Élevage
Quelles opportunités pour l’export français ?
La FDSEA et les JA ont organisé le mercredi 7 novembre une soirée élevage sur le thème de l’export. L’objectif était de débattre des opportunités à saisir pour développer de nouveaux marchés. Morceaux choisis.

Quelles opportunités pour l’export français ? Tel était le thème de cette soirée élevage organisée à la MJC de Chatillon-en-Bazois par la section bovine de la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs. Invités à débattre durant cette soirée, le secrétaire général adjoint de la FNSEA, Patrick Bénézit, Laurent Trémoulet, directeur des activités d’export vif du port de Sète et Germain Milet Chef de projet conjoncture en viande bovine à l’Institut de l’Élevage.
C’est ce dernier qui a introduit la soirée par une présentation du contexte général de l’export à l’échelle Française mais aussi Européenne. D’après cet ingénieur la France exporte 85 % de viande de JB, environ 218 000 tec (tonnes équivalent carcasses) en 2017, principalement en Italie, Allemagne et Grèce. Mais notre pays peine à maintenir les volumes d’exports du fait d’une concurrence accrue sur le marché historique de la part de la Pologne sur le Sud de l’UE et l’Allemagne. La renationalisation de la consommation italienne perturbe également les échanges. Dans ce contexte, la France reste de loin le premier pays exportateur de vif au sein de l’Union Européenne : environ un million de broutards par an. 80 % des animaux sont vendus chez nos voisins italiens. Le marché espagnol est en progrès, mais avec un potentiel limité.
Quels relais de croissance pour l’export français ?
Deux grands bassins semblent se détacher : l’Afrique du Nord - Moyen-Orient et Asie du sud-est - Chine «ces derniers sont déficitaires à l’export. La France a sa carte à jouer à condition qu’elle mette en avant la typicité du produit et qu’elle valorise la qualité dans des niches à fort pouvoir d’achat» explique Germain Milet. Néanmoins, les animaux français sont plus lourds et plus chers que les autres car ils sont adaptés au marché italien. Les contraintes sanitaires comme la FCO sont également un frein car ces contraintes ne sont pas appliquées à l’International notamment dans les accords Mercosur.
Pour Laurent Trémoulet, d’autres marchés sont également à regarder comme l’Algérie qui recherche des bovins de boucherie, des vaches laitières et de l’Aubrac (ils sont plus légers que les autres races). Autres pays, c’est Israël, un pays de techniciens qui recherche du haut gamme «un pays d’avenir» pour Laurent Trémoulet. Enfin selon lui, il faut se tourner aussi vers la Turquie, mais la dévaluation de la Livre Turque a rendu les échanges compliqués.
Le rôle de l’interprofession en question ?
Les débats se sont ensuite focalisés sur l’intérêt de ces marchés et la manière de les capter. Pour Patrick Bénézit, «les marchés sont ouverts mais nous avons un problème d’opérateurs». Emmanuel Bernard est également sur la même longueur d’onde. «Nous sommes mauvais à l’export mais ça arrange certaines entreprises d’aval. Certains opérateurs comme Bigard qui abat 3 000 animaux par semaine préfèrent livrer uniquement l’Italie car c’est plus rentable pour eux». L’autre problème évoqué par les experts, ce sont les normes pratiquées par les services sanitaires français. «Les Espagnols nous prennent des marchés avec des prix plus élevés car ils sont plus réactifs» estime Emmanuel Bernard. Le troisième frein à lever c’est la question du prix. «Il faut changer les mentalités car depuis l’après-guerre, les GMS font en sorte de ne pas faire monter les prix pour ne pas perdre des consommateurs. Dans ce contexte, faut-il court-circuiter l’interprofession ?» a demandé Lucie Lecointe, l’animatrice de cette soirée ? «à la FNB, c’est la question que l’on se pose» lui a répondu Emmanuel Bernard.
L’importance du réseau FNSEA
Les débats se sont ensuite terminés sur les revendications de la FNSEA. Suite à l’adoption de la loi Agriculture et Alimentation (Egalim), le 1er novembre dernier, les ordonnances qui servent à l’application de cette dernière se font encore attendre. «Il est encore temps de se mobiliser car il faut s’assurer que ces ordonnances respectent bien les engagements pris lors des discussions» explique Patrick Bénézit. Pour la FNSEA, il est nécessaire que la variation des coûts de production soit prise en compte jusqu’à l’aval de la chaîne jusqu’au consommateur. C’est pour cette raison que le syndicat souhaite l’arrêt définitif de la guerre des prix, et le relèvement du seuil de revente à perte. Il faut comprendre que sur certains produits comme les bouteilles de sodas, la grande distribution peut revendre ces dernières au même prix qu’elle les a achetées. La marge qu’elle qui n’a pas été faite sur ce produit est répercuté sur d’autres comme le prix de la viande notamment. Enfin dernière revendication, c’est l’arrêt des promotions perpétuelles. «La FNB, n’acceptera pas qu’on rentre dans une discussion dans laquelle on ne rémunère pas les éleveurs. Nous avons une obligation de résultat et pour ce faire il y a les ordonnances des EGA et les réussites à l’export» explique, pour conclure, Emmanuel Bernard. Cette soirée aura donc eu le mérite à la fois d’ouvrir l’esprit des éleveurs mais aussi de leur donner quelques perspectives d’avenir pour les prochaines années.
