Assemblée générale de Capri-Nièvre
Regain d’activités mais difficultés financières
La coopérative des éleveurs de chèvres (et de vaches laitières) de la Nièvre, Capri-Nièvre, tenait son assemblée générale lundi 27 avril chez Julie Maillault à Montigny-sur-Canne. L’occasion de faire le bilan de l’année 2014 dans la filière et d’évaluer les freins pour l’avenir, des éleveurs et de leur structure.
Comme l’hôte de l’après-midi, Julie Maillault, il y a de la place dans la filière caprine nivernaise pour des jeunes porteurs de projets qui veulent réussir. Deux installations ont été réalisées dans le département, l’an dernier, à la fois en production laitière et en transformation fromagère. En proportion de l’installation agricole, ce n’est pas si mal, même deux installations paraissent un nombre limité par rapport aux 13 porteurs de projets qui sont venus rencontrer Christian Étienne, l’animateur de Capri-Nièvre, l’an dernier. «Ce serait déjà bien d’arriver à conserver l’existant, ce qui implique un gros travail avec les cédants, plutôt que de créer des activités de toutes pièces» a souligné le technicien durant l’AG de la coopérative, lundi, à Montigny-sur-Canne, où 8 producteurs caprins avaient fait le déplacement, sur 21 adhérents et 35 éleveurs dénombrés dans la Nièvre. «Nous ne sommes pas là pour casser les porteurs de projets. J’en vois régulièrement mais un premier tri est nécessaire pour eux comme pour nous et leurs partenaires. Pour certains, c’est un choc de venir découvrir une ferme caprine. Il y en a qui atterrissent, qui ne se plaisent pas dans leur vie, qui veulent tout changer et qui pensent aux chèvres mais ce sont parfois des cas à risques. C’est à la Chambre d’agriculture de faire ce travail mais, dans la Nièvre, la Chambre confie cette tache à Capri-Nièvre» a-t-il rappelé, détaillant un à un les éléments du rapport d’activité de la structure, lu par Marion Passard, sa présidente. «Tout le monde ne gagne pas sa vie avec les caprins, dans la Nièvre, c’est à dire être capable de rembourser les emprunts et de vivre avec une activité vivable» a insisté Christian Étienne, repris dans une même analyse par Jean-Philippe Bonnefoy, le président du Centre fromager de Bourgogne (qui découle de la Chambre régionale de Bourgogne) : «un projet, çà se prépare ! En général, bien préparé, çà se passe bien, dès lors que le candidat est dans un état d’esprit d’aller chercher l’information». A contre-courant de cet exemple où une jeune éleveuse de Saône-et-Loire a un jour décidé de tout plaquer en laissant ses chèvres sur l’exploitation, «ce qui est un problème de notre filière par rapport à toute la profession, il y a aussi des jeunes qui réussissent bien!» L’exemple de Julie Maillault a été cité, et pas seulement par courtoisie : «on voit bien qu’ici, il y a de beaux animaux, une fromagerie, une salle de traite, un magasin», selon l’animateur de Capri-Nièvre.
Accompagnements et partenariats
D’ailleurs, la conjoncture est plus que favorable. Selon Marion Passard, «après deux années difficiles, où le prix du lait avait chuté, le prix des matières premières flambé, la tendance s’inverse... Nous sommes sortis du creux de la vague. Chez les fermiers, le fromage de qualité trouve acquéreurs, le niveau de stock est nul mais les exploitations ont du mal à être compétitives, le niveau de production en moyenne reste inférieur à la moyenne nationale, et la valorisation moyenne. Il nous faudra un jour aborder cette politique des prix des fermiers où le prix constaté peut aller d’1,20 euros à 2 euros pour un crottin». Reste que l’accompagnement des éleveurs spécialisés en lait et/ou en fromages de chèvres (ndlr : près de la moitié de l’activité de Capri-Nièvre est centrée sur le suivi de production du lait) nécessite beaucoup de temps et des références techniques propres au format des fermes de la région. «Nous constatons un regain d’activités, que nous ciblons sur les activités facturables» a noté l’animateur. D’une part, l’appui technique, hors production laitière, se développe : 12 exploitations ont fait appel à lui pour l’alimentation, la technique fromagère, l’étude financière pour restructurer ou améliorer l’exploitation... Capri-Nièvre, en partenariat avec le GDS 58, dévoile aussi «un bilan satisfaisant» en matière d’auto-contrôles grâce au financement du Conseil départemental (ndlr : 68 lots de 5 fromages analysés, dont 