Coopérative Elvanovia
Restructuration nécessaire
2018-2019 a été un exercice difficile pour Elvanovia. Sortant de deux années de pertes économiques successives, la coopérative a décidé de redresser la barre avec détermination. Tandis qu’un courageux plan de restructuration interne commence à porter ses fruits, la coopérative s’est rapprochée de sa voisine du nord pour fonder une SAS commune.

Le 5 décembre dernier, la coopérative Elvanovia a tenu son assemblée générale annuelle à Luzy dans la Nièvre. En présence d’adhérents venus de Bourgogne, d’Auvergne, de la Creuse… mais aussi d’une partie des collaborateurs de la structure, les responsables d’Elvanovia ont présenté le bilan d’un exercice marqué par des évènements importants. Le premier changement majeur a été l’arrivée d’un nouvel exécutif. Début 2019, Laurent Ferrier, éleveur laitier au Miroir (71) succédait à Robert Chaumont qui a fait valoir ses droits à la retraite. Au mois de février, un nouveau directeur prenait les commandes de la structure. Il s’agit de Pierrick Drevillon, par ailleurs directeur de la Cecna, coopérative d’insémination dont le siège est à Migennes dans l’Yonne.
Cette prise de fonction rapide est intervenue suite à la décision du conseil d’administration de « remettre à plat le mode de fonctionnement de la coopérative ». Ces dernières années, les comptes d’Elvanovia s’étaient en effet soldés par des pertes successives de – 895 000 en 2016-2017 et – 726 000 € en 2017-2018, révélait-on. Un « dérapage » qui a induit le changement de directeur et dont les causes sont multiples. Une concurrence vive, les difficultés de l’élevage et les aléas climatiques n’y sont pas étrangers.
Retrouver rapidement l’équilibre
Animé par « la volonté de ramener de manière rapide le compte de résultat au plus proche de l’équilibre » - en 2018-2019, le résultat net s’est amélioré à - 275 000 €, le conseil d’administration a dû « faire des choix de gestion forts », justifiait le président. La première étape a consisté à la « stabilisation des produits d’exploitation par une augmentation tarifaire ». Autrement dit « un effort » demandé aux éleveurs. Le deuxième levier a consisté, pour la coopérative, en la mise en place « d’un plan global de réduction des charges ». Cela a concerné notamment « la masse salariale ». Le nouveau directeur a eu pour mission « d’optimiser les fonctions, animations techniques et services sur le territoire », expliquait-on. Une première réorganisation a ainsi été opérée avec toujours en ligne de mire « la qualité des prestations à l’adhérent et la mise en valeur du réseau terrain ».
Pour sortir de cette mauvaise passe, Elvanovia a donc été contrainte de prendre des décisions difficiles. Cela vaut aussi pour la délicate gestion des créances. « Le conseil d’administration a bien saisi la nécessité de doter la coopérative d’un système de recouvrement plus performant. Un travail qui sera mené au cours du prochain exercice », expliquait Pierrick Drevillon.
Faire face à la restructuration du monde agricole
La hausse des tarifs aura permis de stabiliser le chiffre d’affaires, et ce malgré l’érosion de l’activité insémination, faisait remarquer le directeur. Car les responsables d’Elvanovia ne se voilent pas la face : « après une longue période de développement de l’Y A en zone allaitante, nous arrivons à un plafond de l’activité insémination », révélait Laurent Ferrier. La coopérative est consciente aussi « des difficultés économiques des marchés agricoles » (prix, sécheresse…), mais aussi du problème de la pyramide des âges en élevage… « Nous assistons à une restructuration très forte du monde agricole. La lecture stratégique des deux ou trois années passées nous amène à envisager l’avenir avec une décroissance structurelle d’activité de l’ordre de - 2 à - 5 % », avançait le directeur. Aussi, les responsables d’Elvanovia entendent-ils anticiper cette décroissance.
Pour cela, ils devraient pouvoir compter sur l’évolution des demandes des adhérents. En effet, si l’acte d’insémination se tasse, en revanche, les échographies sont en forte progression et le suivi de reproduction entre dans les mœurs, y compris dans les élevages allaitants (lire encadré).
