Assemblée générale des Chasseurs de l’Yonne
Relations renouées avec l’Administration, en dépit de points de blocage
Si depuis l’arrivée du préfet Latron, le dialogue avec l’administration semble renoué pour la Fédération Départementale des Chasseurs de l’Yonne, certains points de désaccord subsistent, concernant notamment l’agrainage des sangliers et le futur Schéma Départemental de Gestion Cynégétique.

De l’aveu même de son président, Olivier Lecas, l’heure est à l’apaisement en ce qui concerne les relations entre la Fédération Départementale des Chasseurs de l’Yonne et l’administration, un temps distendues : «depuis l’arrivée du préfet Latron, le contact est rétabli et l’écoute semble revenue. Il convient de s’en féliciter». Si l’heure est aux satisfecit, certains points de divergence demeurent, comme l’a rappelé Olivier Lecas dans son intervention à l’assemblée générale de la Fédération, ce samedi à Venoy : notamment en ce qui concerne l’agrainage des sangliers et la validation du futur Schéma départemental de gestion cynégétique.
Le bracelet sanglier coûtera moins cher
Responsable de plus de 90 % des dégâts culturaux dans l’Yonne, le sanglier reste un sujet majeur, même si 2017 s’est soldée par un tableau de chasse exceptionnel et jamais atteint, avec une réalisation de 11 637 animaux pour 14 133 bracelets attribués, soit un taux de réalisation de 82 %. Pour 2018-2019, la proposition sera de 11 692 sangliers en première attribution, sachant, souligne Olivier Lecas, «que la DDT est favorable désormais aux critères d’attribution, y compris dans les zones de gestion où l’équilibre agro-cynégétique n’est pas rompu, et même défavorable aux seuils minima d’attribution, par exemple 20 ha, alors qu’ils ont pour objectif de limiter l’éclatement des territoires de chasse ou la chasse aux petites parcelles». Et ce, alors que la situation dans certaines zones de gestion atteint des limites : «les populations y sont arrivées à leur maximum supportable, tant pour les chasseurs sur le plan financier, que pour certains exploitants agricoles, victimes de dommages». Afin de parvenir à une pression de chasse suffisante, il a été décidé pour la prochaine campagne, d’une diminution du prix du bracelet sanglier, de 35 à 25 €, ainsi, à titre expérimental, d’une modification du calcul de la participation territoriale, ne reposant plus que sur les dégâts de chaque zone et les attributions de bracelets sangliers de cette zone et supprimant de fait le critère surface. Pour autant, le président des chasseurs lance une menace à peine voilée : «il faut garder à l’esprit que si le prix des denrées agricoles repartait à la hausse, les cotisations 2019-2020 devraient être revues également à la hausse. À moins que la Fédération n’envisage de demander de rembourser les dommages aux territoires de chasse que je nommerai de «récalcitrants» ou de trop «bons gestionnaires».
Oui à un agrainage de dissuasion, non au nourrissage
Autre sujet «sensible» dans les relations avec l’Administration et le monde agricole : l’agrainage des sangliers. Et le président Lecas a profité de la tribune pour rappeler quels étaient les vœux de la Fédération en la matière : «je réaffirme que l’agrainage de dissuasion est un très bon moyen de prévention et de limitation des dommages, en fixant et en «occupant» les animaux en forêt. Nous souhaitons qu’il soit autorisé selon les mêmes dispositions figurant dans l’actuel schéma, à savoir agrainage linéaire et à plus de 200 m des lisières de bois, toute l’année et pas seulement du 16 février au 30 novembre». Réfutant au passage les arguments avancés sur la prolificité ainsi accrue des laies : «aucune communication scientifique n’atteste de cette supposition. Une étude basée sur les travaux notamment de l’ONCFS, de l’ONF et de l’Inra et présentée en 2013 au Parlement européen, indique même que l’agrainage de dissuasion qui ne peut et ne doit pas être assimilé à du nourrissage, n’a que peu d’incidences sur l’augmentation des populations, a contrario des fortes glandées». Pas certain que ces propos suffisent à convaincre les agriculteurs victimes de dégâts récurrents dans leurs parcelles !
