne sont toujours pas versées intégralement. Les paroles du Ministre sont du vent. Nous évoluons entre incertitudes et incompréhensions. C’est une réalité. Encore une fois, heureusement que nous sommes des passionnés !»
Se battre et résister
La troisième récolte du jeune agriculteur risque de laisser une nouvelle fois des traces dans la trésorerie, après une perte «colossale» en 2014. «Cela avait été très difficile pour ma première année, même moralement» reconnaît l’ancien employé d’Axe Équipement : «je venais de passer trois années dans cette entreprise après mes études et un BTS agricole, j’étais spécialiste guidage et nouvelles technologies, j’assurais des démonstrations de batteuses, semoirs et pulvérisateurs. Je m’y plaisais beaucoup. D’un point de vue économique, un salaire tombait chaque mois, c’est sûr que ça m’a changé... Je me suis beaucoup investi lors de mon installation il y a deux ans et nous avons eu une perte de 80 000 euros sur la ferme après un énorme coup de sec au mois de juin, ça fait vraiment mal». D’un naturel optimiste, Antoine Carré ne regrette pas son orientation professionnelle malgré les difficultés qui s’entassent : «l’agriculture est une passion depuis que je suis tout petit. Il était prévu depuis bien longtemps que je prenne la place de mon oncle quand celui-ci allait partir en retraite. Il y a des hauts et des bas dans tous les métiers, j’en parle régulièrement avec des amis qui travaillent dans d’autres secteurs. C’est sûr que nous ne sommes pas gâtés avec la météo et les choix politiques, mais il faut se battre et ne pas s’avouer vaincu. Nous sommes jeunes, je me dis que les bonnes années reviendront».
Des projets aux JA
Antoine Carré a intégré le bureau des Jeunes agriculteurs en début d’année et occupe le poste de vice-président en charge de la communication, conjointement avec Lucien Rocault. «Cela s’est fait de fil en aiguille, après des discussions avec d’autres JA. Il est important de défendre les intérêts de notre métier, c’est même essentiel compte tenu de tout ce que l’on voit ou entend un peu partout» relève le Côte d’orien. L’opinion publique est «trop souvent guidée» par les médias: «un énorme travail de communication est à effectuer, nous ne sommes pas très bons dans ce domaine. Si les médias sont mal orientés, cela peut nuire à notre image. Assurer la promotion de nos métiers est l’un des principaux objectifs de notre mandature. Nous réfléchissons à une campagne de vidéos. Nous avons déjà accentué notre présence sur les réseaux sociaux». Antoine Carré reconnaît la difficulté de montrer une image positive dans cette difficile conjoncture : «ce n’est pas évident, c’est certain. Nous avons souvent l’image d’un corps de métier qui se plaint tout le temps. Je pense qu’il faut rester positif et expliquer comment nous en sommes arrivés là. La météo ne nous aide vraiment pas, pas plus que le Gouvernement qui ne nous suis pas du tout. C’est regrettable. La Pac, c’est un charabia pas possible.
Personne ne peut nous l’expliquer. Les aides, elles, ne sont toujours pas versées intégralement. Les paroles du Ministre sont du vent. Nous évoluons entre incertitudes et incompréhensions. C’est une réalité. Encore une fois, heureusement que nous sommes des passionnés !»