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Moissons: ils témoignent...

Surpris dans le bon sens

Un agriculteur de Grenant-lès-Sombernon partage son enthousiasme à la fin des récoltes.
Par Aurélien Genest
Surpris dans le bon sens
Sylvain Lecour dresse un bon bilan de sa moisson.
Une campagne 2019 identique à celle de 2018 ? Sylvain Lecour signerait «tout de suite», tellement ses moissons ont été riches en bonnes surprises. L’agriculteur de 43 ans, en Gaec avec son frère Mickaël, a enregistré certaines qualités et certains rendements inédits sur les terres argilo-calcaires de sa ferme, située à 500 mètres d’altitude en plein centre de la Côte-d’Or.

La palme revient sans doute au blé qui, sur une parcelle de dix hectares, a livré un rendement record de 84 q/ha. «C’est du jamais vu ici. Les mauvais champs, dans lesquelles nous n’attendions rien de particulier, ont donné 45q/ha et font logiquement baisser la moyenne de l’exploitation. Celle-ci tournera autour de 65q/ha. Ce niveau reste très intéressant, d’autant plus que le PS varie entre 82,5 et 85,7. Ces chiffres n’ont jamais été enregistrés sur notre exploitation. Le taux de protéines, nous ne le connaissons pas encore».

La variété Fructidor a été la plus productive avec deux champs à 75q/ha et celui à 84q/ha. «C’est elle qui réalise le PS le plus élevé, Compil n’est pas loin derrière», précise l’exploitant, «Goncourt, qui faisait presque peur à voir à un certain moment, tire son épingle du jeu avec 66 q/ha sur des terres assez moyennes. Il a bien tenu, même si son rendement en paille a été décevant. Le seul point négatif concerne Rubisco, qui a décroché dans les terres à cailloux».

Une orge bien calibrée
Cette bonne qualité de récolte se retrouve également dans les orges d’hiver, moissonnées à partir du 23 juin (deuxième date la plus précoce du Gaec Lecour après le 21 juin 2003). «La variété Étincel dépasse les 90 en calibrage. Un rendement de 66q/ha est atteint, ce qui est très bien sur les plateaux. C’est là encore de très belles surprises. La première semaine de mai avait pourtant été très sèche, certaines parcelles souffraient beaucoup, nous n’attendions pas ce type de résultats», commente l’agriculteur. Le colza, fauché après le blé, à terminé sur un rendement satisfaisant de 36 q/ha : «cette moyenne est aussi la bienvenue. Nous trouvons un peu de tout en colza cette année. Lors du deuxième passage d’azote, nous avions l’impression que les cultures se perdaient, comme si elles avaient gelé. Elles ont finalement très bien ramifié par endroits, le temps a été avec elles en fin de saison».

Le triticale de l’exploitation a terminé sur un rendement de 55q/ha et représente, peut-être, la seule déception de la moisson. L’avoine livre une belle récolte avec 55 à 60q/ha.

Il reste aujourd’hui deux hectares de soja à récolter à Grenant-lès-Sombernon. «C’est la première fois que nous testons cette culture, nous en avions mis après relevé du pois», ajoute Sylvain Lecour.

L’élevage se porte bien

Ces bonnes moissons s’ajoutent à celle du foin récolté en grande quantité à partir du 16 juin. «C’est une bonne année pour nous, celle-ci va faire du bien et va permettre de continuer de boucher le trou de 2016. Les prix ont tendance à remonter, nous espérons tous que cela va continuer. Même nos broutards croisés Salers se sont bien vendus, avec 67 animaux partis le 12 juin à 2,89 euros/kg (19 francs/kg). Il n’y a pas eu de décrochement en juillet contrairement à ce qui est généralement constaté. Que cela continue ainsi !» termine Sylvain Lecour.