Colza
Réduire les herbicides avec le désherbage mécanique
Les articles précédents parus dans l’été ont abordé les leviers agronomiques pouvant être mis en œuvre pour réduire la pression des adventices ainsi que la technique du colza associé à des plantes compagnes. Le désherbage mécanique fait partie du panel de techniques à explorer, la plupart du temps en combinaison avec les programmes herbicides et le raisonnement agronomique.

La gestion des adventices dans les colzas se complexifie dans un contexte de pression sociale de plus en plus prégnante. Les programmes chimiques montrent des limites techniques par des efficacités qui ne sont pas toujours au rendez-vous. C’est la conséquence des phénomènes de résistance des adventices, mais aussi des conditions climatiques de fins d’été souvent capricieuses. Les évolutions réglementaires conduisent au retrait de produits, à des restrictions plus draconiennes sur ceux qui restent. Enfin, les enjeux environnementaux, la pression sociale, s’intensifient de plus en plus et en particulier dans l’Yonne. Des matières actives utilisées sur colza sont de plus en plus souvent retrouvées dans les analyses d’eau des captages de notre département.
Le binage
Le colza est une plante dite « sarclée », donc une plante qui peut être semée à grand écartement pour pouvoir travailler l’inter rang. Le semis du colza est possible avec des grands écartements, jusqu’à 80 cm sans perte de production. Pour une bonne sélectivité, le binage doit intervenir à partir du stade 4 feuilles du colza. Et son efficacité dépendra de la météo après le passage. Un temps sec pendant les 4 jours qui suivent permet aux adventices de se dessécher. Ces conditions ne sont pas toujours faciles à réunir surtout si le colza lève tardivement. Pour des colzas qui atteignent le stade 4 feuilles avant la mi-septembre les conditions de réussite sont plus fréquentes (3,0 Jours Agronomiquement Praticables (JAP) pour le binage 8 années sur 10 entre le 15 et le 30 septembre) que pour ceux qui sont à ce stade fin septembre (1,4 JAP entre le 01 et le 14 octobre / Poste météo Auxerre). Globalement les efficacités sont meilleures sur dicotylédones que sur graminées. Le système racinaire de ces dernières est plus favorable aux risques de « repiquage ». Des systèmes de guidage automatique existent (marquage au sol, palpeur de rangs, reconnaissance vidéo, géopositionnement…) permettant d’améliorer le confort de travail et les performances des machines. L’utilisation de caméra HD par exemple permet de doubler la vitesse d’avancement et le débit de chantier tout en maîtrisant la sélectivité. Ces différentes technologies impactent le prix d’achat du matériel (28 500 € pour une bineuse à caméra contre 15 600 € pour une bineuse autoguidée simple 12 éléments inter-rang étroit 0,45 à 0,55 m) et le prix de revient.
Les autres solutions de désherbage mécanique
- Le « désherbinage » ou plutôt « l’herbisemis puis binage » : au semis, avec un semoir équipé de buses de pulvérisation, les rangs sont désherbés chimiquement. Puis l’inter-rang est biné plus tardivement si nécessaire.
- La herse étrille : elle travaille en plein et offre un meilleur débit de chantier. Elle est aussi moins coûteuse que la bineuse (14 000 € pour un outil porté à repliage hydraulique de 12 m de largeur). Plusieurs passages sont souvent nécessaires : 1 avant la levée du colza en « aveugle », puis 1 ou plusieurs après le stade 2 feuilles du colza. Son réglage fait l’objet d’un apprentissage par les agriculteurs utilisateurs : trop agressif, ce n’est pas assez sélectif du colza ; pas assez agressif, les efficacités sont réduites. Les pertes de pieds sont estimées entre 10 et 15 % (source Terres Inovia). Il faut donc en tenir compte au moment du choix de la densité de semis.
- La houe rotative. Elle peut être utilisée très tôt sur le colza, entre la germination et 3-4 feuilles. Elle est plus sélective du colza que la herse étrille, moins agressive sur la culture. Elle s’utilise sur les sols battus et croûtés mais est inadaptée en sols meubles et/ou caillouteux. Le coût de son investissement reste un frein à son utilisation (18 800 € pour un outil porté à repliage hydraulique de 6,40 m de largeur avec 2 rangées de roues étoilées + herse peigne).
- La herse étrille et la houe rotative, sont complémentaires à la bineuse. Ils permettent d’intervenir précocement sur des adventices très peu développées (stade filament à plantule) et en plein dans la parcelle.
À noter que dans les parcelles avec des cailloux, les outils de désherbage mécaniques sont difficiles à mettre en œuvre. Par ailleurs, le désherbage mécanique doit s’inscrire dans une stratégie plus globale qui vise à utiliser tous les leviers pour réduire au départ la pression des adventices dans les parcelles.
Pour plus de renseignements sur les coûts et le dimensionnement des outils, contacter Richard Wylleman, conseiller en agroéquipement à la Chambre d’agriculture de l’Yonne au 03 86 94 22 24.
