S'adapter aux marchés mondiaux
Ce lundi 20 octobre, Céline et Franck Leguillette, agriculteurs en grandes cultures ont fait le point sur les semis.
Après avoir repris l'exploitation familiale, en 2011, Franck et Céline Leguillette ont souhaité poursuivre l'activité en grandes cultures, avec près de 374 ha à leurs actifs. Possédant des parcelles entre Voisines, Cergines et Soucy, le couple d'agriculteurs ne laboure plus car « ce n'est pas très bon pour la biodiversité », confie Franck, sauf « dans des cas précis ». Et cette année, après avoir eu une « moisson pas exceptionnelle, surtout en termes de rendements », Franck et Céline ont commencé à semer pour l'an prochain. « Nous avons déjà semé le colza, au mois d'août », explique-t-il. « Les colzas pointent bien, et nous avons mis des anti-limaces sur nos parcelles, pour qu'elles évitent de tout manger ». Avec un mauvais temps en début de semaine, Franck a dû stopper les semis de blé. « Nous attendons que le temps soit au beau fixe, pour continuer à semer le blé. Cela s'étale du mois d'octobre au mois de novembre ». Mais cette fois-ci, le couple est en pleine réflexion. « Nous réfléchissons à semer autre chose que du blé », constate-t-il, car « les prix sont extrêmement bas et cela coince au niveau agronomique ». Ils ont laissé délibérément « trente hectares, prévus initialement pour le blé, encore non semés ». Avant, le « blé, nous permettait de stabiliser les rendements », explique à son tour Céline, mais avec le contexte géopolitique, incluant l'Ukraine, cela a changé la donne. L'instabilité des marchés « les inquiète » et c'est en consultant et en suivant scrupuleusement les cours, qu'ils réfléchissent à changer de culture. À cela s'ajoutent 23 ha d'orge de printemps, 24 ha de pois d'hiver et potentiellement 23 ha de tournesol. Depuis l'ajout de normes contraignantes, ils ont choisi de « semer plus tôt l'orge de printemps, pour qu'il soit plus résistant aux aléas climatiques ainsi qu'aux nuisibles », confie Franck.
Les dégâts de gibier
Cependant, fortement exposé aux dégâts de gibier, le couple avoue que « l'an passé, les pois d'hiver ont été en grande partie retournés par le passage de sangliers ». Et cette année, le constat est là : « nous avons de plus en plus de problèmes liés aux sangliers », explique Céline. « Il y a quelques jours, ils sont mêmes venus jusqu'au pied de la ferme ». Cependant, les deux agriculteurs se réjouissent car « il existe de très bons rapports entre agriculteurs et chasseurs. Beaucoup d'entre eux cumulent la double casquette et sont très réactifs ». Les blaireaux sont également une source d'inquiétude. « Nous en avons de temps en temps, et ils forment des galeries sous nos parcelles », explique Franck.