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Point colza de Terres Inovia

Quels effets de l’exceptionnelle douceur du climat ?

La grande douceur que l’on connait génère des inquiétudes : la reprise de végétation et la montaison sont-elles déjà observées? Quel est le risque en cas d’arrivée brutale du froid ? La vernalisation des colzas est-elle perturbée ? Pour le moment l’arrivée d’un gel important et rapide représente le principal risque sur colza d’hiver.
Par Ma signature
Quels effets de l’exceptionnelle douceur du climat ?
Les cultures qui ne manquent pas d’azote sont encore turgescentes et ont un port dressé, caractéristique des colzas à l’automne. Les températures relativement douces n’ont, à ce jour, pas endurci les colzas au gel et une arrivée brutale et tardive du froid pourrait faire craindre les mêmes dégâts de gel que ceux observés en février 2012. Cette année-là, les cultures d’hiver dont le colza, avaient gelé au mois de février suite à une descente très importante des températures. Toutefois en ce début 2016, les cultures de colza présentent moins de risque de gel dans la mesure où l’on observe peu ou pas d’élongation de tige avant hiver (1 cm en moyenne). En 2011-2012, les élongations avaient été très importantes, en moyenne de 5-6 cm, et concernaient la plupart des parcelles. Or l’on sait que les élongations représentent un facteur très aggravant sur les risques de gel. 


La reprise de végétation n’est pas observée sur les colzas d’hiver
Les colzas d’hiver sont toujours en repos végétatif (ou «dormance» hivernale) et on n’observe pas de reprise de végétation ni de montaison à ce jour. Les petits colzas poursuivent leur croissance au ralenti. Cette dormance hivernale n’existe pas chez les colzas de printemps et les sanves qui sont en floraison dans les parcelles.
Attention de ne pas confondre la montaison avec l’élongation automnale que l’on rencontre actuellement dans les situations riches en azote.

Pas de souci avec la vernalisation chez le colza d’hiver
Chez le colza d’hiver, les besoins en froid pour déclencher l’initiation florale sont assez faibles (température efficace jusqu’à 17°) et sont variables selon les variétés. Il faut de 6 à 10 semaines de températures entre 5 et 10°C pour induire l’initiation florale selon les stades et les températures. Pas de problème donc de ce côté-là, il suffit de «décortiquer» les feuilles des plantes pour voir la présence de jeunes boutons floraux, situation normale à cette période. Contrairement aux céréales, la vernalisation ne joue pas un rôle dans la résistance au froid du colza.

Vérifier la présence de larves de grosses altises et de charançons du bourgeon terminal
L’activité des insectes d’automne, grosse altise et charançon du bourgeon terminal, est favorisée par la douceur des températures. Des pontes importantes sont probables avec de nombreux développements larvaires. La présence de larves avec leurs galeries sensibilisent les plantes au gel comme cela a été vu en 2012 et plus récemment dans le Nord de la Bourgogne.


Les macules de phoma sont très présentes
La situation vis-à-vis des maladies reste assez saine même si l’on observe de nombreux symptômes foliaires notamment des macules de phoma sur feuilles âgées. A noter aussi que du mildiou et de la cylindrosporiose sont aussi facilement observables.
La hernie a beaucoup fait parler d’elle cet automne et dans les secteurs concernés. Les dégâts peuvent être très importants.


Et les colzas associés à des légumineuses ?
La croissance importante et continue des couverts associés peut générer un étouffement des plantes de colza. Ces situations nécessitent un désherbage et il est conseillé d’intervenir avec un Callisto 0.15 l/ha par exemple pour sensibiliser la fèverole, espèce la plus concernée, au froid.
Si le colza n’est pas étouffé, il est préférable d’attendre la mi-janvier- début février pour prendre sa décision sachant que rien ne presse et qu’on pourra intervenir plus tard avec une demi-dose de Lontrel SG si le gel n’est pas suffisant pour détruire les couverts associés.