69ème assemblée générale de la FDSEA58
Relance syndicale, sujets qui fâchent et relations avec les Pouvoirs publics...
Pour son assemblée générale annuelle, la FDSEA 58 s’est retrouvée mercredi 22 avril à Montsauche-les-Settons, au cœur du Morvan, dans le canton présidé par le bouillonnant Pierre Bobin. Si tous les sujets ont été abordés, le matin à huis clos, en présence d’Étienne Gangneron, le vice-président berrichon de la FNSEA, l’après-midi s’est déroulé de façon beaucoup plus tempérée que l’on pouvait le craindre ici.
Patrice Joly, président fraîchement réélu du Conseil départemental mais aussi du Parc naturel régional du Morvan, Jean-Pierre Condemine, le préfet de la Nièvre, tous les deux à la même tribune que Stéphane Aurousseau, le président de la FDSEA58, mais aussi Pierre Bobin et Michel Loison, les locaux de l’étape, et Emmanuel Bernard, le président de la section bovine du syndicat majoritaire : la photo semble surréaliste tant l’actualité agricole et environnementale de ces dernières semaines a tancé les relations entre les agriculteurs, particulièrement ceux du Morvan, et les représentants des pouvoirs publics. Et si, ce mercredi, chacun a pu exposer clairement ses points de vue, cela s’est fait dans une relative bienvaillance réciproque. Évidemment, Patrice Joly était attendu au tournant sur les Mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) dans le Morvan, objet d’un communiqué de presse récent de la section bovine et qui a envenimé le débat depuis plusieurs semaines. «J’ai été qualifié de khmer vert, voire de taliban vert : on me reproche de privilégier l’environnement au détriment de l’élevage, tandis qu’il se trouve des détracteurs, par ailleurs, qui me taxent d’être un trop grand développeur économique dans le Morvan» s’est plaint le président du Conseil départemental, pour qui «il nous faut construire ensemble des compromis» et sachant «qu’il n’y a pas de société qui puisse fonctionner sans corps intermédiaire tels que les syndicats». En réponse, Stéphane Aurousseau, un peu plus tard, a pris acte de la position de l’élu, tout en soulignant que «je vous entends souvent dire que l’agriculture n’est pas incompatible avec l’environnement mais c’est souvent vécu comme une contrainte supplémentaire par les agriculteurs». Surtout dans ces temps économiques, sociaux et réglementaires où les paysans sont trop souvent stigmatisés : de la lenteur de l’administration à réaliser la cartographie des cours d’eau à la création de zones de prairies sensibles sur la base des relevés du Museum d’Histoire naturelle, des petites retraites agricoles aux compensations forestières imposées par la loi d’avenir en cas de défrichement de sapins au-delà de trente ans et jusqu’au projet de supprimer les droits de chasse au grand gibier en-deçà de parcelles de 20 ha...
Puissance syndicale et légitimité agricole
Dans un long discours-fleuve de 8 pages, en conclusion, le président de la FDSEA58 y est allé de ses revendications au préfet et aux responsables politiques. Louant des «hommes et des femmes engagés et qui entendent être respectés dans leur légitimité sur les sujets agricoles», le représentant des agriculteurs a rebondi sur le rapport d’orientation d’Emmanuel Bernard pour «réaffirmer un attachement à une FDSEA qui représente et défende toutes les agricultures. Notre syndicat porte l’ambition de réunir la majorité sinon tous les agriculteurs» a-t-il lancé. Comme un appel à une puissance syndicale renouvelée. Détaillant le plan pour adapter les structures locales et départementale du syndicat au service des adhérents et «que les problèmes locaux puissent être traités au plus près», Stéphane Aurousseau a aussi dénoncé «une réforme de la PAC dont la mise en œuvre, qu’il s’agisse du premier ou du deuxième piliers, qui déconcerte les agriculteurs au plus haut point» et a énoncé une à une les revendications: sur l’écologie, sur l’entretien des cours d’eau, sur la directive nitrates, sur le défrichement, sur la pénibilité, sur les retraites, sur les contrôles, sur