FDSEA et JA 89
Sur la piste du «Produire français»
La FDSEA et JA 89 maintiennent la pression et se sont rendus dans plusieurs grandes surfaces d’Auxerre et Avallon pour une vérification de l’origine des viandes et du rayon fruits et légumes
Après une opération communication à destination du grand public et une action à l’encontre des élus locaux visant à manifester leur colère, les agriculteurs ont cette fois-ci envahi les rayons de plusieurs grandes surfaces auxerroises et avallonnaises. Avec pour objectif de contrôler l’origine des viandes référencées ainsi que des fruits et légumes présents dans les différents magasins en ligne de mire.
A Auxerre, ils étaient une quinzaine, adhérents à la FDSEA et aux JA de l’Yonne, pour le premier rendez-vous fixé devant l’enseigne Leclerc. Direction le rayon viandes, après un passage à l’accueil pour prévenir de l’action, dûment escorté par le directeur du magasin, lui-même fils et frère de paysan.
Dialogue courtois et franc de part et d’autre, mais quelques «couacs» sont vite repérés par les enquêteurs d’un jour, à l’image de ces filets de poulet estampillés d’origine française, belge ou néerlandaise, c’est au choix… Mauvaise pioche, c’est du belge ! Pour Francis Letellier, président de la FDSEA de l’Yonne, le scénario est classique : «pour pouvoir faire baisser les prix en France, les grandes surfaces mettent en rayon un produit moins cher que son homologue français, de façon à dire aux producteurs de s’aligner… Mais il faut que le consommateur comprenne que plus le prix du produit va diminuer, plus on va fragiliser l’emploi national !»
Kiwis et poires «made in Italy», radis néerlandais et tomates marocaines
Pas de fausses notes côté viandes bovines, mais quelques surprises au rayon agneau avec ces côtelettes «d’origine UE», sans autre précision. Sur chaque produit incriminé, est apposée une étiquette fluo avec ce mot d’ordre : «origine douteuse. Exigez origine France». Un sans faute en revanche, pour la viande porcine, à l’étiquette 100 % tricolore, le groupe Leclerc ayant racheté les anciens abattoirs Gilles à Kerméné, dans les Côtes d’Armor, pour en faire l’un des plus importants sites européens d’abattage, de découpe et de transformation. Le groupe poursuit sa visite, direction les fruits et légumes. Rien n’est laissé de côté : radis hollandais, kiwis italiens, pommes belges, se retrouvent bien vite parés de l’auto-collant accusateur. Tout en reconnaissant «ne pas connaître la proportion exacte de produits locaux dans les rayons», le directeur de l’enseigne rappelle aux agriculteurs présents la politique du magasin : «je bénéficie d’une marge de manœuvre m’autorisant à travailler avec tous les fournisseurs locaux que j’aurai retenu, contrairement à d’autres enseignes locales. Si on peut le faire, on le fait car les alliances locales, on y tient et on les développe de plus en plus…» Une dernière étiquette apposée sur des tomates cerise en provenance du Maroc soulève un débat sur la saisonnalité des produits et l’éducation à faire ou à refaire des consommateurs avec la question de savoir s’il est raisonnable de consommer encore des tomates à l’approche de l’hiver… ! Direction l’Hyper Marché Casino, en zone des Clairions, pour un contrôle identique, si ce n’est que cette fois-ci, la presse est jugée «persona non grata» par la direction et interdite d’entrée. Au final, les agriculteurs se sont dits «globalement satisfaits» des différents contrôles effectués, tant à Auxerre qu’à Avallon, même si, souligne Francis Letellier : «on peut en la matière, faire mieux encore»
A Auxerre, ils étaient une quinzaine, adhérents à la FDSEA et aux JA de l’Yonne, pour le premier rendez-vous fixé devant l’enseigne Leclerc. Direction le rayon viandes, après un passage à l’accueil pour prévenir de l’action, dûment escorté par le directeur du magasin, lui-même fils et frère de paysan.
Dialogue courtois et franc de part et d’autre, mais quelques «couacs» sont vite repérés par les enquêteurs d’un jour, à l’image de ces filets de poulet estampillés d’origine française, belge ou néerlandaise, c’est au choix… Mauvaise pioche, c’est du belge ! Pour Francis Letellier, président de la FDSEA de l’Yonne, le scénario est classique : «pour pouvoir faire baisser les prix en France, les grandes surfaces mettent en rayon un produit moins cher que son homologue français, de façon à dire aux producteurs de s’aligner… Mais il faut que le consommateur comprenne que plus le prix du produit va diminuer, plus on va fragiliser l’emploi national !»
Kiwis et poires «made in Italy», radis néerlandais et tomates marocaines
Pas de fausses notes côté viandes bovines, mais quelques surprises au rayon agneau avec ces côtelettes «d’origine UE», sans autre précision. Sur chaque produit incriminé, est apposée une étiquette fluo avec ce mot d’ordre : «origine douteuse. Exigez origine France». Un sans faute en revanche, pour la viande porcine, à l’étiquette 100 % tricolore, le groupe Leclerc ayant racheté les anciens abattoirs Gilles à Kerméné, dans les Côtes d’Armor, pour en faire l’un des plus importants sites européens d’abattage, de découpe et de transformation. Le groupe poursuit sa visite, direction les fruits et légumes. Rien n’est laissé de côté : radis hollandais, kiwis italiens, pommes belges, se retrouvent bien vite parés de l’auto-collant accusateur. Tout en reconnaissant «ne pas connaître la proportion exacte de produits locaux dans les rayons», le directeur de l’enseigne rappelle aux agriculteurs présents la politique du magasin : «je bénéficie d’une marge de manœuvre m’autorisant à travailler avec tous les fournisseurs locaux que j’aurai retenu, contrairement à d’autres enseignes locales. Si on peut le faire, on le fait car les alliances locales, on y tient et on les développe de plus en plus…» Une dernière étiquette apposée sur des tomates cerise en provenance du Maroc soulève un débat sur la saisonnalité des produits et l’éducation à faire ou à refaire des consommateurs avec la question de savoir s’il est raisonnable de consommer encore des tomates à l’approche de l’hiver… ! Direction l’Hyper Marché Casino, en zone des Clairions, pour un contrôle identique, si ce n’est que cette fois-ci, la presse est jugée «persona non grata» par la direction et interdite d’entrée. Au final, les agriculteurs se sont dits «globalement satisfaits» des différents contrôles effectués, tant à Auxerre qu’à Avallon, même si, souligne Francis Letellier : «on peut en la matière, faire mieux encore»