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Colza

Six “innovantes” modalités d’implantation

La Chambre d’agriculture de l’Yonne poursuit ses recherches pour concilier colza et protection de la qualité de l’eau en effectuant un essai «implantation colza» dans le hameau de Brassy. 

Par Cécilia Lacour
Six “innovantes” modalités d’implantation
Premier passage effectué, il faut maintenant vérifier que tout est bon…

«Les conditions d’implantations du colza sont vraiment particulières et difficiles car les herbicides utilisés posent des problèmes quant à la qualité de l’eau dans les bassins d’alimentation de captage. Il existe des alternatives au niveau des céréales mais en en cherchant pour cet oléagineux, on retombe forcément sur lesdits herbicides», explique Laurette Paravano, conseillère agronomie - environnement à la Chambre d’agriculture de l’Yonne. C’est pourquoi, suite à l’évocation de cette problématique par les agriculteurs situés sur des bassins d’alimentation de captage, l’organisme lance de nouveaux essais pour allier au mieux protection de la qualité de l’eau et implantation de colza. «Ces bassins représentent 5 000 hectares sur le département dont 3 200 en surface agricole utile. Soixante-dix agriculteurs sont concernés par cette thématique. L’objectif est de trouver une réponse locale afin de pouvoir ensuite accompagner ces professionnels de l’agriculture», affirme Laurette Paravano. Ces essais sont effectués dans le hameau de Brassy, à quelques kilomètres d’Égriselles - Le Bocage, dans le nord du département, sur une parcelle de Christian Deschamps. Sur un bout de terrain d’une surface de 72 x 80 m, six modalités différentes sont mises à exécution pour réussir et sécuriser l’implantation du colza tout en observant son comportement et celui des adventices. «Ces essais sont tous réalisés sur la même parcelle car le sol y est homogène. Cela permet d’éliminer les variations qui seraient liées aux types de parcelles. De plus, il n’y a aucun risque que l’on observe des différences dues aux techniques employées», déclare Laurette Paravano. 

 

Stripcat et Semeato sur la ligne de départ

Deux modalités en strip till, l’une avec un engrais 18-46 (azote-phosphore) et la seconde n’en contenant pas, sont effectuées avec un Stripcat de la société du Lot-et-Garonne, Sly. Cette technique permet de ne «travailler que sur les lignes de semis dans lesquels les engrais sont disposés directement». La fertilisation est ainsi localisée et les résidus sont laissés en surface. Le strip-till permet de laisser un sol moins exposé aux intempéries et d’avoir une bande dégagée qui se réchauffera plus rapidement au printemps pour permettre un semis plus précoce et une qualité de germination optimale. Un autre bout de parcelle est consacré au semis direct avec un Semeato, réalisé par Pierre-Louis Barré. Avec un travail à 2,5 cm de profondeur, cet engin ne travaille pas du tout le sol et réalise des entailles pour déposer les graines, ce qui permet de «ne pas remettre les adventices en germination». De plus, deux modalités semis à la volée en TCS, un semis en ligne avec un semoir à céréales en TCS et un dernier de précision en TCS sont réalisés par Christian Deschamps. Les semis effectués, seul le temps dira laquelle de ces méthodes est la plus adaptée pour répondre à cette thématique de culture et de protection de l’eau. En attendant, la Chambre de l’Agriculture de l’Yonne continue ses recherches. Un autre essai va être effectué dans les semaines à venir pour «comparer l’efficacité d’herbicides colza, avec micro-doses».