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Rencontre en préfecture

Reprendre la bonne direction

Dans la continuité de l’action syndicale du 12 décembre, les responsables FDSEA/JA ont rencontré lundi soir le préfet et les parlementaires de Côte-d’Or.
Par Aurélien Genest
Reprendre la bonne direction
Les EGA ont alimenté la majorité des débats.
Le rendez-vous avait été pris la semaine dernière à l’issue de leur mobilisation à Dijon. Les représentants FDSEA/JA se sont entretenus plus de deux heures lundi avec le préfet et les parlementaires. Les États généraux de l’alimentation, dans lesquels le monde agricole portait de nombreux espoirs, n’avancent « absolument pas » dans la bonne direction. La séparation de la vente et du conseil, la suppression des remises, rabais et ristournes (3R) et l’augmentation de la redevance pour pollutions diffuses (RPD) inquiètent la profession à plus d’un titre. Christophe Richardot, directeur de Dijon Céréales et de l’Alliance BFC, et Didier Lenoir, président de l’APPV21, sont intervenus pour souligner les incohérences du dispositif.

Perturbations à prévoir
Fabrice Faivre, président de la FDSEA, s’est dit préoccupé par l’issue du dossier : « La séparation de la vente et du conseil va entraîner de nombreux changements sur nos exploitations et chez les organismes stockeurs. Il va falloir se procurer des produits ailleurs, et sans doute prévoir des stocks conséquents. La coopérative nous rendait bien service quand il nous manquait un ou deux produits. Ce temps est révolu car les OS n’auront plus de produits. Il faudra commander par internet. Dans le pire des cas, nous achèterons des produits en Espagne et nous nous ferons livrer par des transporteurs roumains ou polonais. Nous marchons vraiment sur la tête ». La suppression des 3R et l’augmentation de la RPD vont logiquement engendrer une augmentation des coûts de production. « Jusqu’à présent, les OS obtenaient des prix auprès des fournisseurs, cela est également terminé », poursuit le président de la FDSEA, « nous sommes conscients que des efforts sont à poursuivre dans la diminution de l’utilisation de tels produits, mais les contraintes pour nos métiers vont se multiplier. Le jour où nous devrons faire face à l’apparition d’une maladie inattendue dans nos champs, nous ne pourrons même plus aller à la coopérative. Cela est inquiétant pour le travail des agriculteurs, mais aussi pour l’activité économique des OS ».

Rien sur le revenu
Les EGA devaient également – et avant toute chose – permettre aux producteurs de retrouver un revenu décent, mais « rien ne laisse transparaître à ce jour que nous allons y arriver », déplorent les responsables FDSEA/JA. « Produire plus vert, ce sera plus cher, il faut bien se le mettre dans la tête », souligne Fabrice Faivre, qui poursuit : « une des solutions serait de faire monter les prix au consommateur, mais la conjoncture n’est pas favorable pour ça. De plus, la grande distribution met une pression très forte sur l’État. L’autre solution serait une réduction des marges des industriels et des distributeurs, nous sommes là encore très loin d’y arriver ». Lundi soir, Jean-Pierre Fleury soulignait la nécessité que l’ordonnance sur les prix abusivement bas paraisse d’ici la fin de l’année : « Elle est la clé de voûte du dispositif de construction des prix, et donc d’une meilleure répartition de la valeur dans la chaîne commerciale. Sa rédaction doit être conforme à nos revendications : les interprofessions ou l’OFMP doivent diffuser des indicateurs de coûts de production, de manière à ce que les coûts de production puissent être réellement pris en compte ». (N.D.L.R. : ce projet d’ordonnance est finalement paru le lendemain de cette rencontre).