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Cultures

Se diversifier avec des légumes de plein champ

Introduire des légumes de plein champ dans sa rotation céréalière peut être une source de diversification intéressante, d’autant que les débouchés se multiplient.
Par Dominique Bernerd
Se diversifier avec des légumes de plein champ
Tous calibrages acceptés.
Destinée à la vente en frais ou aux industries alimentaires, la production des cultures de plein champ ne se limite plus désormais, à certaines régions privilégiées, comme le Nord Finistère ou les Côtes d’Armor. Elle peut très bien entrer dans un assolement céréalier et diversifier les revenus des exploitants. D’autant que la demande en amont, émanant de sociétés de négoce ou d’industries agro-alimentaires, est croissante. A l’image de l’entreprise Bourgogne Primeurs, installée à Migennes  depuis une quarantaine d’années. Cet opérateur de gros en fruits et légumes, filiale du groupe Estivin, privilégie les approvisionnements locaux et les circuits courts, dans le choix de ses fournisseurs, que ce soit en conventionnel ou en bio. Avec pour objectif le souci de contribuer à diminuer l’empreinte écologique et l’impact carbone. Et pour rayon d’action le département essentiellement, ainsi que les territoires périphériques, pour une clientèle se partageant entre collectivités, grande distribution et restauration commerciale. L’entreprise est actuellement en recherche de partenariats, explique sa responsable commerciale, Najoua Aouidat : «nous commercialisons déjà avec les vergers de Noslon dans le nord du département, avec la Casay également pour ce qui est des concombres. Quand arrive la cerise de l’Yonne, nous nous fournissons exclusivement auprès de producteurs locaux. Notre objectif aujourd’hui est d’augmenter notre catalogue, tout en nous concentrant sur des produits qui ne nécessitent pas d’investir dans du matériel lourd». Privilégiant une contractualisation transparente et sur le long terme : «chez nous, pas de «one shot !»  Ce ne serait intéressant pour personne. Nous avons tous besoin d’une certaine pérennité, où toutes les parties sont gagnantes».  Pas de sélection non plus des produits : «nous nous engageons à prendre la totalité des produits, tous calibrages et toutes variétés confondus».

Semences de plein champ
Ce céréalier de l’Aillantais, en recherche de valeur ajoutée, s’est pour sa part lancé il y a deux ans dans la production de semences de plein champ : «des semences d’oignons, des plants d’oignons, des semences de pois pour la conserverie, des semences de betteraves fourragères». Une culture reconnaît-il, qui nécessite une certaine forme de technicité supplémentaire : «c’est plus technique qu’avec les céréales et cela oblige à utiliser une diversification plus grande de produits phyto. Séchage, ventilation…, il faut un certain savoir faire et nos contrats nous obligent à respecter des normes de germination, d’humidité, de propreté, de pureté variétale, etc». Certaines terres sont plus propices que d’autres à ce type de cultures : «il faut privilégier des terres se manipulant en toutes saisons, de type argilo/calcaire. Il est certain qu’en terres humides de Puisaye, ce sera plus compliqué». Pas de problème de rotation pour autant : «je fais du blé, de l’orge, mais pas de colza. Mes têtes d’assolement sont mes productions de semences de plein champ. Cela me permet en plus de valoriser une station d’irrigation existante». Avec un bilan après deux ans d’activité, plutôt satisfaisant : «on est sur des marchés favorables, avec un réel potentiel de production et des prix en face».

Introduire des légumes de plein champ dans ma rotation céréalière

La Chambre d’agriculture de l’Yonne met en place une formation, avec pour objectifs : d’étudier la faisabilité de produire de produire des légumes de plein champ sur son exploitation, en évaluant l’intérêt, la faisabilité technique (stockage…), économique (investissements, débouchés…), agronomique (type de terres…). Formation animée par Anne-Laure Gallimard, conseillère légumes Chambre d’agriculture de Côte d’Or
Au programme :
- Particularités agronomiques, techniques et économiques de la production de légumes de plein champ
- Comparaison entre une rotation céréalière et une rotation céréales/légumes
- Quels changements sur mon exploitation ? (Itinéraires techniques…)
- Quels débouchés sur le territoire ?
- Critères de décision pour introduire des légumes dans ma rotation
Public et pré-requis :
Tout céréalier de Bourgogne intéressé par la production de légumes de plein champ
Informations pratiques :
Durée : 1 jour - Date : 25 mars 2016
Lieu : Auxerre (possibilité de délocalisation en fonction des participants bourguignons)
Horaires : 9 h - 17 h 30
Renseignements et inscriptions :
Déborah Colard, Chambre d’agriculture de l’Yonne
Tél : 03 86 94 22 19 - d.colard@yonne.chambagri.fr