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Plan de lutte

Ras le bol des campagnols ?

Une réflexion s'€™impose sur le campagnol terrestre en Côte d'€™Or. Sa lutte chimique, associée à l'€™emploi de Bromodiolone, est obligatoirement soumise à une traçabilité et à l'€™adhésion à un GDON (Groupement de défense contre les organismes nuisibles).
Par Aurélien Genest
Ras le bol des campagnols ?
Les délégués du GDS vont être prochainement sondés pour identifier les zones infestées de campagnols terrestres, nuisibles des prairies.
Ala demande de plusieurs éleveurs, le groupement sanitaire de Côte d'€™Or (GDS21) a organisé une réunion sur la lutte contre le campagnol terrestre, lundi à Pouilly-en-Auxois. La Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles (Fredon) a présenté les démarches administratives et les caractéristiques d'€™un plan de lutte contre ce mammifère rongeur, pouvant être responsable de nombreux dégâts. [I]«Le campagnol est présent sur 60 de mes 80 hectares, que dois-je faire?»[i] se demande un éleveur en début de réunion. Elise Longet, animatrice de la Fredon, rappelle, en premier lieu, l'€™importance de bien identifier le mammifère rongeur. Une présentation de l'€™animal est faite : sa queue mesure de 5 à 10 cm et son corps (tête comprise) varie entre 10 et 20 cm. Ses oreilles sont courtes et cachées dans le pelage. «En plus de sa petite queue, cette caractéristique permet de le différencier du campagnol des champs» précise Elise Longet.

[INTER]De nombreux problèmes[inter]
Les impacts agricoles du campagnol terrestre sont conséquents et sont d'€™ordres quantitatif et qualitatif. Quantitatif, car il détruit le système racinaire des végétaux. La présence de nombreux tumuli (petits tas de terre) réduisent considérablement la quantité d'€™herbe produite. Une gêne importante de la fenaison est également induite. Qualitatif, car la composition floristique est modifiée. Des espèces indésirables apparaissent, sans parler de la terre qui souille le foin et altère la qualité du lait. [I]«On peut également citer l'€™usure du matériel, un état sanitaire du troupeau qui peut être altéré, et des risques pour l'€™homme qui ne sont pas à négliger avec l'€™hyper-exposition à la maladie du poumon du fermier. Le campagnol est également vecteur de l'€™échinococcose alvéolaire»[i] indique l'€™animatrice. Le cycle de reproduction du mammifère est alors expliqué par Elise Longet et Raoul de Magnitot, le président de la Fredon. La maturité sexuelle est atteinte dès l'€™âge de 2 mois. De deux à huit petits peuvent naître d'€™une portée, sachant qu'€™il peut y avoir de quatre à six portée par an.... «Un couple au printemps peut générer 114 individus à l'€™automne, imaginez ce que cela peut donner si vous avez 10 couples dès le mois de mars» laisse réfléchir l'€™animatrice de la Fredon.

[INTER]Une pullulation cyclique
[inter]Le cycle de la pullulation du mammifère dure environ cinq ans. On distingue quatre phases : la période de basse intensité, la phase de croissance, le pic de pullulation et le déclin. L'€™infestation peut atteindre 80% de la parcelle. «Il est essentiel d'€™assurer la lutte quand la population est en basse densité» précise Raoul de Magnitot. Passé un certain seuil, il est trop tard pour intervenir. Le piégeage aurait une action négligeable vu la quantité de campagnols terrestres présents.[I] «Et l'€™effet d'€™une lutte chimique aurait plus de chances d'€™avoir un effet négatif sur l'€™environnement qu'€™autre chose. Des erreurs ont été faites dans le passé en Franche-Comté. Le stade pullulation est obligatoirement suivi d'€™une phase de déclin alors dans ce cas, il faut attendre que les populations diminuent»[i] ajoute Raoul de Magnitot. La surveillance, la lutte à basse densité (plus efficace et moins coûteuse), des actions régulières et collectives, veiller à un couvert ras (entrée et sortie d'€™hiver), réaliser un piétinement maximal dans l'€™hiver et piéger à tous moments sont des notions à préconiser, de même que la multiplication des moyens de lutte. A ce titre, une réflexion s'€™impose en Côte d'€™Or. L'€™utilisation de la Bromadiolone, anti-coagulent de deuxième génération, est réglementée. Pour l'€™utiliser et la traiter sur des appâts secs, certaines règles doivent être respectées. [I]«Un groupement de défense contre les organismes nuisibles, plus couramment appelé GDON, est le seul à pouvoir distribuer cette substance aux éleveurs»[i] explique ɉlise Longet, [I]«il y a deux solutions : soit en créer un, soit relancer le GDON de Vitteaux qui est le seul groupement dans ce secteur»[i]. Cette dernière hypothèse serait la moins «lourde» d'€™un point de vue administratif. Ce GDON vitellien est en «dormance» depuis la pullulation du campagnol des champs intervenue dans ce secteur avant les années 2000. [I]«Pourquoi ne pas tenir une assemblée extraordinaire et recréer un bureau si le besoin existe?»[i] s'€™interroge Raoul de Magnitot. Si tel et le cas, un recensement des communes intéressées à intégrer le groupement s'€™impose. Des arrêtés préfectoraux pourront alors autoriser une action collective de lutte. La réflexion est lancée et les prochaines assemblées cantonales du GDS de Côte d'€™Or s'€™y attacheront.
[I]Pour plus d'€™informations, contacter Virginie Pabiou au GDS de Côte d'€™Or (03 80 68 67 35), ou se connecter sur www.campagnols.fr[i]

Pullulation ou pas ?

Sur une parcelle donnée, l'€™éleveur est invité à tracer la plus grande diagonale qui soit. Une halte doit être faite tous les cinq mètres. L'€™éleveur doit regarder jusqu'€™à 2,5 mètres de chaque côté. Il note à chaque intervalle s'€™il y a présence ou non de tumuli (petits tas de terres du campagnol terrestre). Une fois la diagonale parcourue, il considère le nombre d'€™intervalles positifs et le divise par le nombre total d'€™intervalles. «Il suffit alors de multiplier le tout par cent, pour trouver le pourcentage d'€™infestation du campagnol» indique l'€™animatrice de la Fredon. Si ce pourcentage dépasse 50%, il y a pullulation et il est déjà trop tard pour intervenir.