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Session de la Chambre d'€™agriculture

Rudes combats à Alésia

Dans le cadre exceptionnel du MuséoParc d'€™Alésia, la session de la Chambre d'€™agriculture de Côte d'€™Or s'€™est penchée sur plusieurs problématiques de taille (tuberculose bovine, dégâts de gibier, zones vulnérables, volatilité des marchés).
Par Aurélien Genest
Rudes combats à Alésia
Dominique Chambrette, entouré de François Sauvadet, Julien Marion, Marc Frot et François Depuydt.
Chauds, les dossiers présentés vendredi dernier. Ce ne sont pas les membres de la Chambre d'€™agriculture de Côte d'€™Or présents à Alise-Sainte-Reine la semaine dernière qui diront le contraire.

[INTER]Tuberculose bovine, des déceptions[inter]
Le président du Groupement de défense sanitaire a évoqué un rendez-vous «tuberculose bovine» qu'€™il avait obtenu deux jours plus tôt à Paris. Pascal Martens s'€™est dit [I]«révolté»[i] par la tournure des évènements : [I]«à‡a ne s'€™est pas passé comme je le voulais. A Paris, ils sont vraiment déconnectés du problème. On m'€™a expliqué que la gestion des nuisibles n'€™était pas du tout le sujet ! Je suis gravement inquiet car aucune leçon n'€™a été tirée par rapport à ce qui nous est arrivé. Qu'€™attendent-ils pour agir ? Que la France perde son statut? Le département des Ardennes vient de m'€™appeler : pour eux, les problèmes commencent tout juste. C'€™est la même chose pour d'€™autres départements»[i]. Pascal Martens a de nouveau [I]«bondi»[i] en entendant la phrase suivante : [I]«la gestion financière de la tuberculose n'€™est pas juste, les éleveurs sont trop largement indemnisés»[i]. Lors de cette session, le président du GDS s'€™est adressé au secrétaire général de la préfecture et au président du Conseil général en leur demandant de [I]«faire remonter»[i] ces problèmes.

[INTER]Dégâts de gibiers mal indemnisés[inter]
[I]«Nous sommes au bout du système[i]» enchaîne Dominique Chambrette, au sujet de l'€™indemnisation des dégâts de gibiers. Le président de la Chambre d'€™agriculture considère qu'€™un [I]«agriculteur seul devant son champ endommagé n'€™a pas les moyens, aujourd'€™hui, de se faire respecter et d'€™être indemnisé à la hauteur des dégâts par la fédération des chasseurs»[i]. Dominique Chambrette indique avoir soumis une idée au préfet Pascal Mailhos : [I]«il serait intéressant de faire estimer une parcelle, prise au hasard, à deux experts choisis par la préfecture. Il faudrait ensuite faire venir des estimateurs de la fédération des chasseurs pour comparer»[i]. Pour le président de la Chambre d'€™agriculture, [I]«il y a vraiment quelque chose qui ne va plus», «tout cela créée des tensions»[i] et [I]«il est vraiment insupportable d'€™entendre dire que les dégâts de gibiers sont une subvention à l'€™agriculture»[i]. Une motion signée par les membres de la Chambre d'€™agriculture demande plus de cohérence dans l'€™indemnisation. L'€™éventualité de réunir les parlementaires est évoquée.

[INTER]Zones vulnérables : non à la révision[inter]
Un projet de révision des zones vulnérables dans le département a été présenté par Anne Hermant, responsable de l'€™équipe environnement de la Chambre d'€™agriculture et par Véronique Laville, responsable professionnelle. La Direction régionale de l'€™environnement, de l'€™aménagement et du logement (Dreal) suggère une nouvelle délimitation des zones vulnérables qui verrait 148 communes du Sud Côte d'€™Or et 18 communes du bassin de la Vingeanne intégrer le périmètre déjà existant. Consultés sur cette proposition, les membres de la Chambre d'€™agriculture émettent un avis défavorable. Ce nouveau classement est considéré comme «injustifié», avec un intérêt [I]«très limité pour l'€™amélioration de la qualité de l'€™eau compte tenu de la situation de ces communes qui ne montre pas une dégradation importante des teneurs en nitrates»[i], intègre la motion. Plusieurs membres ont exprimé leurs incompréhensions sur l'€™origine de cette démarche européenne.

[INTER]Année positive, mais...[inter]
En fin de session, Dominique Chambrette est revenu sur l'€™année de «turbulences» actuellement traversée. Si la santé générale de l'€™agriculture est «plutôt positive», tout le monde n'€™est pas logé à la même enseigne en Côte d'€™Or. Dominique Chambrette a cité les agriculteurs ayant fait moins de 10q/ha en colza, les laitiers et les éleveurs rencontrant de grosses difficultés avec le coût des matières premières. Concernant les fluctuations des prix agricoles, le président de la Chambre regrette la mauvaise estimation des besoins alimentaires de la planète de ces dernières années : [I]«Il va falloir produire et stocker. Une chose est sûre, les pays arabes achèteront toujours des céréales, à condition que l'€™on en ait à leur proposer»[i].

Ne noyons pas nos agriculteurs !

En cette rentrée, la profession agricole se retrouve sur le pont avec le vaste projet de révision des zones vulnérables pour laquelle la France est en contentieux avec l'€™Europe. Nous sommes bien évidemment concernés en Côte d'€™Or et les premiers zonages proposés pour les 3 bassins laissent augurer des dérives. Conscients des enjeux environnementaux, nous acceptons que les mesures soient révisées pour les captages problématiques où les teneurs en nitrates se dégradent significativement. Par contre nous ne pouvons tolérer que des zones se retrouvent classées, alors que les critères mesurés respectent la règlementation (50 mg/l), au simple titre du classement des masses d'€™eau dans leur globalité, de la prévention du risque d'€™eutrophisation "€“ alors même que nous sommes situés à plus de 500 km des zones cotières "€“ de l'€™englobement de nouvelles surfaces pour réaliser un zonage harmonieux, etc... Il y a de quoi boire la tasse à la vue de ses arguments tout droits pêchés par nos bureaucrates !! Et que dire des mesures contraignantes imposées et réévaluées alors même qu'€™aucun bilan des précédentes n'€™a été réalisé ! C'€™est pourquoi, le syndicalisme de Côte d'€™Or se mobilise pour stopper ce raz de marée de contraintes environnementales qui fragilisent nos outils de productions et pour orienter les décisions vers le cap à suivre : «Le bon sens paysans !». Les 98% des consommateurs d'€™eau de Côte d'€™Or qui bénéficient d'€™une eau respectant les normes de portabilités sont là pour nous conforter dans notre marche à suivre. Yves Asdrubal, Président de la commission environnement FDSEA 21