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Interview

Retour d'€™expérience avec Dominique Chambrette

Il aura exercé les fonctions de président de la Chambre d'€™agriculture en Côte d'€™Or pendant deux mandatures et président de la Chambre régionale d'€™agriculture de Bourgogne durant six ans. Au terme de ces mandatures, un regard dans le rétroviseur s'€™impose, sans perdre de vue le chemin qui reste à parcourir.
Par AMK
Retour d'€™expérience  avec Dominique Chambrette
Dominique Chambrette a exercé les fonctions de président de la Chambre d'agriculture de Côte d'Or pendant deux mandatures et président de la Chambre régionale d'agriculture de Bourgogne durant six ans.
[G]Vos mandats comme président de la Chambre régionale d'€™agriculture de Bourgogne et président de la Chambre d'€™agriculture de Côte d'€™Or s'€™achèvent bientôt. A l'€™heure du bilan, quels enseignement tirez-vous de l'€™exercice de ces responsabilités ?
Dominique Chambrette :[g] [I]«D'€™abord, ce sont deux fonctions totalement différentes. Au département, notre mission est territoriale, les membres de la Chambre et ses personnels sont très proches des agriculteurs, il travaillent au plus près des exploitants pour informer, conseiller, porter assistance. La Chambre régionale intervient différemment en travaillant sur les grands dossiers et les programmes régionaux. La mission du président d'€™une Chambre régionale revêt ainsi une toute autre dimension. C'€™est ce qui m'€™a amené à faire rapidement évoluer la Chambre régionale, j'€™avais la vision de ce que l'€™on devait mettre en place pour l'€™agriculture régionale et pour les agriculteurs. Il fallait que la Chambre régionale prenne toute son importance dans le tryptique qu'€™elle forme avec le Conseil régional et les services de l'€™Etat. Cela a bien fonctionné, nous avons travaillé ensemble chaque jour ou presque. La première pierre de cet édifice a été posée avec la création d'€™un service économique de dimension régionale. Premier organisme à pouvoir se prévaloir d'€™une expertise économique régionale, la Chambre régionale est devenue une référence et est souvent sollicitée en tant que tel.»[i]

[G]Quels sont vos principaux sujets de satisfaction, sur le plan régional et sur le plan départemental ?
Dominique Chambrette :[g] [I]«Comme président de la Chambre régionale d'€™agriculture ma principale satisfaction aura été de donner une véritable existence politique à cette institution, ce qui s'€™est traduit par un partenariat efficace avec le Conseil régional, au service du développement de l'€™agriculture régionale. Concernant la Côte d'€™Or, c'€™est d'€™avoir amené la Chambre à plus de proximité avec les agriculteurs. Cette volonté d'€™aller au plus près des exploitants s'€™est illustrée dans la création du Pôle agricole de Créancey/Pouilly et c'€™est une belle réussite. Notre installation prochaine sur le site de Bretenières répond à la même préoccupation. Ce transfert s'€™opère dans les meilleures conditions financières possibles et ne coûtera pas un centime. Une autre satisfaction c'€™est d'€™avoir réussi à faire évoluer favorablement le budget de la Chambre d'€™agriculture de Côte d'€™Or, qui s'€™est vu créditer en douze ans d'€™un million d'€™euros de plus. Cela nous a permis d'€™améliorer notre capacité de réponse aux demandes et aux besoins en développement, en particulier pour les problématiques environnementales. La Chambre d'€™agriculture de Côte d'€™Or s'€™est également engagée dans un partenariat fort et pérenne avec le Conseil général. L'€™accord-cadre qui en résulte constitue un atout important pour l'€™agriculture départementale.
Sur le plan de son fonctionnement, la Chambre d'€™agriculture de Côte d'€™Or a bénéficié de l'€™engagement de toute une équipe soudée, un bureau où la bonne ambiance a permis de travailler les dossiers au fond et de toujours trouver des solutions et une session où les décisions importantes ont été ratifiées à l'€™unanimité.»[i]

[G]Avez-vous des regrets ?
Dominique Chambrette :[g] [I]«Mon principal regret comme président de la Chambre régionale d'€™agriculture c'€™est de ne pas avoir pu mener à son terme le projet de fusion. Cette fusion a été remise à plus tard et c'€™est dommage car nous apparaissions comme des précurseurs. Pour une fois la Bourgogne était en avance... Mais il faut donner le temps au temps. Nous avons cependant avancé dans la création de services communs entre certains départements, pour les grandes cultures, la viticulture, bientôt la diversification.... En élevage, la création du Corel a facilité l'€™élaboration d'€™une stratégie régionale de l'€™élevage. L'€™important, c'€™est que la dynamique est lancée, après c'€™est simplement une question de temps».[i]

[G]Qu'€™est-ce qui doit conduire l'€™action d'€™un président de Chambre d'€™agriculture ?
Dominique Chambrette :[g] [I]«D'€™abord il faut avoir une vision, un projet pour l'€™agriculture, dans son département comme au plan régional. Il faut également avoir une bonne connaissance des dossiers départementaux et surtout avoir envie, car la fonction exige une grande disponibilité. En Côte d'€™Or, Vincent Lavier dispose selon moi de toutes les qualités requises pour être un très bon président de Chambre d'€™agriculture.
Au plan régional, la fonction exige en plus un sens politique aiguisé et l'€™esprit de synthèse. Là aussi il faut en vouloir, car le travail est de plus en plus complexe, à l'€™image des dossiers».[i]

[G]Un message pour les élus qui sortiront des urnes ?
Dominique Chambrette :[g] [I]«Un élu à la Chambre d'€™agriculture est forcément au service de tous les agriculteurs et de toutes les productions. Il n'€™y a pas de grandes et de petites productions, comme il n'€™y a pas de grands et de petits dossiers car chaque dossier est important pour l'€™agriculteur qui le porte. Un élu doit aussi s'€™informer, s'€™investir dans les dossiers agricoles et économiques et pas seulement au plan local. Il doit être au fait des grandes problématiques nationales et internationales.
S'€™il y a aussi un message à donner, c'€™est d'€™être positif, de ne pas dévaloriser ce métier si l'€™on veut donner envie aux jeunes générations de l'€™exercer. Cela passe par une communication positive et constructive. Nous avons la chance d'€™avoir une profession très organisée et de bénéficier d'€™un très bon accompagnement à l'€™installation, c'€™est un atout car aucune autre profession ne peut se prévaloir d'€™un tel avantage. J'€™ai deux petits fils, qui sont nés à deux mois d'€™intervalle, mon souhait de grand-père c'€™est qu'€™ils deviennent à leur tour paysans, car c'€™est le plus beau des métiers !».[i]