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Marché de l’équarrissage

Saria France mauvais perdant ?

Alors que le contrat attribuant le marché de l’équarrissage en Côte d’Or a été signé avec Atemax, le groupe Saria France conteste ce nouvel accord et revendique le droit de continuer sa collecte dans les neuf départements dont il n’a plus la charge, dont la Côte d’Or.
Par Ma signature
Saria France mauvais perdant ?
En moins de dix ans le secteur de l’équarrissage est devenu un vrai business qui attire les convoitises et crée des tensions entre les prestataires.
A l’issue des négociations menées depuis avril 2013 avec les différents prestataires d’équarrissage (Atemax, Saria France, Monnard Jura et Sopa) des contrats cadres ont été signés avec chacune de ces sociétés dans tous les départements de la métropole. Le groupement des ATM a attribué le marché de la Côte d’Or à Atemax, mais le groupe Saria conteste le résultat de ces négociations et [I]«tente»[i] selon un communiqué de l’association ATM [I]«de s’imposer auprès des éleveurs pour continuer à collecter les cadavres d’animaux trouvés morts en ferme»[i], en Côte d’Or notamment.
Pour le groupement des ATM les prestations d’équarrissage doivent nécessairement être réalisées par les entreprises ayant remporté les négociations commerciales sur les zones géographiques données, mais le groupe Saria France conteste l’accord et a engagé des démarches judiciaires à l’encontre du groupement de commandes des ATM.

[INTER]Un «changement d’époque»[inter]
Avec le désengagement de l’Etat, le secteur de l’équarrissage des animaux est devenu en moins de dix ans un vrai business. L’enjeu est d’importance puisqu’il porte sur 420 000 tonnes et les nouveaux contrats sur les neuf départements concernés permettraient de faire baisser la facture de 10% sur un total de 135 millions d’euros TTC, alors que les marchés liés à la valorisation des carcasses sont à la hausse.
[I]«Le groupe Saria n’accepte pas de perdre un monopole parce qu’il a refusé de baisser les prix au moment de la négociation»[i], estime Jean-Pierre Fleury, secrétaire général de la Fédération nationale bovine (FNB) qui renchérit [I]«on a changé d’époque»[i] et souhaite ainsi que les éleveurs et les filières animales tirent profit du nouveau contexte de valorisation des co-produits animaux. Les ATM affirment de leur côté que la procédure utilisée pour l’attribution des nouveaux contrats est parfaitement valide.
Le 13 janvier, une première audience s’est tenue au tribunal de commerce de Paris. Le délibéré est attendu en février. Saria entend honorer jusqu’à la décision du tribunal toutes les demandes d’enlèvement transmises par les éleveurs des zones concernées, mais le groupe des ATM lui conteste ce droit. La situation est d’autant plus tendue, témoigne Jean-Pierre Fleury que Saria [I]«refuse de transmettre le fichier éleveurs à Atemax, ce qui explique les difficultés actuelles que certains éleveurs peuvent rencontrer en matière d’enlèvement»[i].
L’accord avec Atemax décharge les éleveurs de la totalité du coût de l’enlèvement et mais si l’éleveur recourt à un autre prestataire, cela risque de s’avérer plus compliqué...

Que va-t-il se passer maintenant ?

Interrogé sur ce sujet par T. Michel, du groupe Réussir, Jean-Pierre Fleury a confirmé qu’il «n’y avait pas de risque concret pour les éleveurs, par rapport aux cadavres d’aujourd’hui. La coordination des ATM est bien résolue à payer les prochaines factures de ramassage dans le cadre du nouvel accord conclu et sur la base de la nouvelle répartition signée en décembre 2013. Il faudra veiller à ce que l’entreprise Saria ne présente pas directement la facture aux éleveurs chez qui elle a continué de collecter, alors que ce n’est plus à elle de le faire».