Productions végétales
Quel devenir pour les cultures ?
La douceur des températures commence à inquiéter sur l’ensemble du département.
La question servant ici de titre, «tout le monde se la pose» relève Damien Ronget, chef de service «Grandes cultures» à la Chambre d’agriculture de Côte d’Or. Au lendemain d’un mois de décembre qui vient de battre des records de douceur, les cultures affichent des stades végétatifs particulièrement avancés. «Les plantes pourraient déjà mettre en place leurs organes reproducteurs, à l’origine des futures fleurs et des futures graines» s’inquiète Damien Ronget, «pour les céréales, cela peut se manifester aux stades actuels, c’est-à-dire entre fin tallage et épis 1cm. Pour le colza, ces organes apparaissent dès l’allongement de la tige, nous n’en sommes vraiment pas loin...». La résistance au gel pourrait diminuer en conséquence, les plantes n’étant «physiologiquement» plus prêtes à combattre les basses températures après l’apparition de ces organes.
Cette sensibilité au gel serait déjà non négligeable : Damien Ronget rappelle le besoin des plantes d’enregistrer plusieurs jours de faibles températures pour «s’endurcir» et mettre en place des mécanismes de résistance aux basses températures : «avec le thermomètre printanier que nous avons depuis plusieurs semaines, il est clair qu’il n’y a pratiquement pas eu le moindre endurcissement, c’est assez inquiétant». S’il se refuse à tout «catastrophisme», le chef de service de la Chambre d’agriculture reconnaît volontiers les similitudes avec l’année 2012, durant laquelle une brusque et forte apparition de gel avait dévasté plusieurs dizaines de milliers d’hectares de cultures dans le département, alors que l’«hiver» tardait à se manifester début janvier. Le conseil apporté aux agriculteurs se complexifie, Damien Ronget s’interroge comme bon nombre de techniciens : «si l’absence d’hiver venait à se confirmer, les plantes continueraient vraisemblablement leur cycle. Pour le pilotage des cultures, il ne faudrait plus raisonner avec des dates d’intervention classiques mais plutôt en fonction des stades... Or, c’est au stade fin tallage que l’on effectue généralement le premier apport puis au stade épi 1 cm l’apport principal d’azote. Cela n’est pas sans poser de problème en zones vulnérables où la directive nitrates interdit d’intervenir avant le 1er février».
Cette sensibilité au gel serait déjà non négligeable : Damien Ronget rappelle le besoin des plantes d’enregistrer plusieurs jours de faibles températures pour «s’endurcir» et mettre en place des mécanismes de résistance aux basses températures : «avec le thermomètre printanier que nous avons depuis plusieurs semaines, il est clair qu’il n’y a pratiquement pas eu le moindre endurcissement, c’est assez inquiétant». S’il se refuse à tout «catastrophisme», le chef de service de la Chambre d’agriculture reconnaît volontiers les similitudes avec l’année 2012, durant laquelle une brusque et forte apparition de gel avait dévasté plusieurs dizaines de milliers d’hectares de cultures dans le département, alors que l’«hiver» tardait à se manifester début janvier. Le conseil apporté aux agriculteurs se complexifie, Damien Ronget s’interroge comme bon nombre de techniciens : «si l’absence d’hiver venait à se confirmer, les plantes continueraient vraisemblablement leur cycle. Pour le pilotage des cultures, il ne faudrait plus raisonner avec des dates d’intervention classiques mais plutôt en fonction des stades... Or, c’est au stade fin tallage que l’on effectue généralement le premier apport puis au stade épi 1 cm l’apport principal d’azote. Cela n’est pas sans poser de problème en zones vulnérables où la directive nitrates interdit d’intervenir avant le 1er février».