CERFrance BFC
Résultats 2013 et incidences de la Pac
CERFrance BFC organisait mercredi 5 février sa réunion annuelle d’information s’adressant aux cadres et collaborateurs des entreprises et organisations partenaires de l’agriculture.

Agnès Klopfer Madinier, responsable du service conseil d’entreprise à CERFrance BFC, a présenté les incidences de la prochaine Politique agricole commune sur les exploitations de Côte d’Or. Les entreprises [I]«gagnantes»[i] sont celles dont le DPU est inférieur aujourd’hui à la moyenne nationale (environ 270€/ha). A l’inverse, les [I]«perdantes»[i] sont celles dont les DPU sont supérieurs à cette moyenne. [I]«La baisse va être accentuée par la taille des exploitations»[i] ajoute Agnès Klopfer Madinier, [I]«plus la surface est importante, plus l’exploitation sera pénalisée par le paiement redistributif qui ne porte que sur les 52 premiers hectares»[i]. Trois tableaux illustrent cette tendance: plus le montant de DPU est élevé, plus la convergence sera défavorable et plus le montant des aides aura baissé en 2019.
L’impact de la taille des exploitations est bien visible sur les différents histogrammes. [I]«D’après nos estimations, toutes les exploitations céréalières vont avoir une diminution de leurs aides, quelle que soit leur surface»[i] commente l’intervenante. Le seul système bénéficiaire devrait être celui de la viande : [I]«son niveau de DPU est relativement faible par rapport aux autres exploitations. Il bénéficierait de la convergence»[i].
En ce qui concerne le système polyculture lait, la baisse serait atténuée [I]«il s’agit d’un système où de nombreuses exploitations sont sous forme de Gaec, il bénéficiera de la transparence des actifs. Au lieu d’avoir un paiement redistributif portant sur 52 hectares, il concernera 104 hectares pour deux actifs de ce Gaec»[i]. La responsable du service conseil d’entreprise appelle à la vigilance quant à la perte d’aides découplées sur le premier pilier: [I]«il serait intéressant d’anticiper cette baisse d’ici 2019 en essayant, si cela est possible, de réadapter son entreprise : voir s’il y a des économies de charges à réaliser, voir si la mise en place de productions plus rémunératrices est possible au sein de son exploitation»[i].
L’impact de la taille des exploitations est bien visible sur les différents histogrammes. [I]«D’après nos estimations, toutes les exploitations céréalières vont avoir une diminution de leurs aides, quelle que soit leur surface»[i] commente l’intervenante. Le seul système bénéficiaire devrait être celui de la viande : [I]«son niveau de DPU est relativement faible par rapport aux autres exploitations. Il bénéficierait de la convergence»[i].
En ce qui concerne le système polyculture lait, la baisse serait atténuée [I]«il s’agit d’un système où de nombreuses exploitations sont sous forme de Gaec, il bénéficiera de la transparence des actifs. Au lieu d’avoir un paiement redistributif portant sur 52 hectares, il concernera 104 hectares pour deux actifs de ce Gaec»[i]. La responsable du service conseil d’entreprise appelle à la vigilance quant à la perte d’aides découplées sur le premier pilier: [I]«il serait intéressant d’anticiper cette baisse d’ici 2019 en essayant, si cela est possible, de réadapter son entreprise : voir s’il y a des économies de charges à réaliser, voir si la mise en place de productions plus rémunératrices est possible au sein de son exploitation»[i].
Résultats 2013 et perspectives
Céréales plaine dijonnaise : les conditions humides extrêmes du printemps ont fortement pénalisé les rendements sur les terres hydromorphes de la plaine. Cette baisse de volumes, conjuguée à la diminution du cours des céréales, entraîne une baisse du produit de 30%. Avec un niveau de charges au plus haut, le résultat courant, à 55€/ha, chute de 90%. Les investissements des dernières années, qui maintiennent des annuités élevées, pèsent fortement sur les trésoreries. Cette campagne est marquée par de fortes disparités de rendements qui se traduisent par des écarts de revenu importants entre exploitations.
Polyculture lait plaine dijonnaise: malgré la conjoncture laitière qui s’améliore, le résultat courant va, à 70€/ha, diminuer de 80%. La part des cultures de vente dans l’assolement est importante et pénalise le produit. La baisse de volume de lait annule pratiquement la hausse du prix. Les annuités ont augmenté de façon significative en deux ans, malgré tout, les excédents de trésorerie des trois dernières années devraient pouvoir faire face au déficit qui s’annonce. La fin des quotas laitiers va ajouter de l’instabilité à un système déjà soumis à la volatilité du cours des céréales. Les fortes variations de revenu qui vont en découler doivent inciter à mettre en place des outils (prix d’équilibre, calcul de la marge de manœuvre prévisionnelle) qui permettent une meilleure visibilité à moyen terme et une meilleure adaptation aux marchés.
Bovins viande Ouest Côte d’Or : la baisse du prix des broutards n’est compensée cette année que par la hausse du prix des femelles. Le produit sera quasiment stable et la diminution de 13% du résultat courant qui passera de 155€/ha à 135€/ha est due pour l’essentiel à la hausse (modeste) des charges et la baisse du produit des cultures. Les trésoreries qui s’étaient reconstituées au cours des deux dernières années vont rester stables. La crise économique continue de peser sur la consommation et le marché de la viande bovine devient difficile. Quel sera l’impact de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada sur le marché de la viande bovine en France ? Ces incertitudes doivent inciter à rester prudents, même si la nouvelle Pac serait favorable aux élevages bovins viande spécialisés, quelle que soit leur taille.
Polyculture viande Ouest Côte d’Or : avec une baisse de 14% du produit des cultures, les résultats vont se dégrader malgré la stabilité du produit de la surface fourragère. Le résultat courant par hectare va diminuer de 40%. Il passera de 196 à 120€. Cette baisse sera d’autant plus forte que la part de céréales dans l’assolement est importante. Pour ce système également, la forte variabilité du rendement des céréales entraînera une disparité importante des résultats. Cependant, les trésoreries resteront en moyenne positives. La fluctuation du marché des céréales, les aléas climatiques fréquents et le marché de la viande bovine qui devient plus difficile : autant d’éléments qu’il faut prendre en compte dès maintenant pour ajuster au mieux son système.
Polyculture viande plaine dijonnaise : après trois années en hausse continue des revenus, liées à la conjoncture favorable en céréales et viande bovine, les résultats sont en baisse significative par la chute du produit des grandes cultures. Le résultat courant par hectare passera de 334 à 100€, soit une baisse de 234€. Les revenus en hausse des dernières années ont incité à la reprise des investissements et conduit à l’augmentation sensible des annuités, au risque de pénaliser les trésoreries qui vont se tendre fortement. Concernant les perspectives, c’est essentiellement la conjoncture céréalière qui conditionne les résultats de ce système et induit les fortes variations liées à l’instabilité des marchés. Connaître ses coûts de production et ses marges de manœuvre prévisionnelles est indispensable aujourd’hui pour piloter en conjoncture instable.