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Récoltes

Sale temps pour les cultures de printemps

Un agriculteur prévoit de bien mauvais rendements dans ses cultures tardives, près de Baigneux-les-Juifs.
Par Aurélien Genest
Sale temps pour les cultures de printemps
Nicolas Porcherot, à Poiseul-la-Ville.
Nicolas Porcherot est exploitant à Poiseul-la-Ville. Rencontré la semaine dernière dans son colza, le jeune agriculteur affichait des premiers rendements de l’ordre de 25 q/ha : une petite déception compte tenu des nombreuses promesses «visuelles» de ces dernières semaines. Environ cinq quintaux à l’hectare manquent à l’appel par rapport au potentiel des parcelles. Si cette même marge de 5q/ha se retrouve en excédent dans ses orges d’hiver (un rendement de 65q/ha a été enregistré, contre 60 q/ha habituellement), le pessimisme est plutôt de mise suite aux récents aléas climatiques. De nombreux doutes planent dans le blé d’hiver et surtout dans les cultures de printemps qui ne rassurent pas Nicolas Porcherot : «Je crains de ne faire que 20q/ha dans mes 20 hectares de pois. Ils avaient déjà subi un premier coup de sec en mai. Ils ont subitement viré au jaune lors de la récente vague de chaleur. Pour trouver de la rentabilité dans cette culture, il faudrait un rendement entre 35 et 40q/ha. J’ai également une partie en agriculture biologique sur mon exploitation. Si d’ordinaire je vise un résultat de 25q/ha en blé et en orge de printemps, là, je pourrais bien descendre en dessous de 15 q/ha... J’ai également du maïs pour la coopérative de déshydratation de Baigneux, inutile de préciser qu’il souffre lui aussi du sec...».

Quizz Savez-vous ce qui a été semé cette année ?
A l’heure des résultats du baccalauréat, Nicolas Porcherot a accepté de se livrer à un petit questionnaire de trois questions, noté sur douze points. Le thème : les cultures présentes dans le département, à partir des données Agreste.
Première question sur 6 points : donner par ordre d’importance les six cultures les plus représentées en Côte d’Or lors de cette moisson.
Deuxième question : donner le tiercé dans l’ordre des cultures qui ont le plus progressé depuis 2014, en pourcentage (3 points).
Troisième question : A l’inverse, quelles sont les trois cultures qui ont le plus régressé en un an ? (3 points également).

Voici les réponses données par Nicolas Porcherot pour la première question : 1) blé, 2) colza, 3) orge d’hiver, 4) orge de printemps, 5) maïs, 6) pois. En consultant les données Agreste, les quatre première réponses sont justes (blé : 103 000 ha, colza : 56 000 ha, orge d’hiver : 52 000 ha, orge de printemps : 19 000 ha). La cinquième culture la plus présente est en revanche le soja (7 700 ha), suivi de près du maïs (7500 ha). Nicolas Porcherot obtient la note de 4,5 sur 6 avec un demi-point pour avoir cité le maïs dans le désordre.

Pour la deuxième question, l’agriculteur affiche les réponses suivantes : 1) pois, 2) blé, 3) orge d’hiver. D’après Agreste, le pois est effectivement la culture la plus dynamique (+23% avec un passage de 3 800ha à 4 700 ha). Le soja et l’orge d’hiver arrivent ex-aequo avec une augmentation de 5% (de 7 300 à 7 700 ha et de 49 300 à 52 000 ha). Nicolas Porcherot obtient la note de 2 sur 3.

Enfin, pour la troisième question, l’agriculteur de Poiseul-la-Ville donne le tiercé 1) colza, 2) maïs, 3) orge de printemps. En pourcentage, le tournesol est la culture qui a le plus régressé (-18%, de 6 100 à 5 000 ha), suivi de l’orge de printemps (-16%, de 22 800 à 19 000 ha) et du colza (-6%, de 59 400 à 56 000). Nicolas Porcherot obtient la note de 1 sur 3, pour un total final de 7,5 sur 12. Et vous ?

La fauche par satellite

Nicolas Porcherot utilise un volant et sa console spécifique dans tous les engins qu’il utilise. Facilement adaptable, le système relié par satellite lui permet de faucher sans la moindre intervention, le volant s’occupe de tout, ou presque. «Cela permet de faire des lignes parfaitement droites. Là, je termine un champ sur une ligne d’exactement six mètres, il n’y a pas de manques. Cela représente un gain de temps mais aussi un confort de travail. Nous ne sommes plus obligés d’être constamment concentrés sur la ligne de fauche et ça se ressent sur l’état de fatigue en fin de journée... L’année dernière, j’étais malade une journée durant la moisson, ce dispositif m’a bien aidé. Aussitôt la récolte terminée, j’adapte ce système sur mon tracteur pour les semis, les traitements...». Cet investissement s’est chiffré à hauteur de 8 000 euros.