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Vêlage

Sérénité hivernale

De nouvelles technologies facilitent la surveillance des animaux en période de vêlages. Des éleveurs s’en réjouissent.
Par Aurélien Genest
Sérénité hivernale
Visionner ses vaches depuis son ordinateur ou son téléphone est de plus en plus courant.
De nouveaux équipements apportent du confort aux éleveurs. Le bon déroulement des fêtes de fin d’année en est un exemple. Plusieurs exploitants contactés il y a quelques jours reconnaissent, à l’unanimité et avec le sourire, être allés «jusqu’au dessert» à chaque réveillon. Quatre des dix éleveurs interrogés se sont récemment équipés pour suivre leurs animaux depuis leur ordinateur ou même leur téléphone, ce qui leur a permis de quitter leur domicile sans trop de préoccupations. «C’est beaucoup mieux que l’image sur la télévision. Il est inutile de rentrer chez soi pour aller contrôler, une simple connexion internet suffit désormais» commente l’un des éleveurs. Le bon déroulement des réveillons des fêtes de fin d’année n’est qu’une anecdote : «cela me sert au quotidien, je peux aller travailler hors de l’exploitation l’esprit libre car j’ai tout sur mon téléphone» poursuit l’un d’eux, réparant une clôture lors de notre appel. Les six éleveurs n’ayant pas encore l’image sur leur ordinateur ou leur téléphone imaginent volontiers le confort apporté par cette nouvelle technologie. Quatre d’entre eux prévoient même de s’équiper l’hiver prochain ou le suivant. Les freins à cet équipement sont de trois ordres : un débit internet mal adapté, un nombre «suffisant» de personnes sur l’exploitation pour assurer une surveillance constante et un coût du dispositif jugé encore «élevé».

Des césariennes en hausse ?
La surveillance est une chose, l’intervention en est une autre. Les réveillons auraient pu être écourtés si l’une des mères vaches en avait décidé autrement, d’autant que bon nombre d’éleveurs font part de vêlages «avec complications» cet hiver. Cinq des dix éleveurs interrogés enregistrent un nombre de césariennes supérieur à l’an passé, les cinq autres restant «au même niveau» qu’en 2014. La palme revient à un éleveur enregistrant huit césariennes dans son cheptel alors qu’une seule avait été recensée l’an passé. «Les veaux sont particulièrement gros cette année, l’arrière-saison a été pluvieuse et cela a été propice à un bon développement de l’animal» commente l’exploitant concerné. «Les veaux sont effectivement plus gros qu’en 2014 et cela semble être généralisé d’après ce que l’on entend dire sur le terrain» reconnaît un autre éleveur, relevant pour sa part plusieurs problèmes de torsions de matrices.

Contacté par téléphone, un vétérinaire de l’Auxois reconnaît une hausse du nombre de césariennes cet hiver, mais seulement de 10% : «Ce pourcentage n’est pas significatif et les pluies de l’arrière-saison ne sont en aucun cas les raisons d’une augmentation du nombre de césariennes si celui-ci était effectivement avéré à plus grande échelle». Le professionnel  réfute le raccourci tendant à lier la bonne alimentation à l’augmentation du nombre d’interventions chirurgicales : «de l’herbe en fin de saison, cela veut surtout dire que les vaches se préparent mieux au vêlage. L’année où nous avions eu le plus de césariennes, c’était en 2012. Nous avions augmenté de 50% nos interventions alors que l’année avait été normale en terme de pâturage. Il ne semble pas y avoir d’explication alimentaire derrière ce phénomène qui reste difficile à expliquer».