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Dégâts des blaireaux

Rencontre sur le terrain

Les dégâts de blaireaux aux cultures se multiplient dans certains secteurs de la Nièvre. Ce problème, qui mobilise les agriculteurs et les chasseurs depuis plusieurs mois, a fait l’objet d’une rencontre de terrain, le 10 novembre, chez Hervé Tardivon, à Decize.
Par Emmanuel Coulombeix
Rencontre sur le terrain
Les maïs d’Hervé Tardivon, à Decize, ont par endroits été totalement dévastés par les blaireaux.
Les maïs sont encore sur pieds, juste avant que la moissonneuse ne vienne récolter ce qu’il en reste. Si tout est encore en place, ce 10 novembre, c’est qu’Hervé Tardivon a invité la FDSEA 58 ainsi que la DDT et la Fédération des chasseurs, à venir constater sur place l’ampleur des dégâts causés par les blaireaux à ses parcelles de bords de Loire. Des étendues entières de pieds sont couchés, éparpillés, sectionnés en biais à 30 cm du sol, signature distinctive des attaques du rongeur. Ici, à Decize, comme un peu partout dans le département, le fléau s’amplifie, causant des dommages financiers mportants aux agriculteurs et des conséquences pesantes pour le budget d’indemnisation des dégâts de la FDC 58. Etienne Berger, sensible à cette problématique depuis de nombreux mois, avait écrit au ministre de l’Écologie de l’époque, Philippe Martin, en février 2014. Depuis, plus rien... C’est que le blaireau n’est chassable à vue qu’en période de chasse, ce qui se complique quand ont sait que l’animal n’a une vie que nocturne, sans prédateur naturel, et qu’il peut être vecteur de maladies telles que la tuberculose. A l’époque, le président de la FDC alertait le Gouvernement sur le fait qu’après deux enquêtes nationales, déclinées dans la Nièvre, les statistiques avaient explosé   : 431 terriers identifiés en 2014 sur les 38 communes tests, contre 197 en 2007, soit une augmentation de 120% (+97% de terriers habités). La seule parade serait de classer le blaireau sous statut de nuisible, selon Stéphane Lafranchise, le directeur de la FDSEA 58.
L’alternative au classement, qui permettrait de chasser et piéger, c’est pour l’instant la vénerie sous terre. «Il s’agit d’un service public gratuit, mené par des louvetiers mandatés par l’administration» a rappelé l’agente de la DDT 58, le 10 novembre, tout en concédant que ce sont «les principes de santé et de sécurité publique qui commandent» et que, compte-tenu de la vie nocturne des blaireaux, «il n’est jamais certain de les trouver».

Caractère de nuisibilité départemental  ?
La fonctionnaire a tout de même insisté pour que soient «remplies les fiches de nuisances, dès le moindre pare-choc endommagé sur la route, afin de faire remonter les demandes de classement au ministère». Etienne Berger a admis que «l’administration suit des textes et s’y tient et que le problème de sécurité publique, par exemple sur les ouvrages d’art, peut permettre de déclencher des battues administratives, mais jamais d’un point de vue agricole». Du moins pour l’instant. Également responsable au sein de la Fédération nationale des chasseurs, le président de la FDC 58 indique que certains de ses collègues, dans d’autres départements, sont hostiles au classement en nuisible. Pour autant, il émet une proposition destinée aux Pouvoirs publics : «introduire un caractère de nuisibilité pour certains départements qui rencontrent une réelle problématique liée au blaireau».
La FDSEA 58 et la FDC ont convenu de se revoir et d’appuyer cette demande.