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Colza

Sclérotinia : intervenir au bon stade

Au printemps, le sclérotinia est la principale maladie sur colza. Même si elle est peu fréquente, elle peut être très nuisible. Le seul moyen de lutte efficace à cette période est une intervention préventive à la chute des premiers pétales.
Par N. Latraye et M. Geloen, Terres Inovia
Sclérotinia : intervenir au bon stade
Identifier le stade G1 pour un traitement optimal
Pour une application optimale du traitement, il faut intervenir préventivement afin d’empêcher la contamination des feuilles à la chute des premiers pétales (stade G1). En effet, aucune solution curative n’existe à ce jour, seuls des traitements préventifs sont possibles. Le stade G1 apparaît, selon les températures, 6 à 12 jours après le début floraison. Pour identifier au mieux ce stade, n’hésitez pas à suivre vos données régionales dans le BSV.

Dans des essais menés par Terres Inovia, il a été démontré qu’un positionnement trop tôt ou trop tard par rapport au stade G1 avait une efficacité fortement diminuée.

Attention à la variabilité inter et intra parcellaire !
Pour une date de semis similaire, l’entrée en floraison peut différer entre les parcelles de colza de l’exploitation. Les causes sont liées à la génétique, aux conditions d’implantation et au contexte pédoclimatique de chaque parcelle. Il est donc recommandé de déterminer le stade de chacune de vos parcelles. Pour la variabilité au sein d’une même parcelle, identifiez le stade majoritaire de la parcelle afin de positionner la protection au meilleur moment.

Quelle solution utiliser dans un contexte de résistance ?
La note commune publiée le 14 mars par l’Anses, l’INRAE et Terres Inovia permet de mettre en évidence la présence de souches de sclérotinia résistantes aux SDHI (boscalid, bixafène, fluopyram, isofétamide) depuis plusieurs années. Afin d’assurer la durabilité des molécules, il est recommandé d’éviter l’emploi d’un fongicide à base de SDHI seul, de l’associer avec un autre mode d’action efficace (biocontrôle insuffisant) et de limiter son emploi à une seule application par campagne.

De nombreuses solutions efficaces contre sclérotinia existent et permettent une alternance des substances :
- En cas de pression faible à modérée, toutes les solutions fongicides présentent un niveau d’efficacité satisfaisant vis-à-vis du sclérotinia et peuvent être employées y compris les triazoles classiques (tébuconazole, metconazole), et les biocontrôles.
- En cas de pression forte (retour colza une année sur trois ou moins, historique d’attaques sévères 2 ans sur 10, climat favorable, etc.), le mode d’action SDHI doit être associé à un autre mode d’action dont l’efficacité est reconnue comme régulière (par exemple, prothioconazole, metconazole, dimoxystrobine et tébuconazole). Les produits à base de prothiconazole ont également une efficacité bonne à très bonne.

Les stratégies à double traitement (2ème traitement 10/15 jours après le stade G1) ne montrent pas de gain d’efficacité vis-à-vis de cette maladie. Elles ne montrent une efficacité et une rentabilité que lors de forte pression de maladies de fin de cycle (mycosphaerella ou alternaria) ou lorsque l’entrée en floraison d’une parcelle lors d’une année humide est très hétérogène et nécessite une protection dans le temps.

Les conditions très humides de l’année sont favorables au développement de la cylindrosporiose sur les secteurs historiques et les variétés sensibles. Si la maladie est repérée au cours de la montaison, choisissez une solution ou un programme à base de triazole efficace sur sclérotinia et cylindrosporiose pour éviter le passage de cette dernière sur siliques.