Se rassembler pour mieux lutter contre le gel
À l'occasion du Congrès national des Cuma à Beaune, la Cuma de Maligny ouvre ses portes aux congressistes pour mettre en avant ses spécificités. Retour sur une Cuma pas comme les autres.

C'est après plusieurs épisodes de gel dans la commune de Maligny, en 2021, que plusieurs vignerons décident de former une Cuma pour gérer collectivement l'impact du gel sur les cultures. « Nous avons pour ambition de nous diviser par secteur, de répartir les adhérents sur près de 300 hectares de vignes. Lorsque nous avons appris que le plan de relance proposé par l'État permettait de subventionner les méthodes de protection de gel de printemps, nous avons sauté sur l'occasion », se remémore Pierrick Laroche, président de la Cuma des Pierrettes de Maligny. C'est avec quatre autres vignerons, Bruno Di Blas, président de la Cuma des Chaumes, Laurent Vocoret, président de la Cuma de Morennes, Denis Loret, président de la Cuma des Garennes ainsi que Jean-François Bordet que Pierrick Laroche s'est donc associé en diversifiant les méthodes de protection contre le gel. « Nous utilisons des tours de brassage pour protéger nos vignes contre le gel », détaille-t-il, dans son bureau à Maligny. « Les tours de brassage sont la solution la moins chère et la moins efficace, mais celle qui est la plus facile à mettre en œuvre. Pour des gels violents, la tour de brassage n'aura pas une protection à 100 %. Elles réchauffent l'air, grâce aux hélices, sauf quand l'air au niveau des hélices est trop froid. Dans ce sens-là, ça produit l'effet inverse. Les chaudières à granulés permettent d'améliorer cette situation, mais ça n'est pas forcément très efficace. Par contre, face à des gels moins forts, nos vignes sont quasiment protégées à 100 % », ajoute-t-il. Un peu plus loin sur la commune, la Cuma des Folles Pensées a décidé de rester sur l'aspersion et les câbles chauffants.
« Ne mettre personne de côté »
Ce projet a débuté en 2021, mais n'a été opérationnel qu'en 2024. « Nous avions des soucis de conception. En 2021, une tour de brassage a pris feu mais nous avons été indemnisés. Certaines de nos tours comportaient également des soucis, quant à l'équilibre des hélices qui se cassaient à cause des vibrations générées. Nous n'avions donc que 40 hectares sur 50 de protégés, jusqu'à la semaine dernière, période à laquelle nous avons reçu les hélices », explique-t-il. « Nous apprenons encore à utiliser correctement les méthodes de protection », rajoute-t-il. Producteurs de petit chablis et de chablis premiers crus, les quatre viticulteurs et présidents de Cuma sont fiers de présenter et de mettre en avant leur installation devant les congressistes de Beaune. « Nous allons leur montrer comment on travaille, nos installations. L'atout principal c'est le collectif, le fait que nous nous soyons regroupés car nous avons des intérêts communs », conclut Pierrick Laroche.