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Grandes cultures

Semer du colza malgré tout

Hervé Compot est polyculteur éleveur sur la commune de Saint-Benin-d’Azy. Malgré des parcelles très sèches et le manque de précipitation, il a décidé d’emblaver du colza. Il nous explique pourquoi.
Par Théophile Mercier
Semer du colza malgré tout
Hervé Compot prévoit de semer 29 hectares de colza sur son exploitation de Saint-Benin-d’Azy.
29 hectares, c’est la surface de colza qu’Hervé Compot a prévu d’emblaver. Malgré une situation météorologique qui n’est guère favorable au semis, l’exploitant agricole estime qu’il n’a pas d’autres solutions, le colza étant encore pour lui une tête d’assolement. Pour préparer ses parcelles de colza, le polyculteur a dans un premier temps déchaumé puis fissuré la terre avec un outil à dents. Il a ensuite passé un rouleau pour essayer de garder un peu de fraîcheur dans le sol. Rouleau qu’il repassera une autre fois si la semence lève.
« Pour ne pas condamner totalement la parcelle je n’applique aucun désherbant. Ainsi si le colza ne lève pas, je pourrai semer autre chose » explique l’exploitant agricole. Pour limiter les frais, ce dernier utilise de la semence de colza fermier. Mais pour rentrer dans ses frais, il espère réaliser 30 à 35 q/ha. « L’an passé, sur mes 30 ha de semés seulement 14 ha ont levé soit 20 q/ha. J’ai eu beaucoup de problèmes de méligèthe et la semence a grillé dans la terre » explique-t-il. Pour lutter contre cet insecte qui est présent au moment de la formation des boutons floraux, l’agriculteur mélange plusieurs variétés qui peuvent favoriser la pousse précoce de la graine. Il sème à 3 kg avec 500 kg d’hybride en combiné avec un semoir pneumatique pour limiter les passages de tracteurs et aller plus vite. Sa stratégie est de charger un peu plus le semoir pour limiter les pertes. Enfin pour désherber après la levée, Hervé Compot applique du Katamaran fractionné deux à trois fois en 2,5 litres. Pour cette culture, Hervé Compot a fait le choix de s’assurer auprès d’Axéréal. Une assurance qui lui coûte 50 euros/ha pour 840 euros de capital assuré. La coopérative étudie les rendements moyens sur 5 ans sur une base d’un rendement historique. Malheureusement, les pertes de la campagne 2018 n’ont pas été indemnisées car le court du colza était plus cher que le prix assuré. Il n’y a donc pas eu de rattrapage pour Hervé Compot.