Attachée aux valeurs fondatrices des coopératives d’Y A et alors qu’il faut désormais composer avec une concurrence très libérale, Elvanovia a également entrepris un travail de fond sur « l’accessibilité et l’acheminement des doses ». Forte de son organisation coopérative et de « ses mises en communs de moyens », elle entend rester « un prestataire privilégié de la distribution » et de la mise en place des semences chez les éleveurs. Avec l’exigence du service et du meilleur rapport qualité prix.
Création de la « SAS Connexyon »
À l’aube d’une nouvelle campagne, les responsables d’Elvanovia souhaitent accentuer leurs efforts sur la maîtrise des coûts. Alors que les éleveurs en pleine restructuration manifestent de nouveaux besoins, la coopérative entend proposer de nouveaux services. Mais même si de gros efforts sont faits en matière de formation de ses équipes, Elvanovia n’accomplira ce déploiement que par le biais de partenariats. C’est dans cette optique qu’il a été décidé de créer une société commune avec la coopérative voisine Cecna, annonçait Laurent Ferrier. Un choix moins contraignant que la fusion puisqu’il s’agit de conserver les deux entités, leurs conseils d’administration en respectant leurs territoires respectifs. Issu d’une mûre réflexion entre administrateurs des deux coopératives, c’est une mutualisation de moyens (encadrement, comptabilité, informatique, ressources humaines, logistique, communication…) qui a été choisie à travers la nouvelle « SAS Connexyon ». Cette nouvelle entité portée par Elvanovia et Cecna se veut être « une structure agricole moderne, agile et ouverte à tous nos partenaires historiques », présente son président Vincent Lechenault. Elle permettra aux deux coopératives de répondre à l’évolution des élevages dans le grand bassin allaitant et le Centre France. Une stratégie pour qu’Elvanovia demeure leader de la race charolaise en France, fait valoir Pierrick Drevillon.
Cette prise de fonction rapide est intervenue suite à la décision du conseil d’administration de « remettre à plat le mode de fonctionnement de la coopérative ». Ces dernières années, les comptes d’Elvanovia s’étaient en effet soldés par des pertes successives de – 895 000 en 2016-2017 et – 726 000 € en 2017-2018, révélait-on. Un « dérapage » qui a induit le changement de directeur et dont les causes sont multiples. Une concurrence vive, les difficultés de l’élevage et les aléas climatiques n’y sont pas étrangers.
Retrouver rapidement l’équilibre
Animé par « la volonté de ramener de manière rapide le compte de résultat au plus proche de l’équilibre » - en 2018-2019, le résultat net s’est amélioré à - 275 000 €, le conseil d’administration a dû « faire des choix de gestion forts », justifiait le président. La première étape a consisté à la « stabilisation des produits d’exploitation par une augmentation tarifaire ». Autrement dit « un effort » demandé aux éleveurs. Le deuxième levier a consisté, pour la coopérative, en la mise en place « d’un plan global de réduction des charges ». Cela a concerné notamment « la masse salariale ». Le nouveau directeur a eu pour mission « d’optimiser les fonctions, animations techniques et services sur le territoire », expliquait-on. Une première réorganisation a ainsi été opérée avec toujours en ligne de mire « la qualité des prestations à l’adhérent et la mise en valeur du réseau terrain ».
Pour sortir de cette mauvaise passe, Elvanovia a donc été contrainte de prendre des décisions difficiles. Cela vaut aussi pour la délicate gestion des créances. « Le conseil d’administration a bien saisi la nécessité de doter la coopérative d’un système de recouvrement plus performant. Un travail qui sera mené au cours du prochain exercice », expliquait Pierrick Drevillon.
