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Faune sauvage

Réagir rapidement est une nécessité

Depuis deux ans maintenant, la somme des dégâts infligés aux surfaces agricoles par la faune sauvage, et notamment par les sangliers, tendait à diminuer dans la Nièvre. Mais alors que la glandée 2012 est quasi inexistante, les premiers dégâts apparaissent déjà dans les champs, laissant craindre un hiver intensément chaud dans les campagnes. L'€™urgence est donc là et agir vigoureusement paraît être la seule voie sous peine de voir la nature humaine reprendre ses droits.
Par S.L -€“ FDSEA 58
Réagir rapidement est une nécessité
1/3 de la parcelle d'Olivier est d'ores et déjà non récoltable, la paille et le grain étant saccagés
Juillet seulement, et déjà les premiers dégâts se font jour. Excédé par deux semaines de soirée à guetter son champ, Olivier Hoareau ne décolère pas. Car sur un rythme effréné, ses six hectares de mélange orge/avoine/triticale disparaissent, saccagés par des hordes de sangliers venus des bois voisins. C'€™est ainsi que ses récoltes de paille et de grain sont d'€™ores et déjà largement compromises sur la parcelle concernée, celle-ci étant ici et là détruite, au point qu'€™Olivier se demande si passer dans les champs d'€™ici la maturité du grain vaudra le coup. Sans parler des risques de bris de matériels bien évidemment. Et ce qui agace le plus, c'€™est que tout était joué d'€™avance : Exploitant sur la commune de Champvert, Olivier exploite des parcelles voisines d'€™une propriété qui depuis des années fait l'€™objet de commentaires plutôt acerbes quant à la régulation pour le moins désordonnée des populations de sangliers y séjournant. Et le plus regrettable dans tout cela repose sur le fait que ce qui se confirme ici, risque bien d'€™être projetable à l'€™identique, dans les semaines à venir, dans bon nombre de secteurs du département de la Nièvre.

[INTER]Ce qui arrive est pour le moins logique[inter]
Il y a deux ans, sous l'€™égide de Marina Muraro, alors sous-Préfète de l'€™arrondissement de Cosne sur Loire, un groupe de travail et de concertation avait été créé face à l'€™explosion des dégâts aux cultures liés aux populations de sangliers. Au cours de ces concertations, la profession agricole avait largement pointé du doigt les dérives existantes en matière de pratiques de chasse aux sangliers qui au lieu d'€™être régulés, et les mots ont un sens, se voyaient plutôt [I]«entretenus»[i] par quelques équipes de chasse ayant fait de cette activité indispensable à l'€™équilibre agro-cynégétique, un commerce florissant. Malgré cela, le groupe de concertation sur les dégâts de gibier a vu son activité s'€™éteindre avec le départ de la Sous-préfète sans pour autant que le fond du problème ne puisse être réglé. Et seules deux années de fructification correcte en forêt permirent de voir la pression de dégâts sur les surfaces agricoles retomber à un niveau considéré [I]«normal»[i].

[INTER]Il va vite falloir montrer l'€™exemple[inter]
Il est donc désormais temps, de monter l'€™exemple. Deux ans après les faits, les [I]«points noirs»[i] du département sont toujours là et les agriculteurs continuent à subir les conséquences de politiques de gestion des populations de sangliers désastreuses, étant le fait la plupart du temps d'€™initiatives privées. Aussi, avant que les dégâts n'€™explosent et que la saison de chasse ne redémarre, la FDSEA considère que si dégâts il y a, des mesures de destruction des populations doivent être initiées par les services de la préfecture. Les agriculteurs ne sauraient supporter une nouvelle année, les conséquences des excès du passé. Et si le glissement d'€™un plan de chasse en plan de gestion dans le département apporte quelque peu de souplesse pour prendre de véritables mesures, c'€™est bien l'€™autorité administrative qui doit prévaloir en de pareilles circonstances.
Attachée au respect des équilibres sur les territoires ruraux, la FDSEA estime que chasse et agriculture peuvent co-exister dans la Nièvre, en témoigne, le partenariat existant entre la FDSEA, la chambre d'€™agriculture, l'€™ONCFS et la Fédération des Chasseurs de la Nièvre en matière de protection du petit gibier. Malgré tout, là
où le loisir prend le pas sur l'€™économique une réaction est nécessaire. Sans quoi, la nature humaine, reprendra bel et bien ses droits et certains agriculteurs seront tentés de réguler les populations par eux-mêmes ...