Accès au contenu
Télédéclarations

Surfaces d’Intérêt Écologique, ça va le faire

Les SIE ne devraient pas poser de gros problèmes dans le département.
Par Aurélien Genest
C’est une des nouveautés de la Pac 2014-2020 : les agriculteurs doivent déclarer 5% de leurs terres arables en SIE. Ce dispositif succède aux surfaces d’équivalence topographique (SET). Si les coefficients changent et deviennent beaucoup moins favorables (1 mètre linéaire de haie compte désormais pour 10m2 et non plus pour 100m2), les Côte d’oriens devraient assez facilement s’en sortir, au moins dans la majorité des cas. Un questionnaire envoyé à 200 JA conforte cette idée avec plusieurs réponses de jeunes producteurs de soja et de pois qui ne se font visiblement «aucun souci». Une autre partie des sondés font confiance à leurs jachères, leurs Cultures intermédiaires pièges à nitrates (Cipan) et autres bandes enherbées pour obtenir ces 5% de SIE. Pour Fabrice Genin, responsable professionnel à la Chambre d’agriculture et vice-président de la FDSEA, les exploitants qui ont la possibilité d’opter pour des cultures de printemps «rentreront facilement dans les clous» lors de leurs télédéclarations du 27 avril au 9 juin. «Autre point» ajoute Fabrice Genin, «les secteurs concernés par la directive nitrates et les zones vulnérables, soit une très grande partie du département, pourront se servir des Cipan pour arriver à ces 5%». Le secteur plateau, moins favorable aux cultures de printemps, «possède davantage de bois et bosquets qui pourront eux aussi aider à atteindre la surface demandée, même si nous conseillons aux agriculteurs de valoriser les terres arables plutôt que les éléments topographiques». Le responsable professionnel s’inquiète tout de même pour une partie des agriculteurs «qui ne possèdent pas beaucoup d’aires boisées et pour qui, opter pour des cultures de printemps représente des risques certains pour le rendement».
Arnaud Ehrlacher, animateur en charge du dossier SIE à la FDSEA de Côte d’Or, reçoit de nombreuses sollicitations : «Concernant la Pac, c’est le sujet le plus abordé avec celui des transferts de DPB. Il y a de nombreuses interrogations et tous les agriculteurs ne se sont pas encore penchés sur la question». Arnaud Ehrlacher indique avoir pris contact avec un certain nombre d’agriculteurs ayant tout semé en cultures d’hiver : «certains se font du souci, les règles du jeu ont été connues tardivement et après les semis d’hiver : les exploitants trouvent cela aberrant et on les comprend facilement» relate l’animateur. Le mot du syndicalisme majoritaire, relayé par Fabrice Genin est clair : il ne faut pas retourner la moindre terre. «Le dernier recours serait de remettre des jachères ou d’implanter des Cipan en interculture courte, même si l’intérêt agronomique reste limité. Un mélange d’au moins deux espèces sera exigé» poursuit Arnaud Ehrlacher, «mais dans les situations les plus tendues, il faut aussi considérer les linéaires de haies et de forêts, même si leurs coefficients sont défavorables par rapport aux SET car au final, l’administration les prendra automatiquement en compte». Gilbert Boccard, vient de contacter la FDSEA pour se renseigner. Cet agriculteur de Montigny-Montfort dans le canton de Montbard sera dans l’obligation de semer des cultures pièges à nitrates pour la toute première fois : «La réglementation est tombée après mes semis, j’ai tout mis en cultures d’hiver... Dans mon cas, les Cipan sont la seule solution à envisager, je devrai en mettre sur près de cinq hectares. Je trouve vraiment dommage que ces règles soient tombées aussi tard...».