Groupama PVL
Regard sur l’actualité assurantielle agricole
A l’occasion des «Rencontres Groupama 2015», petit tour d’horizon sur l’actualité assurantielle en matière agricole, avec le directeur général de Groupama Paris Val de Loire, Eric Gelpe.
Rendez-vous d’information et d’échanges organisé par les Fédérations Départementales des Caisses Locales, les Rencontres Groupama se sont tenues le 19 mai dernier à Appoigny. L’occasion pour le directeur général de la Caisse régionale Paris Val de Loire, Eric Gelpe, et Philippe Renoux, président de la Fédération des Clama de l’Yonne, de revenir sur les grands faits marquants de l’année écoulée, notamment, la sinistralité climatique. Au final, moins de dégâts qu’en 2013, pour la caisse régionale, mais avec un événement majeur : la grêle tombée le week-end de Pentecôte.
Le département de l’Yonne n’a pas été trop impacté, contrairement au Loiret et à la région Parisienne, où les seuls dommages aux véhicules ont été particulièrement importants, rappelle Eric Gelpe : «il nous a fallu attendre fin décembre pour terminer le débosselage des véhicules et nous avons été amenés pour cela, à créer de toutes pièces une usine avec des partenaires spécialisés…» Si les récoltes n’ont été touchées que dans une moindre mesure, les serres ont été particulièrement impactées, avec au final, une facture globale pour la Caisse Régionale, de 40 millions €. La sinistralité accidents corporels, a pour sa part été marquée par un nombre important de blessés lourds, qui a conduit Groupama Paris val de Loire à approvisionner pas moins de 50 millions €, dont la moitié pour un seul sinistre.
Autre point important touchant les marchés et plus particulièrement la caisse régionale : les évolutions réglementaires en matière de santé. Avec notamment celle émanant de la loi LSE (Loi Sécurisation Emploi), qui rend obligatoire au 1er janvier prochain l’assurance santé dans le cadre des entreprises, avec prise en charge à hauteur de 50% par les employeurs : «Groupama et en particulier la Caisse paris VDL, sommes des acteurs importants de l’assurance santé individuelle, qui représente près de 30% de notre chiffre d’affaires et dont une grande partie va disparaître, pour se repositionner sur de l’assurance santé collective auprès des PME…»
Un challenge supplémentaire pour l’assureur qui s’appuiera sur son réseau très dense d’agences pour relever le défi, mais la concurrence s’annonce rude : «on enregistre une accentuation de la compétition par des acteurs comme les mutuelles, qui jusqu’à présent, n’étaient pas sur ces marchés des particuliers…»
Quelles subventions pour la future assurance récolte ?
L’actualité assurantielle agricole est marquée depuis l’an dernier, par la perspective d’une mise en place d’une assurance récolte dite «socle». Les inconnues sont nombreuses et notamment au sujet des subventions devant accompagner le dispositif, comme le rappelle le directeur général de la Caisse régionale : «si les ambitions des pouvoirs publics se concrétisent, à savoir, que la Ferme France passe d’un taux de 35% d’assurance récolte à 50%, cela génèrera un besoin de subventions de l’ordre de 500 à 600 millions €. Hors, pour la seule récolte 2014, les Pouvoirs publics n’ont pu apporter que 80 M€, là où les besoins étaient de 100 M€…» Dans le même temps, le dispositif prévu renforcera l’exigence de fonds propres : «dans le cadre de la réglementation prudentielle d’aujourd’hui, lorsqu’on assure 100 il faut 16 de fonds propres. Demain, dans le dispositif baptisé solvabilité 2, il faudra entre 40 et 50 pour assurer le même montant ! Un acteur privé comme Groupama, sur une assurance comme celle-ci, très volatile, avec des phénomènes climatiques de plus en plus intenses, ne pourra plus à un moment donné, sur ses fonds propres, jouer son rôle…»
D’autant que le contexte de non visibilité dans lequel évolue l’assurance récolte peut conduire à des résultats inverses à ceux attendus par les Pouvoirs publics, souligne Eric Gelpe : «il n’est pas exclu qu’un certain nombre d’agriculteurs, réduisent considérablement leur assurance récolte en se disant : «les prix sont bas, les aides directes risquent d’être contractées, la subvention pour s’assurer est de plus en plus instable, finalement, je prends le risque de ne le faire que pour le minimum, comme la grêle…»
Un investissement de 5 millions €
Le phénomène de germination caractérisant la moisson 2014 n’a impacté la Caisse régionale que dans une moindre mesure, du fait d’un dispositif réglementaire, assurant les quantités et non la qualité. Les choses sont-elles appelées à changer ? «à terme, on peut imaginer une assurance qualité, mais ce sera extrêmement contraignant pour l’agriculteur. Cela signifie qu’il faudra se mettre d’accord contractuellement sur un standard de qualité in fine et pour cela, se mettre d’accord sur un type de semence, sur des protocoles culturaux à respecter, etc. Ce sera de l’intégration verticale à l’image de ce qui se fait en milieu avicole, pour pouvoir bénéficier d’un label ou d’une marque…»
L’arrivée de nouvelles technologies sur les exploitations, qu’elles soient liées aux énergies renouvelables, comme la méthanisation, ou mécaniques, a conduit Groupama Paris Val de Loire à engager un partenariat avec l’Institut de recherche Lassalle, basé à Beauvais. Objectif : «se donner la capacité de prendre du recul et essayer d’être beaucoup plus en analyse de facteurs de risques, en travaillant en amont autant sur l’identification des nouveaux risques engendrés par ces technologies, que sur la perception même des risques par l’agriculteur. Le tout, dans une logique de modèle économique pour l’exploitation, dans son ensemble… »
Philippe Renoux a pour sa part, rappelé l’ambition affichée par la Caisse régionale, pour le seul département de l’Yonne : «entre 2014 et 2018, pas moins de 5 millions € d’investissement. Après Joigny et Toucy, le premier coup de pelle pour le futur bâtiment des Clairions sera donné le 18 juin prochain, sans compter le grand projet de réhabilitation de l’immeuble situé sur le pôle agricole, rue Guynemer à Auxerre…»
Le département de l’Yonne n’a pas été trop impacté, contrairement au Loiret et à la région Parisienne, où les seuls dommages aux véhicules ont été particulièrement importants, rappelle Eric Gelpe : «il nous a fallu attendre fin décembre pour terminer le débosselage des véhicules et nous avons été amenés pour cela, à créer de toutes pièces une usine avec des partenaires spécialisés…» Si les récoltes n’ont été touchées que dans une moindre mesure, les serres ont été particulièrement impactées, avec au final, une facture globale pour la Caisse Régionale, de 40 millions €. La sinistralité accidents corporels, a pour sa part été marquée par un nombre important de blessés lourds, qui a conduit Groupama Paris val de Loire à approvisionner pas moins de 50 millions €, dont la moitié pour un seul sinistre.