la maîtrise du foncier, sur la chasse... S’adressant au préfet, le président du syndicat a ensuite plaidé pour un «renouveau de l’agriculture» qui passe «par deux réformes courageuses: la réforme de la compétitivité -nous devons regagner les places que nous n’aurions jamais dû perdre- et la 2ème réforme, faire confiance aux initiatives d’une agriculture responsable : produire plus et mieux pour concilier sécurité alimentaire et protection de nos ressources naturelles»... «Ne pourrait-on pas se pencher sur les politiques de recrutement, cesser de recruter des technocrates et prendre des gens qui sont dans l’univers des paysans, qui les comprennent et sont capables de leur parler ? Ne pourrait-on cesser de recruter des militants déterminés à jouer un rôle directeur ? Ne pourrait-on pas laisser aux hommes issus du terrain le soin de s’occuper de leurs propres affaires» s’est-il interrogé avec une certaine dose de provocation. Ce qui n’a pas manqué de susciter la réaction de Jean-Pierre Condemine, le préfet estimant : «je ne peux pas vous laisser dire» que les fonctionnaires ne sont pas neutres. «Ils sont recrutés par concours et le principe, c’est le mérite». Preuve que la «puissance syndicale» agricole revendiquée par le réseau FDSEA ne laisse pas indifférent, mais que les mots peuvent encore préparer de nouvelles luttes et de nouveaux achoppements avec les Pouvoirs publics à l’avenir.
Puissance syndicale et légitimité agricole
Dans un long discours-fleuve de 8 pages, en conclusion, le président de la FDSEA58 y est allé de ses revendications au préfet et aux responsables politiques. Louant des «hommes et des femmes engagés et qui entendent être respectés dans leur légitimité sur les sujets agricoles», le représentant des agriculteurs a rebondi sur le rapport d’orientation d’Emmanuel Bernard pour «réaffirmer un attachement à une FDSEA qui représente et défende toutes les agricultures. Notre syndicat porte l’ambition de réunir la majorité sinon tous les agriculteurs» a-t-il lancé. Comme un appel à une puissance syndicale renouvelée. Détaillant le plan pour adapter les structures locales et départementale du syndicat au service des adhérents et «que les problèmes locaux puissent être traités au plus près», Stéphane Aurousseau a aussi dénoncé «une réforme de la PAC dont la mise en œuvre, qu’il s’agisse du premier ou du deuxième piliers, qui déconcerte les agriculteurs au plus haut point» et a énoncé une à une les revendications: sur l’écologie, sur l’entretien des cours d’eau, sur la directive nitrates, sur le défrichement, sur la pénibilité, sur les retraites, sur les contrôles, sur la maîtrise du foncier, sur la chasse... S’adressant au préfet, le président du syndicat a ensuite plaidé pour un «renouveau de l’agriculture» qui passe «par deux réformes courageuses: la réforme de la compétitivité -nous devons regagner les places que nous n’aurions jamais dû perdre- et la 2ème réforme, faire confiance aux initiatives d’une agriculture responsable : produire plus et mieux pour concilier sécurité alimentaire et protection de nos ressources naturelles»... «Ne pourrait-on pas se pencher sur les politiques de recrutement, cesser de recruter des technocrates et prendre des gens qui sont dans l’univers des paysans, qui les comprennent et sont capables de leur parler ? Ne pourrait-on cesser de recruter des militants déterminés à jouer un rôle directeur ? Ne pourrait-on pas laisser aux hommes issus du terrain le soin de s’occuper de leurs propres affaires» s’est-il interrogé avec une certaine dose de provocation. Ce qui n’a pas manqué de susciter la réaction de Jean-Pierre Condemine, le préfet estimant : «je ne peux pas vous laisser dire» que les fonctionnaires ne sont pas neutres. «Ils sont recrutés par concours et le principe, c’est le mérite». Preuve que la «puissance syndicale» agricole revendiquée par le réseau FDSEA ne laisse pas indifférent, mais que les mots peuvent encore préparer de nouvelles luttes et de nouveaux achoppements avec les Pouvoirs publics à l’avenir.