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Productions végétales

Se refaire une santé

Le retour des beaux jours va-t-il faire «repartir» les grandes cultures du département ?
Par Aurélien Genest
Se refaire une santé
Près d’un tiers des orges de printemps des adhérents de Dijon Céréales n’a pas été semé ou l’a été très tardivement.
Ce n’est pas un scoop, il a beaucoup plu ces derniers mois. «Entre l’excès d’eau, l’alternance avec le gel et une pression d’altises assez importante par endroits, les dégâts en colza sont parfois conséquents. Il est difficile de les chiffrer, mais près de 10 % des surfaces dédiées à cette culture pourraient y rester cette année», commente Marc Patriat, président de Dijon Céréales.

Le responsable côte-d’orien fait également remarquer le faible tallage des orges et des blés : «les cultures sont en retard, c’est certain. Mais je reste optimiste devant le beau temps qui revient. Celui-ci a déjà bien changé la donne en seulement quelques jours. Les premières journées ensoleillées de cette deuxième quinzaine d’avril semblent avoir déjà fait beaucoup de bien aux cultures, du moins en apparence. Si nous n’avons pas de grosses chaleurs ni de pluies importantes, la situation devrait évoluer favorablement».

Des évolutions
L’excès d’eau presque généralisé au département a plus que retardé les semis de printemps. «C’est assez problématique pour environ un tiers de nos orges : certaines ont été semées très tardivement, d’autres n’ont tout simplement pas pu être semées. Dans le premier cas, nous misons une nouvelle fois sur la météo pour rattraper le coup, pour le second cas de figure, les agriculteurs vont se rattraper avec du tournesol, du maïs et du soja», indique Marc Patriat. Une autre culture sera probablement moins présente cette année en Côte-d’Or selon le président : «avec les mauvais résultats enregistrés lors des deux dernières années, un certain nombre d’agriculteurs ne sont pas repartis en pois d’hiver. Un autre fait marquant mérite d’être souligné avec le développement de l’agriculture biologique : de plus en plus d’exploitants s’y intéressent, entreprennent une conversion ou pensent à le faire prochainement».

Un autre sujet de préoccupations

La grève de la SNCF handicape fortement l’activité d’exécution des ventes de la filière céréalière. La coopérative Dijon Céréales est concernée, son président Marc Patriat redoute même des pertes considérables : «L’impact est énorme et pourrait atteindre voire dépasser les deux millions d’euros avec trois mois de grève. Livrer des céréales en train à Fos-sur-Mer est quasiment impossible aujourd’hui. Plus de 80 trains sont prévus au départ jusqu’en juin : nous en avons déjà raté un certain nombre et nous craignons d’en manquer plus d’une quarantaine. La mise sur la route de camions est nécessaire pour combler le déficit de convois ferroviaires et va logiquement engendrer des surcoûts importants. Livrer par train de 1 200 tonnes ou par camion de 24 tonnes, ce n’est pas la même chose et surtout pas le même prix… Ces coûts de logistique et de main-d’œuvre s’ajoutent à deux autres problématiques : celle du stockage en silo qui risque d’être important avant la moisson et celle de la demande parfois non satisfaite de nos clients».