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Industries céréalières

« Sur le changement climatique la filière est en réflexion »

À l'occasion des Journées techniques des industries céréalières qui se tenaient à Auxerre, Olivier Duvernoy, président de l'association organisatrice, est revenu sur les enjeux actuels de la filière.

Par Propos recueillis par Berty Robert
« Sur le changement climatique la filière est en réflexion »
Les Journées techniques des industries céréalières (JTIC) avaient lieu les 15 et 16 octobre au parc des expositions d'Auxerre. Olivier Duvernoy préside l'association des anciens élèves des écoles des métiers des industries céréalières (Aemic) organisatrice de l'évènement.

Le thème des 75e Journées techniques des industries céréalières (JTIC), qui se sont tenues à Auxerre les 15 et 16 octobre était « Impacts et opportunités pour les entreprises du secteur dans le contexte du changement climatique ». Que constatez-vous dans ce domaine ?

Olivier Duvernoy : « Nous avions invité cette année des représentants espagnols de la filière céréalière afin d'illustrer ce qui se passe déjà. L'Espagne, plus au sud que nous, vit déjà des changements difficiles et qui augurent peut-être de ce que nous allons connaître dans quelques années. Le but était d'entrevoir nos changements de pratiques agricoles, industrielles, afin de faire face à ce changement. Nous avons eu des témoignages très fort d'Espagnols qui ont vécu, par exemple, les événements tragiques survenus à Valence il y a un an. C'est le rôle d'une association comme celle des anciens élèves des écoles des métiers des industries céréalières (Aemic) que je préside et qui organise ces JITC, de poser ces problématiques. On va devoir faire face à beaucoup de problèmes et trouver des solutions. Nous voulions montrer que la filière est déjà en réflexion et en mouvement sur ce thème ».

Qu'est-ce qui peut être mis en place au niveau de la filière de transformation que vous représentez ?

O.D. : « On va devoir être créatifs, sensibiliser sur les filières agricoles dont nous dépendons, faire évoluer les process de cultures. C'est l'agroforesterie, par exemple. C'est aussi réfléchir à tous les aspects du changement climatique et pas seulement la chaleur. La répartition des précipitations change. On peut avoir des sécheresses comme des excès d'eau. Nous sommes très humbles sur ces questions : on fait des constats, on apprend et on va tenter de mettre en œuvre des réponses. Ces dernières doivent venir de l'ensemble de la filière. Peut-être qu'on va devoir aussi changer certaines habitudes de consommation ».

De quelle manière l'ingénierie céréalière réfléchit-elle aujourd'hui à ces adaptations nécessaires ?

O.D. : « Les réflexions se font tous azimuts. Le plus important c'est de relayer l'information des filières par rapport aux autres et de ne plus fonctionner en silos, uniquement dans son domaine de compétences. Aujourd'hui, il faut une vision beaucoup plus globale, qui dépasse nos simples frontières. Par exemple, échanger avec nos homologues espagnols nous donne une ouverture et on pourra bénéficier de leur expérience face au changement climatique ».

Ce que vous avez fait cette année avec l'Espagne pourrait-il être renouvelé avec d'autres pays à l'avenir ?

O.D. : « Nous avons de très bons contacts avec le Maroc, un pays qui peut aussi nous apprendre beaucoup sur l'adaptation au changement climatique dans le domaine des industries céréalières ».

Vous présidez l'Aemic depuis 2021. Quels sont les projets de travail de l'association ?

O.D. : « Nos prochaines JTIC auront lieu, en novembre 2026 à Rennes, une région où se trouvent de nombreuses industries de la filière céréalière. Nous prévoyons d'organiser les JTIC 2027 à Reims et nous souhaitons monter ce rendez-vous en partenariat avec l'université Polytech de Paris-Saclay, là encore, pour aborder d'autres dimensions. Nous voulons notamment aborder la problématique de l'attractivité de nos métiers envers les jeunes. C'est en partie pour cela que l'Aemic s'appelle aussi le Réseau des filières céréalières ».