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FDSEA 89

Rencontre gouvernementale

Ancien parlementaire de l’Yonne, aujourd’hui Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne a rencontré la FDSEA 89 le 6 octobre dernier, pour un tour d’horizon des sujets d’actualité impactant l’agriculture départementale
Par Dominique Bernerd
Rencontre gouvernementale
Une rencontre qui s’est déroulée dans les locaux auxerrois du syndicat agricole départemental
Pas facile de caser un rendez-vous dans l’agenda d’un Secrétaire d’État  ! Entre deux déplacements à travers le monde, Jean-Baptiste Lemoyne a néanmoins dégagé un peu de son temps et répondu à l’invitation de la FDSEA de l’Yonne pour une rencontre qui s’est déroulée le 6 octobre dernier dans les locaux auxerrois de l’organisation syndicale agricole. L’occasion de dresser avec le membre du gouvernement la liste des problèmes pesant sur les agriculteurs icaunais, comme : la menace d’interdiction du glyphosate, l’insincérité budgétaire, les accords de libres échanges avec le Canada, ainsi que les ambitions revues à la baisse concernant les biocarburants de première génération.
Sur les conséquences pour la ferme Yonne de l’interdiction du glyphosate, les élus ont été clairs : «la diversité de son mode d’action est un véritable atout de compétitivité et son retrait sans véritable alternative pourrait entraîner une perte économique de près d’un milliard d’euros pour l’agriculture française. De plus, il impliquerait le retour du labour dans de nombreuses situations, augmentant ainsi le tassement des sols et l’érosion hydrique. Les agriculteurs icaunais qui se sont engagés dans cette voie se verraient contraints de remettre en cause la totalité de leur système de production…» Message entendu semble t-il par l’invité du jour, qui part du principe «qu’interdire quelque chose au niveau français s’il n’y a pas de solution alternative en face et si ce n’est pas interdit ailleurs en Europe, c’est une erreur…»

Des éléments à faire remonter au plus haut niveau
Également évoqués : les accords de libre échange, que ce soit avec le Canada, via le Ceta, ou l’Amérique du Sud et le Mercosur. Avec cette question pour trame de fond  : «comment peut-on s’assurer de l’innocuité des produits importés sur notre territoire alors qu’il n’y a pas de traçabilité dès la naissance de l’animal et qu’en plus, l’accord du Ceta prévoit des contrôles réduits…?» Conscient des inquiétudes du terrain, face à ces accords de libres échanges qui vont venir bousculer les règles et fragiliser certains marchés, Jean-Baptiste Lemoyne a néanmoins rappelé qu’en la matière : «les Canadiens sont parfaitement au courant que rentrer sur le marché européen, comte tenu du différentiel de normes, leur sera extrêmement difficile, sans modifier leurs pratiques…» Concernant les négociations internationales autour du Mercosur, il s’est montré particulièrement ferme, en déclarant qu’une ligne rouge avait été franchie et qu’il travaillait avec un certain nombre d’homologues européens à revoir à la baisse certaines choses non acceptables aujourd’hui pour les Etats membres.
Au final, un échange qui aura duré près de 2 h 30, dans un climat jugé par tous, comme «franc et sincère», avec l’impression d’avoir été écouté et entendu. Reste au Secrétaire d’État à faire remonter au «patron» les différents éléments apportés ! Avec ce vœu formulé en guise de conclusion : «vous êtes le défenseur de notre excellence en dehors de nos frontières, nous attendons de vous la même énergie pour porter nos demandes auprès du gouvernement et de l’Europe…»