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Groupama Grand Est

Regard outre-Atlantique pour les risques climatiques

Un nouveau produit d’assurance est étudié au niveau national. Sur le plan européen, la Pac 2020 pourrait copier le modèle des États-Unis. Rencontre avec le président François Schmitt.
Par Aurélien Genest
Regard outre-Atlantique pour les risques climatiques
La fréquence des aléas climatiques augmente et interroge les assureurs, dont Groupama. Après la sécheresse de 2011 et le gel de 2012, ce sont les inondations qui ont sévi l’année dernière dans le département (ici, une parcelle de tournesol dans le Val de
[I]«En événements climatiques, nous avons tout connu en 2013»[i] fait remarquer François Schmitt, lors de la conférence de presse annuelle de Groupama Grand Est. [I]«Les trois dernières années ont été riches en aléas»[i] poursuit le président, [I]«cette fréquence d’évènements n’avait jamais été observée jusqu’à présent. Est-ce dû au réchauffement climatique ? Ce n’est pas à moi de le dire. Nous tirons des conclusions sur des périodes longues d’une vingtaine années. Nous sommes peut-être sur un pic... ou bien une réelle aggravation. Dans ce cas, la protection des cultures devra évoluer»[i].

[INTER]Quelles solutions ?[inter]
Invité à se prononcer sur les difficultés rencontrées par les agriculteurs, notamment en Côte d’Or et dans le Val de Saône, François Schmitt reconnaît qu’un [I]«certain nombre de producteurs ne sont pas assurés»[i] et que [I]«certains risques ne sont que très peu couverts»[i] : [I]«dans le maraîchage, c’est vrai, il n’y a pas forcément de contrats d’assurances disponibles pour pouvoir se protéger intégralement. Il faut savoir que les Pouvoirs Publics avec le Ministre Stéphane Le Foll ont initié un groupe de travail pour faire le point avec tous les acteurs du marché, les représentants de la profession et les assureurs. L’objectif est de sortir, par le haut, de cette problématique récurrente»[i].

[INTER]Assureurs main dans la main[inter]
Groupama mène actuellement une réflexion commune avec les autres assureurs français. [I]«C’est une grande première»[i] souligne François Schmitt, [I]«mais cela paraît assez logique au vu de la situation. Nous avons travaillé de concert pour définir un nouveau produit «coup dur» qui serait accessible à tous et qui couvrirait toutes les productions. Si le travail avance plutôt bien pour l’instant, tout le monde dresse le constat suivant : l’argent de Bruxelles ne suffira pas. Nous sommes devant une équation insoluble. Nous attendons de voir quelle position prendra la nouvelle équipe du gouvernement»[i].

[INTER]Cap sur 2020[inter]
La Pac 2015-2020 n’est pas encore intégralement connue que François Schmitt aborde déjà la suivante. [I]«Il faut réfléchir à cette problématique climatique dès maintenant. Préparer une Politique agricole commune ne se fait pas d’un claquement de doigts. Groupama se positionne dans cette dynamique. Quand on regarde dans le rétroviseur, nous nous sommes toujours calés sur ce qu’il se faisait outre-Atlantique. Aujourd’hui, les États-Unis privilégient le subventionnement d’outils assurantiels au détriment d’aides directes. Une année sans événement climatique et avec des cours élevés ne coûte rien aux contribuables. Cela permet de mettre de l’argent de côté pour les années difficiles. Qu’il y ait moins d’aides quand tout va très bien me paraît logique. C’est le pari qu’ont déjà fait plusieurs pays. Ce fonctionnement doit s’arbitrer au niveau européen. Les travaux ont déjà commencé et vont s’étaler sur plusieurs années»[i].

De la rentabilité malgré tout

Le résultat opérationnel de Groupama Grand Est, qui regroupe 12 départements, a été positif en 2013, malgré un coût climatique «exceptionnel» de plus de 580 millions d’euros (180 millions d’euros de plus que la moyenne de ces dix dernières années). Pour enregistrer une telle performance malgré les caprices du ciel, Groupama Grand Est a engagé plusieurs démarches comme la maîtrise des frais généraux et la mise en place d’une politique de sélection des risques.