En ce qui concerne la gestion des grands cervidés et en réponse au front commun Administration/Forestiers privés en faveur d’une diminution des populations de cerf élaphe pour garantir l’avenir des forêts départementales, cette remarque du président : «l’espèce ne fait-elle pas partie intégrante de la biodiversité ? C’est pourquoi nous demandons à pouvoir la gérer sur l’ensemble du département… Il n’est pas question de laisser s’implanter des populations de cervidés remettant en cause l’équilibre sylvo-cynégétique, mais des populations maîtrisées et de ne pas éradiquer cette espèce qui, je le répète, fait partie de notre patrimoine». Autre problème évoqué, celui des zones non chassables de plus en plus importantes dans le département. Qu’il s’agisse de zones périurbaines, de friches industrielles ou de territoires opposés à la chasse, susceptibles de servir de refuges aux sangliers, avec les conséquences que l’on connaît pour les cultures : «actuellement, ces dégâts sont indemnisés par la Fédération, dans le cadre des dispositions du Code de l’Environnement, alors que les chasseurs ne peuvent intervenir. Cette situation n’est plus tolérable et les responsables devront être les payeurs !»
«Le territoire a besoin de vous…»
Saluant à son tour, «l’approche constructive et responsable de la fédération départementale» et reconnaissant à la chasse, «un rôle de première importance dans l’aménagement et l’entretien de l’espace rural», le préfet Patrice Latron est revenu néanmoins sur les sujets majeurs de la matinée, au premier rang desquels bien sûr, les dégâts de sangliers : «pas une rencontre avec les agriculteurs, sans qu’ils ne me parlent des dégâts causés par le grand gibier. Un débat qui témoigne d’une vraie préoccupation face à ces destructions de leur outil de travail. Le territoire pour autant et de ce fait, a absolument besoin de vous et je ne souhaite pas de confrontation dans les relations entre la fédération et l’administration». Appelant à travailler ensemble, «de façon confiante et responsable», mais le discours est ferme et sans détour : «la population doit diminuer et revenir à un niveau acceptable». Un retour à un équilibre agro-cynégétique, passant notamment, «par la possibilité de tuer les laies et marcassins dans les zones sous pression excessive», le rôle dévolu aux louvetiers pour réguler les populations par des tirs de nuit ou des battues n’étant pas suffisant, de même que le tir dès le 1er juin, à l’approche ou en battue après autorisation, «insuffisamment utilisé». S’agissant de l’agrainage de dissuasion, pas de compromis possible : «il ne sera autorisé que du 1er mars au 30 novembre, avant les périodes de sensibilité des cultures. Nourrir les sangliers toute l’année afin qu’ils ne se rapprochent pas des terres agricoles favoriserait leur expansion».
Concernant la vénerie sous terre du blaireau, le préfet de l’Yonne a annoncé qu’une dérogation en autorisant la chasse du 15 mai au 14 septembre, serait instaurée en 2019, après 3 ans de non-application.
Le bracelet sanglier coûtera moins cher
Responsable de plus de 90 % des dégâts culturaux dans l’Yonne, le sanglier reste un sujet majeur, même si 2017 s’est soldée par un tableau de chasse exceptionnel et jamais atteint, avec une réalisation de 11 637 animaux pour 14 133 bracelets attribués, soit un taux de réalisation de 82 %. Pour 2018-2019, la proposition sera de 11 692 sangliers en première attribution, sachant, souligne Olivier Lecas, «que la DDT est favorable désormais aux critères d’attribution, y compris dans les zones de gestion où l’équilibre agro-cynégétique n’est pas rompu, et même défavorable aux seuils minima d’attribution, par exemple 20 ha, alors qu’ils ont pour objectif de limiter l’éclatement des territoires de chasse ou la chasse aux petites parcelles». Et ce, alors que la situation dans certaines zones de gestion atteint des limites : «les populations y sont arrivées à leur maximum supportable, tant pour les chasseurs sur le plan financier, que pour certains exploitants agricoles, victimes de dommages». Afin de parvenir à une pression de chasse suffisante, il a été décidé pour la prochaine campagne, d’une diminution du prix du bracelet sanglier, de 35 à 25 €, ainsi, à titre expérimental, d’une modification du calcul de la participation territoriale, ne reposant plus que sur les dégâts de chaque zone et les attributions de bracelets sangliers de cette zone et supprimant de fait le critère surface. Pour autant, le président des chasseurs lance une menace à peine voilée : «il faut garder à l’esprit que si le prix des denrées agricoles repartait à la hausse, les cotisations 2019-2020 devraient être revues également à la hausse. À moins que la Fédération n’envisage de demander de rembourser les dommages aux territoires de chasse que je nommerai de «récalcitrants» ou de trop «bons gestionnaires».
