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Soutien à l’élevage

Stéphane Le Foll maintient son engagement

La visite de Stéphane Le Foll à Dijon a permis aux représentants professionnels de l’élevage de pointer les insuffisances du plan de soutien en termes de volume d’aides. Tout en envisageant la ré-évaluation du plan initial, le ministre s’est exprimé sur la nécessité d’intégrer la production, donc les éleveurs, dans tout processus de contractualisation, seul moyen de ré-équilibrer le partage de la valeur au sein de la filière.
Par Anne-Marie Klein
Stéphane Le Foll maintient son engagement
Le ministre de l’Agriculture a fait part de ses remarques après avoir rencontré les professionnels et assisté à une réunion dans le cadre de la mise en œuvre du plan de soutien à l’élevage.
A Dijon vendredi, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, a voulu rassurer les éleveurs sur la volonté du gouvernement à accompagner la profession tout au long d’une crise qui apparaît de plus en plus comme une mutation, un changement d’ère. La rencontre avec les acteurs de la cellule départementale d’urgence, en charge de l’application du plan de soutien à l’élevage, n’a pas apporté d’éléments nouveaux mais plutôt une ré-assurance sur les échéances à venir. Pour le ministre pas d’état d’âme, il faut «tenir les engagements du 17 juin dernier» et faire en sorte que cette filière fonctionne correctement. «Il faut maintenir un niveau de prix, changer les règles de fonctionnement et s’organiser différemment». «Je veux qu’on en sorte» a martelé le ministre, comme il l’avait déjà fait sur les ondes quelques jours auparavant, mais «on a besoin de temps et de négociation».

«Évaluer la situation au plus juste»
Pour la Bourgogne, le plan d’urgence s’élève à quatre millions d’euros d’allègement de charges, un chiffre insuffisant selon les représentants professionnels. Les agriculteurs bourguignons attendent donc une rallonge, Vincent Lavier, président de la Chambre d’agriculture de Côte d’Or estime ainsi que l’enveloppe actuelle ne couvrira que 20% de besoins. Sans s’engager sur un chiffre, Stéphane Le Foll a rappelé «nous sommes ici pour évaluer la situation au plus juste». Les enveloppes seront donc ré-évaluées en tenant compte de l’ensemble des besoins des territoires agricoles français.
Le ministre a indiqué aussi qu’il était tout à fait d’accord avec la FNB pour engager l’élevage dans la voie de la contractualisation, une contractualisation tripartite, où les éleveurs auront toute leur place et qui réunira donc la production, la découpe abattage (transformation) et la distribution. «Il y a une partie de la valeur produite dans toute cette filière qui échappe aux producteurs» a insisté le ministre tout en dénonçant le sort fait aux éleveurs, qui se retrouvent ainsi dans des situations d’endettement et d’encours de dettes insoutenables. Pour le ministre «cela ne peut pas continuer ainsi...».
Pointant du doigt l’attitude de l’industriel Bigard, qui boude la table des négociations et préfère un rendez-vous individuel, Stéphane Le Foll a constaté : «certains acteurs sont prêts à jouer le jeu, mais d’autres non. On ne peut pas raisonner en considérant l’intérêt d’un seul acteur, il faut négocier dans l’intérêt de tous», «l’intérêt d’une grande entreprise ne peut pas se confondre avec l’intérêt de la filière». Dont acte. Les prochaines étapes devront être abordées en mettant sur la table des négociations tout ce qui constitue le fond du problème : les prix, les règles de fonctionnement de la filière et son organisation.