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Inondations du Val de Saône

Résultats de l’étude hydraulique

Les inondations du Val de Saône sont un phénomène récurrent. Il est difficile d’agir sur les grandes crues hivernales, mais réduire les crues faiblement débordantes est envisageable, d’autant que ces crues, souvent printanières, sont les plus impactantes pour l’activité agricole.
Par FDSEA21 - Chambre d’agriculture 21
Résultats de l’étude hydraulique
Avec les évolutions progressives autour de la Saône, le régime des écoulements était moins bien connu, aussi l’État a souhaité faire réaliser une étude hydraulique complète sur la zone Côte d’Or. Cette étape, bien que chère et fastidieuse, est désormais un prérequis à toute aide. L’étude est terminée et le modèle est fonctionnel. Sa justesse a pu être appréciée en modélisant des crues existantes. Plusieurs scenarii d’aménagement ont été testés pour évaluer l’impact de crues types 2016, ou 2013 sur les affluents.
Cédric Borget, de l’EPTB Saône-Doubs (qui partageait la maîtrise d’ouvrage de l’étude avec l’État) a présenté les résultats aux représentants des agriculteurs de la zone.
A contrario des impressions que nous pouvions avoir, de nombreux travaux, même d’ampleur, se révèlent avoir une très faible incidence sur la superficie inondée. En revanche, certains permettraient de retarder l’arrivée des crues pour laisser un peu plus de temps pour anticiper, voire peuvent réduire la durée de la crue.
L’impact des crues faiblement débordantes sur la zone Auxonne-Pontailler est limité car la pente y est légèrement supérieure à celle de la zone Seurre - Saint-Jean. C’est pourquoi les propositions de travaux étudiées concernent soit toute la Saône, soit essentiellement l’aval pour les projets plus localisés.
Un élagage, même intensif, de la ripisylve semble très peu impactant (ce qui n’empêche pas que l’entretien courant doive être effectué). La réduction des atterrissements et autres îles représente un retrait de très grandes quantités de matériaux sans impact majeur car le volume supplémentaire disponible dans le lit reste en réalité marginal.
La création de by-pass plus nombreux pour compenser les effets du pont de l’A36 ne fait qu’avancer l’arrivée des crues en aval du pont, notamment sur Seurre, pour un effet marginal en amont.

Trois pistes sont toujours à l’étude :
• L’optimisation de la gestion des barrages de Pagny et Charnay : ce travail est déjà en court et permet, en baissant le niveau entre les 2 barrages avant la crue, de créer un effet « chasse d’eau » au moment de la crue. Des améliorations du dispositif sont encore à travailler, notamment pour une meilleure anticipation
• Le réaménagement de la très vieille Vouges permettrait localement d’améliorer la situation lors des crues faiblement débordantes. Son coût sera expertisé prochainement.
• Un travail sur l’ancien barrage de Lechâtelet serait envisageable. Avant toute opération, VNF se charge d’expertiser l’état du radier : en effet, hors gestion des inondations, le maintien du seuil a tout son intérêt en période d’étiage, et toutes les conséquences doivent être précisées.

En tout état de cause, le coût de travaux sur ce barrage sera élevé, ce qui nécessitera de faire un tour convaincant des financeurs avant toute intervention, et ne présage pas de résultat rapide.
Le modèle n’étudie que les aspects hydrauliques. Les aspects environnementaux, réglementaires, financiers… ne sont pas couverts par l’étude. La précision sur les chiffres, ainsi que l’obtention des autorisations nécessaires pour tous travaux fera l’objet des prochaines réunions du comité du Val de Saône (Préfecture de Côte d’Or, communes et communautés de communes, représentants agricoles, Agences de l’eau, syndicats de bassin…).
La FDSEA21 et la Chambre d’Agriculture de Côte d’Or suivront attentivement ce dossier en vue d’obtenir de réelles améliorations lors des crues printanières, et pas seulement des études.