Oui à un agrainage de dissuasion, non au nourrissage
Autre sujet «sensible» dans les relations avec l’Administration et le monde agricole : l’agrainage des sangliers. Et le président Lecas a profité de la tribune pour rappeler quels étaient les vœux de la Fédération en la matière : «je réaffirme que l’agrainage de dissuasion est un très bon moyen de prévention et de limitation des dommages, en fixant et en «occupant» les animaux en forêt. Nous souhaitons qu’il soit autorisé selon les mêmes dispositions figurant dans l’actuel schéma, à savoir agrainage linéaire et à plus de 200 m des lisières de bois, toute l’année et pas seulement du 16 février au 30 novembre». Réfutant au passage les arguments avancés sur la prolificité ainsi accrue des laies : «aucune communication scientifique n’atteste de cette supposition. Une étude basée sur les travaux notamment de l’ONCFS, de l’ONF et de l’Inra et présentée en 2013 au Parlement européen, indique même que l’agrainage de dissuasion qui ne peut et ne doit pas être assimilé à du nourrissage, n’a que peu d’incidences sur l’augmentation des populations, a contrario des fortes glandées». Pas certain que ces propos suffisent à convaincre les agriculteurs victimes de dégâts récurrents dans leurs parcelles !
En ce qui concerne la gestion des grands cervidés et en réponse au front commun Administration/Forestiers privés en faveur d’une diminution des populations de cerf élaphe pour garantir l’avenir des forêts départementales, cette remarque du président : «l’espèce ne fait-elle pas partie intégrante de la biodiversité ? C’est pourquoi nous demandons à pouvoir la gérer sur l’ensemble du département… Il n’est pas question de laisser s’implanter des populations de cervidés remettant en cause l’équilibre sylvo-cynégétique, mais des populations maîtrisées et de ne pas éradiquer cette espèce qui, je le répète, fait partie de notre patrimoine». Autre problème évoqué, celui des zones non chassables de plus en plus importantes dans le département. Qu’il s’agisse de zones périurbaines, de friches industrielles ou de territoires opposés à la chasse, susceptibles de servir de refuges aux sangliers, avec les conséquences que l’on connaît pour les cultures : «actuellement, ces dégâts sont indemnisés par la Fédération, dans le cadre des dispositions du Code de l’Environnement, alors que les chasseurs ne peuvent intervenir. Cette situation n’est plus tolérable et les responsables devront être les payeurs !»
«Le territoire a besoin de vous…»
Saluant à son tour, «l’approche constructive et responsable de la fédération départementale» et reconnaissant à la chasse, «un rôle de première importance dans l’aménagement et l’entretien de l’espace rural», le préfet Patrice Latron est revenu néanmoins sur les sujets majeurs de la matinée, au premier rang desquels bien sûr, les dégâts de sangliers : «pas une rencontre avec les agriculteurs, sans qu’ils ne me parlent des dégâts causés par le grand gibier. Un débat qui témoigne d’une vraie préoccupation face à ces destructions de leur outil de travail. Le territoire pour autant et de ce fait, a absolument besoin de vous et je ne souhaite pas de confrontation dans les relations entre la fédération et l’administration». Appelant à travailler ensemble, «de façon confiante et responsable», mais le discours est ferme et sans détour : «la population doit diminuer et revenir à un niveau acceptable». Un retour à un équilibre agro-cynégétique, passant notamment, «par la possibilité de tuer les laies et marcassins dans les zones sous pression excessive», le rôle dévolu aux louvetiers pour réguler les populations par des tirs de nuit ou des battues n’étant pas suffisant, de même que le tir dès le 1er juin, à l’approche ou en battue après autorisation, «insuffisamment utilisé». S’agissant de l’agrainage de dissuasion, pas de compromis possible : «il ne sera autorisé que du 1er mars au 30 novembre, avant les périodes de sensibilité des cultures. Nourrir les sangliers toute l’année afin qu’ils ne se rapprochent pas des terres agricoles favoriserait leur expansion».
Concernant la vénerie sous terre du blaireau, le préfet de l’Yonne a annoncé qu’une dérogation en autorisant la chasse du 15 mai au 14 septembre, serait instaurée en 2019, après 3 ans de non-application.