Autre point important touchant les marchés et plus particulièrement la caisse régionale : les évolutions réglementaires en matière de santé. Avec notamment celle émanant de la loi LSE (Loi Sécurisation Emploi), qui rend obligatoire au 1er janvier prochain l’assurance santé dans le cadre des entreprises, avec prise en charge à hauteur de 50% par les employeurs : «Groupama et en particulier la Caisse paris VDL, sommes des acteurs importants de l’assurance santé individuelle, qui représente près de 30% de notre chiffre d’affaires et dont une grande partie va disparaître, pour se repositionner sur de l’assurance santé collective auprès des PME…»
Un challenge supplémentaire pour l’assureur qui s’appuiera sur son réseau très dense d’agences pour relever le défi, mais la concurrence s’annonce rude : «on enregistre une accentuation de la compétition par des acteurs comme les mutuelles, qui jusqu’à présent, n’étaient pas sur ces marchés des particuliers…»
Quelles subventions pour la future assurance récolte ?
L’actualité assurantielle agricole est marquée depuis l’an dernier, par la perspective d’une mise en place d’une assurance récolte dite «socle». Les inconnues sont nombreuses et notamment au sujet des subventions devant accompagner le dispositif, comme le rappelle le directeur général de la Caisse régionale : «si les ambitions des pouvoirs publics se concrétisent, à savoir, que la Ferme France passe d’un taux de 35% d’assurance récolte à 50%, cela génèrera un besoin de subventions de l’ordre de 500 à 600 millions €. Hors, pour la seule récolte 2014, les Pouvoirs publics n’ont pu apporter que 80 M€, là où les besoins étaient de 100 M€…» Dans le même temps, le dispositif prévu renforcera l’exigence de fonds propres : «dans le cadre de la réglementation prudentielle d’aujourd’hui, lorsqu’on assure 100 il faut 16 de fonds propres. Demain, dans le dispositif baptisé solvabilité 2, il faudra entre 40 et 50 pour assurer le même montant ! Un acteur privé comme Groupama, sur une assurance comme celle-ci, très volatile, avec des phénomènes climatiques de plus en plus intenses, ne pourra plus à un moment donné, sur ses fonds propres, jouer son rôle…»
D’autant que le contexte de non visibilité dans lequel évolue l’assurance récolte peut conduire à des résultats inverses à ceux attendus par les Pouvoirs publics, souligne Eric Gelpe : «il n’est pas exclu qu’un certain nombre d’agriculteurs, réduisent considérablement leur assurance récolte en se disant : «les prix sont bas, les aides directes risquent d’être contractées, la subvention pour s’assurer est de plus en plus instable, finalement, je prends le risque de ne le faire que pour le minimum, comme la grêle…»
Un investissement de 5 millions €
Le phénomène de germination caractérisant la moisson 2014 n’a impacté la Caisse régionale que dans une moindre mesure, du fait d’un dispositif réglementaire, assurant les quantités et non la qualité. Les choses sont-elles appelées à changer ? «à terme, on peut imaginer une assurance qualité, mais ce sera extrêmement contraignant pour l’agriculteur. Cela signifie qu’il faudra se mettre d’accord contractuellement sur un standard de qualité in fine et pour cela, se mettre d’accord sur un type de semence, sur des protocoles culturaux à respecter, etc. Ce sera de l’intégration verticale à l’image de ce qui se fait en milieu avicole, pour pouvoir bénéficier d’un label ou d’une marque…»
L’arrivée de nouvelles technologies sur les exploitations, qu’elles soient liées aux énergies renouvelables, comme la méthanisation, ou mécaniques, a conduit Groupama Paris Val de Loire à engager un partenariat avec l’Institut de recherche Lassalle, basé à Beauvais. Objectif : «se donner la capacité de prendre du recul et essayer d’être beaucoup plus en analyse de facteurs de risques, en travaillant en amont autant sur l’identification des nouveaux risques engendrés par ces technologies, que sur la perception même des risques par l’agriculteur. Le tout, dans une logique de modèle économique pour l’exploitation, dans son ensemble… »
Philippe Renoux a pour sa part, rappelé l’ambition affichée par la Caisse régionale, pour le seul département de l’Yonne : «entre 2014 et 2018, pas moins de 5 millions € d’investissement. Après Joigny et Toucy, le premier coup de pelle pour le futur bâtiment des Clairions sera donné le 18 juin prochain, sans compter le grand projet de réhabilitation de l’immeuble situé sur le pôle agricole, rue Guynemer à Auxerre…»