C’est ce dernier qui a introduit la soirée par une présentation du contexte général de l’export à l’échelle Française mais aussi Européenne. D’après cet ingénieur la France exporte 85 % de viande de JB, environ 218 000 tec (tonnes équivalent carcasses) en 2017, principalement en Italie, Allemagne et Grèce. Mais notre pays peine à maintenir les volumes d’exports du fait d’une concurrence accrue sur le marché historique de la part de la Pologne sur le Sud de l’UE et l’Allemagne. La renationalisation de la consommation italienne perturbe également les échanges. Dans ce contexte, la France reste de loin le premier pays exportateur de vif au sein de l’Union Européenne : environ un million de broutards par an. 80 % des animaux sont vendus chez nos voisins italiens. Le marché espagnol est en progrès, mais avec un potentiel limité.
Quels relais de croissance pour l’export français ?
Deux grands bassins semblent se détacher : l’Afrique du Nord - Moyen-Orient et Asie du sud-est - Chine «ces derniers sont déficitaires à l’export. La France a sa carte à jouer à condition qu’elle mette en avant la typicité du produit et qu’elle valorise la qualité dans des niches à fort pouvoir d’achat» explique Germain Milet. Néanmoins, les animaux français sont plus lourds et plus chers que les autres car ils sont adaptés au marché italien. Les contraintes sanitaires comme la FCO sont également un frein car ces contraintes ne sont pas appliquées à l’International notamment dans les accords Mercosur.
Pour Laurent Trémoulet, d’autres marchés sont également à regarder comme l’Algérie qui recherche des bovins de boucherie, des vaches laitières et de l’Aubrac (ils sont plus légers que les autres races). Autres pays, c’est Israël, un pays de techniciens qui recherche du haut gamme «un pays d’avenir» pour Laurent Trémoulet. Enfin selon lui, il faut se tourner aussi vers la Turquie, mais la dévaluation de la Livre Turque a rendu les échanges compliqués.
Le rôle de l’interprofession en question ?
Les débats se sont ensuite focalisés sur l’intérêt de ces marchés et la manière de les capter. Pour Patrick Bénézit, «les marchés sont ouverts mais nous avons un problème d’opérateurs». Emmanuel Bernard est également sur la même longueur d’onde. «Nous sommes mauvais à l’export mais ça arrange certaines entreprises d’aval. Certains opérateurs comme Bigard qui abat 3 000 animaux par semaine préfèrent livrer uniquement l’Italie car c’est plus rentable pour eux». L’autre problème évoqué par les experts, ce sont les normes pratiquées par les services sanitaires français. «Les Espagnols nous prennent des marchés avec des prix plus élevés car ils sont plus réactifs» estime Emmanuel Bernard. Le troisième frein à lever c’est la question du prix. «Il faut changer les mentalités car depuis l’après-guerre, les GMS font en sorte de ne pas faire monter les prix pour ne pas perdre des consommateurs. Dans ce contexte, faut-il court-circuiter l’interprofession ?» a demandé Lucie Lecointe, l’animatrice de cette soirée ? «à la FNB, c’est la question que l’on se pose» lui a répondu Emmanuel Bernard.
L’importance du réseau FNSEA
Les débats se sont ensuite terminés sur les revendications de la FNSEA. Suite à l’adoption de la loi Agriculture et Alimentation (Egalim), le 1er novembre dernier, les ordonnances qui servent à l’application de cette dernière se font encore attendre. «Il est encore temps de se mobiliser car il faut s’assurer que ces ordonnances respectent bien les engagements pris lors des discussions» explique Patrick Bénézit. Pour la FNSEA, il est nécessaire que la variation des coûts de production soit prise en compte jusqu’à l’aval de la chaîne jusqu’au consommateur. C’est pour cette raison que le syndicat souhaite l’arrêt définitif de la guerre des prix, et le relèvement du seuil de revente à perte. Il faut comprendre que sur certains produits comme les bouteilles de sodas, la grande distribution peut revendre ces dernières au même prix qu’elle les a achetées. La marge qu’elle qui n’a pas été faite sur ce produit est répercuté sur d’autres comme le prix de la viande notamment. Enfin dernière revendication, c’est l’arrêt des promotions perpétuelles. «La FNB, n’acceptera pas qu’on rentre dans une discussion dans laquelle on ne rémunère pas les éleveurs. Nous avons une obligation de résultat et pour ce faire il y a les ordonnances des EGA et les réussites à l’export» explique, pour conclure, Emmanuel Bernard. Cette soirée aura donc eu le mérite à la fois d’ouvrir l’esprit des éleveurs mais aussi de leur donner quelques perspectives d’avenir pour les prochaines années.