34 de chèvres, 24 de vaches et 3 de brebis). La structure se rapproche aussi de producteurs fromagers de l’Aube, qui sont isolés dans leur département pour le suivi technique. Des rapprochements avec les CFPPA de Château-Chinon et Challuy sont en cours pour intervenir dans le parcours de formation des élèves. Deux conventions, l’une avec la Chambre régionale, l’autre avec France Agrimer, sont aussi signées pour récupérer les actions collectives régionales de l’une et la réalisation d’une action sur le coût de production, pour l’autre. Outre l’action syndicale et la priorité à l’installation/transmission, Capri-Nièvre a donc décidément besoin d’être, elle aussi, accompagnée financièrement. En proie à des difficultés financières depuis plusieurs mois, la structure va déposer un dossier «entreprise en difficulté», la semaine prochaine, auprès de la Direction départementale des impôts. «Capri-Nièvre ne peut à elle-seule supporter financièrement l’activité globale de la filière lait du département» estime Marion Passard. Le résultat 2014 laisse apparaître un déficit de 9500 euros. Le prévisionnel 2015 a été conçu dans ce but, «qui n’est pas pessimiste» selon Christian Étienne : «le regain d’activité, les soutiens qu’on espère plus nombreux, les 3 ou 4 élevages en production laitière qu’on attend, les interventions dans les CFPPA et des pistes avec le Conseil départemental sur les espaces-tests agricoles nous laissent bon espoir».
Accompagnements et partenariats
D’ailleurs, la conjoncture est plus que favorable. Selon Marion Passard, «après deux années difficiles, où le prix du lait avait chuté, le prix des matières premières flambé, la tendance s’inverse... Nous sommes sortis du creux de la vague. Chez les fermiers, le fromage de qualité trouve acquéreurs, le niveau de stock est nul mais les exploitations ont du mal à être compétitives, le niveau de production en moyenne reste inférieur à la moyenne nationale, et la valorisation moyenne. Il nous faudra un jour aborder cette politique des prix des fermiers où le prix constaté peut aller d’1,20 euros à 2 euros pour un crottin». Reste que l’accompagnement des éleveurs spécialisés en lait et/ou en fromages de chèvres (ndlr : près de la moitié de l’activité de Capri-Nièvre est centrée sur le suivi de production du lait) nécessite beaucoup de temps et des références techniques propres au format des fermes de la région. «Nous constatons un regain d’activités, que nous ciblons sur les activités facturables» a noté l’animateur. D’une part, l’appui technique, hors production laitière, se développe : 12 exploitations ont fait appel à lui pour l’alimentation, la technique fromagère, l’étude financière pour restructurer ou améliorer l’exploitation... Capri-Nièvre, en partenariat avec le GDS 58, dévoile aussi «un bilan satisfaisant» en matière d’auto-contrôles grâce au financement du Conseil départemental (ndlr : 68 lots de 5 fromages analysés, dont 34 de chèvres, 24 de vaches et 3 de brebis). La structure se rapproche aussi de producteurs fromagers de l’Aube, qui sont isolés dans leur département pour le suivi technique. Des rapprochements avec les CFPPA de Château-Chinon et Challuy sont en cours pour intervenir dans le parcours de formation des élèves. Deux conventions, l’une avec la Chambre régionale, l’autre avec France Agrimer, sont aussi signées pour récupérer les actions collectives régionales de l’une et la réalisation d’une action sur le coût de production, pour l’autre. Outre l’action syndicale et la priorité à l’installation/transmission, Capri-Nièvre a donc décidément besoin d’être, elle aussi, accompagnée financièrement. En proie à des difficultés financières depuis plusieurs mois, la structure va déposer un dossier «entreprise en difficulté», la semaine prochaine, auprès de la Direction départementale des impôts. «Capri-Nièvre ne peut à elle-seule supporter financièrement l’activité globale de la filière lait du département» estime Marion Passard. Le résultat 2014 laisse apparaître un déficit de 9500 euros. Le prévisionnel 2015 a été conçu dans ce but, «qui n’est pas pessimiste» selon Christian Étienne : «le regain d’activité, les soutiens qu’on espère plus nombreux, les 3 ou 4 élevages en production laitière qu’on attend, les interventions dans les CFPPA et des pistes avec le Conseil départemental sur les espaces-tests agricoles nous laissent bon espoir».