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Vendanges

Seulement un quart de récolte

De nombreux domaines côte d'oriens ont terminé les vendanges. A quelques kilomètres au sud de Beaune, c'est l'heure du bilan.
Par AURɉLIEN GENEST
Seulement un quart de récolte
Alain Billard termine l'année sur un rendement variant de 9 à 20hl/ha. Lors d'une bonne année, c'est 48hl/ha.
Ce n'est plus un scoop : la quantité de raisins n'est pas au rendez-vous. Alain Billard, viticulteur à Monthelie, n'avait jamais vu ça. [I]«En 2003, il y avait eu le gel puis la canicule. On avait fait une demi-récolte. Mais là, on descend à 25%...»[i] informe le vigneron.
Un rendement de 9 à 20hl/ha caractérise la récolte 2012. C'est nettement moins que les 40 à 48hl/ha d'une année normale. Dans certaines parcelles, c'est plus de 4000 bouteilles de moins à l'hectare...
Pour le domaine Billard, qui compte 6,5 hectares de vignes répartis sur les communes de Monthelie, Beaune, Pommard, Meursault et Volnay, la perte est d'autant plus considérable qu'il n'est pas assuré contre la grêle. [I]«Heureusement, il ne grêle qu'une fois tous les quatre ans...»[i] fait remarquer le vigneron côte d'orien, en faisant référence aux années 2001, 2004, 2008 et donc 2012.
[INTER]Des grêlons dévastateurs[inter]
Les secteurs Monthelie-Volnay-Pommard et Beaune sont sans aucun doute ceux qui ont le plus «trinqué» suite à la grêle du 30 juin.
[I]«Ici, on est tous dans le même cas, c'est un quart de récolte pour de nombreux domaines»[i] enchaîne le viticulteur, [I]«il y a tout eu cette année, en commençant par la fleur du moins de juin qui ne s'est pas déroulée dans de bonnes conditions. Mais c'est bien cette grêle de fin juin qui a fait le plus de mal aux vignes»[i].
En plus de l'impact direct sur les raisins, les grêlons ont détruit bon nombre de feuilles. Les raisins restants ont été exposés au soleil et aux chaleurs du mois d'août, ce qui a accentué le phénomène de grillure, particulièrement important cette année. Pour ne rien arranger, les gros grêlons ont laissé des cicatrices importantes sur les rameaux. «Ces impacts vont sans doute gêner la taille. Il ne faudra surtout pas plier au niveau de ces cicatrices sinon ça cassera. Les autres années, il grêle plus tard. Le bois est alors moins vert et moins fragile» commente Alain Billard.
[INTER]Soucis pour le commerce, pas pour la qualité[inter]
Les rendements historiquement bas de l'année et le manque de bouteilles vont forcément impacter le commerce d'Alain billard, qui vend principalement en France, en Suisse et en Belgique. [I]«Nous réfléchissons comment nous allons nous organiser. Le problème va vraiment se poser à partir de la fin d'année 2013, quand les vins 2012 seront mis en vente. Nous allons essayer de contenter tous nos clients mais ce ne sera pas facile»[i].
Malgré ces difficultés, le propriétaire du domaine souhaite garder le sourire, et pour cause : [I]«certains pensent qu'après une telle catastrophe, tout est fichu. C'est exactement le contraire. Si la quantité n'est pas là cette année, ce n'est pas le cas de la qualité. Les conditions ont été difficiles cette année mais le temps ensoleillé des dernières semaines d'août et de début septembre a permis une bonne maturation de la récolte. Si bien que les degrés naturels se situent entre 12 et 13. Ce sera un excellent millésime»[i].