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Innov’action

Se lancer dans la culture de plants de pommes de terre

Dans le cadre des journées Innov’action et suite au forum des opportunités, la Chambre d’agriculture de l’Yonne proposait le jeudi 3 septembre, une réunion d’information consacrée à la filière plants de pommes de terre, en partenariat avec le Comité Centre & Sud.
Par Chambre d’agriculture de l’Yonne
Se lancer dans la culture de plants de pommes de terre
Quarante agriculteurs ont participé à cette réunion organisée en partenariat avec le Comité Centre & Sud.
« Avec une perte de 40 % de collecte cette année, la recherche de valeur ajoutée devient vitale pour nos exploitations », introduit ainsi Arnaud Delestre, président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne. Un changement de système, l’introduction d’un nouvel atelier ou la quête de nouvelles cultures… autant de pistes à explorer et mises en lumière à travers Innov’action. Le principe de ces journées demeure le même : favoriser les échanges entre agriculteurs sur des pratiques innovantes, avec l’appui de nos experts ou partenaires. Cette nouvelle journée Innov’action était donc consacrée à la production de plants de pommes de terre.

Une filière structurée
Trois organisations de producteurs reconnues par arrêté, se partagent le territoire français : Bretagne Plants pour la Bretagne comme son nom l’indique, le Comité Nord pour le nord de Paris et enfin le Comité Centre & Sud pour tout le sud parisien. Ces trois organismes, membres de l’association d’organisations de producteurs (FNPPP) gèrent 100 % de la production française de plants certifiés. Dans ce paysage structuré, on trouve également les collecteurs chargés de mettre sur le marché la production de plants en contractualisant avec les agriculteurs.

Une production délocalisée
Les Pays-Bas, premier producteur de plants, possèdent 80 % des variétés commercialisées. L’un des plus petits pays de l’Union européenne, la Hollande souffre d’un manque de surfaces agricoles. Les pressions à la fois liées au développement urbain et à l’état sanitaire des parcelles, l’obligent à rechercher de nouveaux territoires de production de plants.
Ainsi, chaque année, la France augmente sa surface consacrée aux plants de pommes de terre de 800 à 1 000 ha/an pour atteindre à ce jour 24 000 ha de multiplication et plus de 200 000 tonnes exportées. La France devient ainsi le deuxième producteur et exportateur mondial. Notre pays est convoité pour deux raisons : sa proximité avec l’Europe du Sud, donc proche du bassin de consommation, et l’absence de pression sanitaire sur cette culture.

Parole aux producteurs
Damien Gilloppé de Perceneige produit des plants depuis 2017 et consacre aujourd’hui un peu plus de 20 ha pour trois variétés. « Au démarrage, j’ai fait une étude prévisionnelle avec le Comité Centre & Sud et le collecteur, j’ai choisi les variétés adaptées à mon terroir. La première année, il faut un peu de trésorerie pour acheter 100 % des plants. En rythme de croisière, on passe à 80 % », indique-t-il.
Aurélien Lemaire de Vermenton vient de se lancer dans la production de plants de pommes de terre bio avec 2,48 ha pour deux variétés. « Si le plant demande de la technicité, il n’en est pas moins une culture passionnante car on voit au quotidien l’évolution. Il permet l’anticipation de la récolte et les rendements contrairement au blé. Je suis très content de ce choix et j’attends la prochaine campagne avec impatience », explique-t-il à son tour.
« Difficile d’annoncer des prix de revient ! De nombreux facteurs entrent en ligne de compte : de la variété au calibrage, de la sous-traitance du stockage-triage à l’équipement en propre, le conditionnement de la production… Une étude personnalisée est nécessaire pour chaque agriculteur qui souhaiterait se lancer. Il n’existe pas de surface minimum mais un seuil de 5 ha permet d’amortir les sorties de matériels. Ensuite tout dépend de la surface disponible et de la trésorerie de chacun » précisent Éric Fallou, président et Philippe Laty, directeur du Comité Centre & Sud et producteur de plants.
Pour tout renseignement, contactez le Comité Centre & Sud ou Déborah Colard, conseillère à la Chambre d’agriculture de l’Yonne, au 03 86 94 22 19. Les informations sur la journée Innov’action sont à retrouver sur le site : www.yonne.chambagri.fr.

Prochain rendez-vous : la visite du site de triage-calibrage-stockage-conditionnement de Gironveille-sur-Essonne (91) le 17 septembre. S’inscrire par mail : d.colard@yonne.chambagri.fr