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Sécheresse

Réunion de crise au Conseil départemental

Le président du Conseil départemental, François Sauvadet, a convié les représentants professionnels et les responsables de la Chambre d’agriculture à participer à une réunion de crise, afin d’accompagner au mieux les élevages dans ces moments difficiles.
Par Anne-Marie Klein
Réunion de crise au Conseil départemental
Réunion de crise au Conseil général, à laquelle participaient Jean-Pierre Fleury, représentant la Chambre d’agriculture, Fabrice Faivre, président de la FDSEA 21, Nicolas Michaud, secrétaire général adjoint de la FDSEA 21, Nathalie Mairet, représentant le
Les quelques dizaines de millimètres tombés le week-end dernier semblaient encore inespérés le 5 août dernier, lorsque le Conseil départemental a diligenté une réunion de crise avec les responsables agricoles du département : Chambre d’agriculture, représentants de la FDSEA, des JA et des principales productions. Les dernières pluies, même si elles sont les bienvenues, ne suffisent pas encore à changer la réalité brossée par le président du Conseil départemental François Sauvadet, «d’une crise profonde et structurelle, avivée par la sécheresse, qui provoque de fortes tensions sur le terrain».

Répondre à l’urgence par des mesures collectives
Sur le constat l’accord est total quant à la nécessité d’engager une expertise terrain sur les conséquences de cette sécheresse exceptionnelle, «qui se situe entre 1976 et 2003» quant à son expression, mais qui prend une ampleur sans précédent quant à ses effets en raison de la crise des prix qui impacte durement tous les élevages. «Sans amélioration d’ici une quinzaine de jours» le président du Conseil départemental est résolu à convoquer «une session extraordinaire afin d’examiner et de diligenter des mesures de soutien et d’accompagnement collectives».
Pas question de «soupoudrage», il s’agit bien d’élaborer plutôt un dispositif d’urgence qui devra permettre «d’accompagner au mieux les agriculteurs dans ces moments particulièrement difficiles» a précisé François Sauvadet. Sans attendre cette session, il a d’ailleurs «formulé la demande expresse que toutes les aides définies au titre du plan d’accompagnement de l’agriculture, soient versées le plus rapidement possible et que le Conseil départemental soit alerté sur les situations les plus délicates».

Deux leviers : la logistique et la solidarité nationale
Jean-Pierre Fleury, représentant  la Chambre d’agriculture, a rappelé que le département comptabilisait 230 000 bovins à abreuver et à nourrir, ainsi que des ovins et des caprins. Les enjeux économiques exigent donc «d’évaluer finement la situation dans toute sa complexité». «Nous nous trouvons» a-t-il précisé «devant une véritable urgence alors que les
13 000 ha de maïs destinés à l’ensilage pour la production laitière, comme pour l’engraissement, ne produiront au mieux que 50% de la récolte espérée et voire rien, dans de nombreux cas». Propos soutenus par Nathalie Mairet, au nom des éleveurs laitiers, qui a précisé : «pour faire la soudure il va falloir trouver des solutions alternatives permettant de maintenir la production de lait au moment où les élevages subissent des baisses de prix qui menacent leur survie». Sur les 320 exploitations laitières du département, 300 dépendent du maïs ensilage et pour toutes maintenant, l’urgence c’est de trouver de l’aliment afin de «passer l’année», quand les stocks d’hiver sont déjà bien entamés.

Alors que le président des JA 21, François-Xavier Lévêque, replaçait la situation actuelle dans le contexte global du combat des prix et dénonçait une Europe discriminante, «avec des règles tordues» génératrices de pertes de compétitivité, pour les élus Chambres, comme pour le président de la FDSEA, Fabrice Faivre, il est évident que «les exploitation exsangues ne disposent d’aucune marge de manoeuvre». Dans ce contexte, répondre à l’urgence suppose à la fois d’apporter un soutien logistique et d’actionner la solidarité nationale. Désormais, le compte à rebours est lancé et, avant que les prairies ne retrouvent une nouvelle vigueur, il faudra bien pallier les effets d’une situation hors norme sur bien des plans.