Faire face à la restructuration du monde agricole
La hausse des tarifs aura permis de stabiliser le chiffre d’affaires, et ce malgré l’érosion de l’activité insémination, faisait remarquer le directeur. Car les responsables d’Elvanovia ne se voilent pas la face : « après une longue période de développement de l’Y A en zone allaitante, nous arrivons à un plafond de l’activité insémination », révélait Laurent Ferrier. La coopérative est consciente aussi « des difficultés économiques des marchés agricoles » (prix, sécheresse…), mais aussi du problème de la pyramide des âges en élevage… « Nous assistons à une restructuration très forte du monde agricole. La lecture stratégique des deux ou trois années passées nous amène à envisager l’avenir avec une décroissance structurelle d’activité de l’ordre de - 2 à - 5 % », avançait le directeur. Aussi, les responsables d’Elvanovia entendent-ils anticiper cette décroissance.
Pour cela, ils devraient pouvoir compter sur l’évolution des demandes des adhérents. En effet, si l’acte d’insémination se tasse, en revanche, les échographies sont en forte progression et le suivi de reproduction entre dans les mœurs, y compris dans les élevages allaitants (lire encadré).
Attachée aux valeurs fondatrices des coopératives d’Y A et alors qu’il faut désormais composer avec une concurrence très libérale, Elvanovia a également entrepris un travail de fond sur « l’accessibilité et l’acheminement des doses ». Forte de son organisation coopérative et de « ses mises en communs de moyens », elle entend rester « un prestataire privilégié de la distribution » et de la mise en place des semences chez les éleveurs. Avec l’exigence du service et du meilleur rapport qualité prix.
Création de la « SAS Connexyon »
À l’aube d’une nouvelle campagne, les responsables d’Elvanovia souhaitent accentuer leurs efforts sur la maîtrise des coûts. Alors que les éleveurs en pleine restructuration manifestent de nouveaux besoins, la coopérative entend proposer de nouveaux services. Mais même si de gros efforts sont faits en matière de formation de ses équipes, Elvanovia n’accomplira ce déploiement que par le biais de partenariats. C’est dans cette optique qu’il a été décidé de créer une société commune avec la coopérative voisine Cecna, annonçait Laurent Ferrier. Un choix moins contraignant que la fusion puisqu’il s’agit de conserver les deux entités, leurs conseils d’administration en respectant leurs territoires respectifs. Issu d’une mûre réflexion entre administrateurs des deux coopératives, c’est une mutualisation de moyens (encadrement, comptabilité, informatique, ressources humaines, logistique, communication…) qui a été choisie à travers la nouvelle « SAS Connexyon ». Cette nouvelle entité portée par Elvanovia et Cecna se veut être « une structure agricole moderne, agile et ouverte à tous nos partenaires historiques », présente son président Vincent Lechenault. Elle permettra aux deux coopératives de répondre à l’évolution des élevages dans le grand bassin allaitant et le Centre France. Une stratégie pour qu’Elvanovia demeure leader de la race charolaise en France, fait valoir Pierrick Drevillon.
Des activités qui compensent la baisse des IA
À Elvanovia, l’activité insémination s’élevait encore à 170 000 IAP (insémination artificielle première) en 2013, mais un assaut de la concurrence en 2017 aggravé par une conjoncture défavorable ont fait chuter ce chiffre. En 2018-2019, l’activité a de nouveau baissé pour atteindre 130 000 IAP. Dans le même temps, les échographies ont progressé de + 7,34 % pour atteindre 192 400 actes d’échographie. L’activité a littéralement « explosé » en race allaitante d’où l’objectif à terme que tous les inséminateurs d’Elvanovia soient équipés d’un échographe. Le suivi de reproduction Caprepro progresse aussi avec 217 élevages utilisateurs. Cet outil au service de l’efficience économique des élevages devrait gagner du terrain. Un potentiel de 500 contrats est évoqué par le directeur. Forte augmentation aussi des synchronisations de chaleurs sur les bovins (+ 25 %, 8 332 synchros dont 6 700 en allaitant). À noter également le succès du service récolte en ferme avec 936 taureaux privés récoltés pour 88 641 doses charolaises produites ! Idem pour le nombre de taureaux privés mis aux normes à la taurellerie de Fontaines (71).