- Semer à grand écartement augmente la sélectivité de la herse = les pieds plus serrés sur le rang résistent mieux au passage d’outil. Les dispositifs de pulvérisation à positionner sur le semoir (suffisamment loin des éléments semeurs pour éviter tout risque de bouchage des buses) permettent d’appliquer un herbicide à large spectre sur la ligne de semis. Cette opération permet de ne traiter qu’un tiers de la surface (coût et IFT divisés par 3) et de sécuriser le désherbage sur le rang. Coût des kits de pulvérisation sur le rang : environ 3 000 €.
Le binage
Le colza est une plante dite « sarclée », donc une plante qui peut être semée à grand écartement pour pouvoir travailler l’inter rang. Le semis du colza est possible avec des grands écartements, jusqu’à 80 cm sans perte de production. Pour une bonne sélectivité, le binage doit intervenir à partir du stade 4 feuilles du colza. Et son efficacité dépendra de la météo après le passage. Un temps sec pendant les 4 jours qui suivent permet aux adventices de se dessécher. Ces conditions ne sont pas toujours faciles à réunir surtout si le colza lève tardivement. Pour des colzas qui atteignent le stade 4 feuilles avant la mi-septembre les conditions de réussite sont plus fréquentes (3,0 Jours Agronomiquement Praticables (JAP) pour le binage 8 années sur 10 entre le 15 et le 30 septembre) que pour ceux qui sont à ce stade fin septembre (1,4 JAP entre le 01 et le 14 octobre / Poste météo Auxerre). Globalement les efficacités sont meilleures sur dicotylédones que sur graminées. Le système racinaire de ces dernières est plus favorable aux risques de « repiquage ». Des systèmes de guidage automatique existent (marquage au sol, palpeur de rangs, reconnaissance vidéo, géopositionnement…) permettant d’améliorer le confort de travail et les performances des machines. L’utilisation de caméra HD par exemple permet de doubler la vitesse d’avancement et le débit de chantier tout en maîtrisant la sélectivité. Ces différentes technologies impactent le prix d’achat du matériel (28 500 € pour une bineuse à caméra contre 15 600 € pour une bineuse autoguidée simple 12 éléments inter-rang étroit 0,45 à 0,55 m) et le prix de revient.
Les autres solutions de désherbage mécanique
- Le « désherbinage » ou plutôt « l’herbisemis puis binage » : au semis, avec un semoir équipé de buses de pulvérisation, les rangs sont désherbés chimiquement. Puis l’inter-rang est biné plus tardivement si nécessaire.
- La herse étrille : elle travaille en plein et offre un meilleur débit de chantier. Elle est aussi moins coûteuse que la bineuse (14 000 € pour un outil porté à repliage hydraulique de 12 m de largeur). Plusieurs passages sont souvent nécessaires : 1 avant la levée du colza en « aveugle », puis 1 ou plusieurs après le stade 2 feuilles du colza. Son réglage fait l’objet d’un apprentissage par les agriculteurs utilisateurs : trop agressif, ce n’est pas assez sélectif du colza ; pas assez agressif, les efficacités sont réduites. Les pertes de pieds sont estimées entre 10 et 15 % (source Terres Inovia). Il faut donc en tenir compte au moment du choix de la densité de semis.
- La houe rotative. Elle peut être utilisée très tôt sur le colza, entre la germination et 3-4 feuilles. Elle est plus sélective du colza que la herse étrille, moins agressive sur la culture. Elle s’utilise sur les sols battus et croûtés mais est inadaptée en sols meubles et/ou caillouteux. Le coût de son investissement reste un frein à son utilisation (18 800 € pour un outil porté à repliage hydraulique de 6,40 m de largeur avec 2 rangées de roues étoilées + herse peigne).
- La herse étrille et la houe rotative, sont complémentaires à la bineuse. Ils permettent d’intervenir précocement sur des adventices très peu développées (stade filament à plantule) et en plein dans la parcelle.
À noter que dans les parcelles avec des cailloux, les outils de désherbage mécaniques sont difficiles à mettre en œuvre. Par ailleurs, le désherbage mécanique doit s’inscrire dans une stratégie plus globale qui vise à utiliser tous les leviers pour réduire au départ la pression des adventices dans les parcelles.
Pour plus de renseignements sur les coûts et le dimensionnement des outils, contacter Richard Wylleman, conseiller en agroéquipement à la Chambre d’agriculture de l’Yonne au 03 86 94 22 24.
- Semer à grand écartement augmente la sélectivité de la herse = les pieds plus serrés sur le rang résistent mieux au passage d’outil. Les dispositifs de pulvérisation à positionner sur le semoir (suffisamment loin des éléments semeurs pour éviter tout risque de bouchage des buses) permettent d’appliquer un herbicide à large spectre sur la ligne de semis. Cette opération permet de ne traiter qu’un tiers de la surface (coût et IFT divisés par 3) et de sécuriser le désherbage sur le rang. Coût des kits de pulvérisation sur le rang : environ 3 000 €.