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FDSEA 89

Retour de congrès

Une délégation de la FDSEA de l’Yonne conduite par son président, Francis Letellier, était présente au 70e congrès national à Laval.
Par Propos recueillis par Dominique Bernerd
Retour de congrès
La délégation icaunaise au 70e congrès de la FNSEA à Laval.
Trois jours durant, les membres de la délégation icaunaise, composée du président départemental, Francis Letellier, de la vice-présidente Nadine Darlot, du président de l’avallonnais Daniel Biais et du président de la section des anciens exploitants, Marcel Huré, ont assisté aux travaux et différents débats sur l’avenir de l’agriculture et l’importance du syndicalisme. Témoignage :

- Un climat un peu particulier pour ce 70ème congrès ?
Francis Letellier : «Un climat un peu éteint, avec des responsables fatigués… Le combat a été rude quand même et on ne voit pas le bout du tunnel. Néanmoins, on reste sur nos fondamentaux, comme la régulation au niveau des volumes pour le lait, qui ne passera plus par des quotas, mais par une régulation volontaire. Il faut aussi continuer à axer sur une baisse des charges franco françaises et abaisser tous ces critères normatifs qui nous pourrissent la vie tant économiquement que moralement».

- Au fil des années, les congrès restent les mêmes ?
«Sur la forme oui, sur le fond, on est en train de passer d’un syndicalisme de manifestation à un syndicalisme de lobbying de plus en plus marqué. Ce que l’on constate à l’issue du congrès, c’est que si la FNSEA en France est encore puissante, ce n’est plus le cas de la France au niveau européen, bien moins écoutée dans une Europe à 28, qu’elle l’était avant, quand tout était acté une fois que la France et l’Allemagne avaient parlé ! Nous ne sommes plus dans la compétitivité européenne, on est sur la même rivière, mais on n’avance pas à la même vitesse»

- Tourner le dos au ministre pendant son intervention, le geste était fort...
«Un ministre qui n’est plus du tout reconnu par les agriculteurs aujourd’hui et qui ne passe plus. Il était là pour faire le service minimum et c’est tout. Même l’appel « au secours », lancé par les producteurs de cerises, il ne l’a pas entendu. Il s’est pris les pieds dans le tapis avec sa PAC, en prenant de court ses services, sans s’assurer que ce qu’il vendait était applicable».

- Déjà 70 ans…
«Avec toujours l’unité paysanne et la solidarité qui restent de mise, comme l’avait dit Eugène Forget, à la création de la FNSEA, il y a 70 ans. On est là depuis tout ce temps et on sera encore là l’an prochain, même s’il n’y a pas de ministre de l’Agriculture, ce n’est pas un souci… On continuera à revendiquer, à affirmer les choses et on continuera à dire que l’unité paysanne a existé, existe et existera encore et rien ne nous fera bouger de notre cap… En défendant avant tout bien sûr, tous les agriculteurs et toutes les agricultures».