Société
Rendre acceptables les projets de méthanisation
L’Ademe, en tant qu’établissement public sous tutelle du ministère de la Transition écologique et solidaire et du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, travaille sur l’acceptabilité par la société des projets d’énergie renouvelable.

Les projets de méthanisation ne suscitent pas automatiquement une levée de boucliers, comme c’est le cas pour l’implantation d’éoliennes. Néanmoins, «la localisation de l’unité de méthanisation et la question de son dimensionnement peuvent diviser les habitants», selon Valérie Weber-Haddad, économiste au service prospective et recherche de l’Ademe. Spécialiste de l’acceptabilité sociale des projets d’énergies renouvelables, Valérie Weber-Haddad a coordonné un guide qui se propose d’informer et de dialoguer autour d’un projet de méthanisation. Elle a également participé à la conception de la brochure destinée au grand public «La méthanisation en 10 questions». Pour parler des enjeux et perspectives de la méthanisation, l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) ouvre à la presse, fin novembre, les portes d’unités de méthanisation dans trois départements de Nouvelle Aquitaine. Des sites qui, dès leur conception, ont impliqué des membres de la société civile dans le projet et cela sous diverses formes : financement participatif, création d’un jury de nez pour contrôler les désagréments olfactifs, choix d’une intégration paysagère… La filière méthanisation est particulièrement dynamique en Nouvelle Aquitaine puisqu’elle compte 72 sites en activité et beaucoup d’autres en projet.
Appropriation collective
Les agriculteurs et les collectivités voient dans les projets de méthanisation une énergie renouvelable intéressante tant par ses débouchés que par ses intérêts agronomiques et environnementaux. Pour autant, l’appropriation collective de ce type de projet n’est pas évidente. En cause : la méconnaissance.
Une enquête menée par l’Ademe montre que 42 % des gens interrogés ne savent pas en quoi consiste la méthanisation. Pour autant, 35 % des sondés ne sont pas favorables à une installation d’un méthaniseur près de chez eux. «C’est le symptôme Nimby, Not In My Backyard (pas dans mon jardin), qui s’exprime là», estime l’économiste. Le fait est que l’alliance de la méconnaissance et de la peur des nuisances créé un climat potentiellement explosif pour les porteurs de projet. «Si une unité se construit près de chez moi, ma maison va perdre de sa valeur». «Ne va-t-il pas y avoir de mauvaises odeurs, du bruit, des pollutions, des hordes de tracteurs et camions qui vont passer ?» «Et si ça explosait ?» Des craintes bien légitimes quand on ne connaît pas la technologie complexe des unités de méthanisation, ni les précautions prises en aval du projet, pendant son fonctionnement ou lors de l’épandage des produits du digestat.
Apporter des garanties
Dans ces conditions, peut-on apporter des garanties pour rendre les projets de méthanisation plus acceptables ? «Oui, à condition de répondre clairement et sans détour aux craintes», répond Valérie Weber-Haddad. C’est dans ce but qu’a été conçu le livret citoyen qui explique, avec des mots simples, comment produire de l’énergie à partir de déchets organiques. Dix questions sont posées et le guide y répond sans détour. Ainsi, à la question «Peut-on parler d’une installation à risques ?», le guide n’évacue pas les risques d’incendie ou d’explosion liés au biogaz mais ils seraient très limités. «De 1992 à 2017, 18 cas d’incendie et 15 cas d’explosion ont été recensés en France par le ministère en charge de l’Environnement, avec peu de conséquences pour les populations riveraines et pour l’environnement». Il est rappelé par ailleurs que tous les sites sont équipés de détecteurs de gaz, d’extincteurs, d’une voie d’accès pour les pompiers et d’un dispositif de destruction du biogaz (une torchère par exemple.). Besoin d’explication également sur l’introduction de cultures destinées à l’alimentation et qui serait soi-disant utilisée pour «nourrir» le digesteur. Or, en France, la loi encadre l’utilisation des CIVE, cultures intermédiaires à vocation énergétique.
Appropriation collective
Les agriculteurs et les collectivités voient dans les projets de méthanisation une énergie renouvelable intéressante tant par ses débouchés que par ses intérêts agronomiques et environnementaux. Pour autant, l’appropriation collective de ce type de projet n’est pas évidente. En cause : la méconnaissance.
Une enquête menée par l’Ademe montre que 42 % des gens interrogés ne savent pas en quoi consiste la méthanisation. Pour autant, 35 % des sondés ne sont pas favorables à une installation d’un méthaniseur près de chez eux. «C’est le symptôme Nimby, Not In My Backyard (pas dans mon jardin), qui s’exprime là», estime l’économiste. Le fait est que l’alliance de la méconnaissance et de la peur des nuisances créé un climat potentiellement explosif pour les porteurs de projet. «Si une unité se construit près de chez moi, ma maison va perdre de sa valeur». «Ne va-t-il pas y avoir de mauvaises odeurs, du bruit, des pollutions, des hordes de tracteurs et camions qui vont passer ?» «Et si ça explosait ?» Des craintes bien légitimes quand on ne connaît pas la technologie complexe des unités de méthanisation, ni les précautions prises en aval du projet, pendant son fonctionnement ou lors de l’épandage des produits du digestat.
Apporter des garanties
Dans ces conditions, peut-on apporter des garanties pour rendre les projets de méthanisation plus acceptables ? «Oui, à condition de répondre clairement et sans détour aux craintes», répond Valérie Weber-Haddad. C’est dans ce but qu’a été conçu le livret citoyen qui explique, avec des mots simples, comment produire de l’énergie à partir de déchets organiques. Dix questions sont posées et le guide y répond sans détour. Ainsi, à la question «Peut-on parler d’une installation à risques ?», le guide n’évacue pas les risques d’incendie ou d’explosion liés au biogaz mais ils seraient très limités. «De 1992 à 2017, 18 cas d’incendie et 15 cas d’explosion ont été recensés en France par le ministère en charge de l’Environnement, avec peu de conséquences pour les populations riveraines et pour l’environnement». Il est rappelé par ailleurs que tous les sites sont équipés de détecteurs de gaz, d’extincteurs, d’une voie d’accès pour les pompiers et d’un dispositif de destruction du biogaz (une torchère par exemple.). Besoin d’explication également sur l’introduction de cultures destinées à l’alimentation et qui serait soi-disant utilisée pour «nourrir» le digesteur. Or, en France, la loi encadre l’utilisation des CIVE, cultures intermédiaires à vocation énergétique.