Accès au contenu
UPVY

À la recherche de débouchés

Mercredi 17 septembre, l'Union des Productions Végétales de l'Yonne a accueilli la filière « Moutarde de Bourgogne », à l'occasion de son assemblée générale.

Par Charlotte Sauvignac
UPVY
Laure Ohleyer, coordinatrice de la filière « Moutarde » à la Chambre d'Agriculture de Côte d'Or et Damien Baumont, Président de l'Association des Producteurs de Graines de Moutarde en Bourgogne (AGPMB) à l'AG de l'UPVY.

C'est dans la salle de Cerfrance à Auxerre, que Damien Renoux, président de l'Union des Productions Végétales de l'Yonne (UPVY) a accueilli, mercredi 17 septembre, une quinzaine d'agriculteurs. Accompagné par Oana Poisson, animatrice de l'UPVY, Damien Renoux est notamment revenu sur le projet Résil'Yonne, ayant pour objectif de proposer aux agriculteurs du département de nouvelles cultures de diversification pour lutter contre les aléas climatiques. En février 2024, « des essais ont été mis en place en réponse à un appel d'offres lancé par le Conseil régional », débute l'animatrice, avant de poursuivre en indiquant qu'en juin 2024, « un suivi des essais a été réalisé », et en terminant par le mois de novembre 2024 qui a permis de « faire un bilan des essais ». Après une année d'étude, Oana Poisson expose les résultats. Les membres de l'UPVY ont testé de nouvelles cultures, dont « le fenugrec, le chia, le millet et la courge », et au vu des résultats « le fenugrec a été abandonné au profit du lin et du sésame », explique-t-elle. Cette année, l'UPVY constate que, sur les deux communes concernées par le projet, à savoir, Saint-Maurice-aux-Riches-Hommes et Moulin-en-Tonnerrois, les résultats sont assez hétérogènes. La première commune, démontre que la chia « a un bon potentiel », le sésame n'est « pas encore levé », le millet a un « bon potentiel », et le lin jaune n'était pas encore « récolté », lors de la dernière observation, à savoir le 10 septembre dernier. A contrario, à Moulin-en-Tonnerois, la culture de chia avait des « levées hétérogènes », le sésame n'était « pas levé, comme sur la première commune », le millet avait subi des « dégâts sangliers, ce qui a créé une levée hétérogène », et Oana Poisson conclut en disant que, « le lin jaune avait subi une mauvaise germination, eurodor, ce qui a compris les essais ».

La moutarde, une solution ?

Pour poursuivre les essais, ce sont Damien Baumont, président de l'Association des producteurs de graines de moutarde en Bourgogne (AGPMB) et Laure Ohleyer, coordinatrice de la filière moutarde à la Chambre d'agriculture de Côte d'Or qui ont pris la parole pour présenter « l'histoire de la filière moutarde de Bourgogne ». Largement diffusée « par les ambassadeurs des Ducs de Bourgogne entre le XIIe et XIIIe siècle », la recette de la moutarde connaît ensuite, en 1390, « une réglementation stricte », jusqu'à disparaître entre les années 1970 et 1993, « au profit du colza et du tournesol ». Sa relance vient notamment d'une alliance entre des industriels comme, L'Institut AgroDijon, la Chambre d'agriculture de Côte d'Or et des organismes stockeurs. En 1995, la filière a souhaité « diversifier ses sources d'approvisionnement, réduire la dépendance vis-à-vis de pays étrangers, promouvoir l'expertise bourguignonne et valoriser l'origine de l'IGP Moutarde de Bourgogne », raconte Damien Baumont, avant de parler de la dernière actualité, qui date de 2015, « le passage des productions de graine de moutarde en agriculture biologique ». Mais pourquoi le bio ? « Le prix entre la graine de moutarde conventionnelle (1 500,00 euros/la tonne) et bio (3 000 euros/la tonne) est divisé par deux », conclut-il.