Accès au contenu
Châtillon-sur-Seine

Satisfaisant dans l’ensemble

Jérémy Rognon, exploitant à Pothières, évoque ses différentes récoltes, terminées
le 19 juillet.
Par AG
Satisfaisant dans l’ensemble
Le jeune agriculteur enregistre des rendements de 70 q/ha en blé, orges d’hiver et de printemps.
La moisson semble correcte dans le Châtillonnais pour la deuxième année consécutive. À Pothières, Jérémy Rognon fait part de résultats convenables avec une moyenne de 70 q/ha dans ses 24 ha d’orges d’hiver. Les critères qualitatifs remplissent les exigences brassicoles avec 10,8 en protéines et 82 de calibrage. « La nouvelle variété Visuel a donné les meilleurs résultats avec 75 q/ha, Étincel est plus proche des 65 q/ha, la qualité est sensiblement la même dans les deux variétés », précise l’exploitant de 22 ans. Ses 30 ha de blé terminent eux aussi sur une moyenne de 70 q/ha : « nous avions un peu peur à la suite au coup de chaud de fin juin début juillet. Les cultures, encore bien vertes au 15 juin, ont tourné très rapidement. Nous sommes finalement agréablement surpris par ce résultat, avec un PS de 82 et un taux de protéines à 11,5 ». La variété Absalon représentait la majorité des surfaces de blé. Un mélange de cinq variétés (Goncourt, Chevignon, Absalon, Némo et Compil) a été testé sur une parcelle à faible potentiel, pour un rendement final de 65 q/ha : « l’idée était de limiter l’effet variétal et de s’assurer une certaine sécurité. Némo a, par exemple, souvent décroché dans le secteur cette année ».

Interrogations sur le tournesol
Jérémy Rognon a également récolté de l’orge de printemps, avec un rendement similaire aux autres cultures (70 q/ha) : « nous étions très inquiets pour les parcelles en question, avec les fortes températures du début d’été. Le fait d’avoir semé de bonne heure, dans de bonnes conditions, a été profitable. Si le rendement est correct, la qualité est dégradée avec un calibrage autour de 40. Cette orge se destinera à la mouture, ce ne sera malheureusement pas le même prix ». En ce qui concerne le colza, le Côte-d’orien n’a récolté aucun de ses 24 ha dédiés à cette culture : « rien n’a levé avec la sécheresse de l’an passé, j’ai tout retourné pour y mettre du pois et, pour la première fois, du tournesol. Le pois d’hiver donne 40 q/ha malgré la bactériose, celle-ci s’était manifestée fin mars mais a été contenue avec le sec qui a suivi. Le pois de printemps a livré 30 q/ha, ce qui est intéressant compte tenu des faibles charges que nous avons dans cette culture ». Le tournesol, semé sur 11 ha, laisse perplexe Jérémy Rognon pour sa récolte programmée autour du 15 septembre : « avec l’impact de la sécheresse en cours, je m’attends à une douche froide. Le tournesol souffre de plus en plus, il a besoin d’eau ».

Et maintenant ?
Le devenir du colza interroge fortement le producteur : « dix hectares sont prévus dans mon prochain assolement, mais si la pluie ne se manifeste pas, je ne tenterai sûrement pas le coup. Ceux qui ont persisté en colza cette année font bien souvent 15 q/ha, ce n’est vraiment pas facile, d’autant que la problématique insectes est de plus en plus pesante. Remplacer le colza pose problème pour les têtes de rotation : les choix sont limités et risqués avec les années sèches qui se multiplient. Le pois ? Ce n’est pas toujours évident, la bactériose peut causer de gros dégâts, comme il y a trois ans dans une parcelle de mon père à seulement 4 q/ha ».