Productions végétales
Quel chemin prennent les cultures ?
Arvalis-Institut du végétal dresse un état des lieux des céréales à paille dans le département.
«Les températures ont été remarquablement douces depuis le semis. Les cumuls relevés depuis le 5 octobre font partie des plus élevés depuis vingt ans» indique Diane Chavassieux, ingénieur à Arvalis-Institut du végétal. Les précipitations ne sont pas en reste avec un cumul tout aussi important sur la première décade de novembre (il est tombé 100 mm à Dijon en deux jours). L’année se situe parmi la plus humide depuis 20 ans. «Ces conditions ont eu diverses conséquences sur l’état des cultures et le contexte agronomique de l’année» poursuit l’ingénieur, «la levée et la croissance des céréales à paille ont été très rapides. Les semis d’octobre sont actuellement en plein tallage, leur développement végétatif est souvent important voire exubérant et les cultures recouvrent très souvent intégralement les inter-rangs». Qu’en est-il de la vernalisation, séjour à de basses températures nécessaire à l’acquisition du développement floral ? «S’il fait doux dans les 10 jours à venir, les cultures seront de moins en moins aptes à encaisser de nouvelles chutes de températures, même si elles sont progressives» confiait Diane Chavassieux le 30 janvier, rappelant que «les jours longs favorisent la vitesse d’apparition des stades liés au développement floral, comme par exemple le stade épi 1 cm. Les degrés jours accumulés à partir de janvier ont donc plus de poids que ceux accumulés pendant l’automne». En ce qui concerne les reliquats azotés sortie hiver, la probabilité semble importante pour «qu’ils soient faibles cette année, du fait d’une quantité sans doute, importante d’azote absorbé par la culture. Ces reliquats pourraient être d’autant plus faibles que la pluie a été importante pendant l’hiver, comme par exemple à Dijon».
Adapter le désherbage, surveiller la rouille jaune
Beaucoup de désherbages d’automne -principalement antigraminées- ont été réalisés avec d’assez bonnes efficacités. Des levées et des développements rapides de dicotylédones sont toutefois constatés. «Il faudra être vigilant sur les rattrapages : les doses et le choix de produits devront être adaptés soigneusement aux flores visées et au développement des mauvaises herbes les plus avancées» note Diane Chavassieux. Cette année, une attention toute particulière sera portée à la rouille jaune compte tenu de la pression exceptionnelle de cette maladie en 2014 : «après une période estivale très pluvieuse et un début d’automne doux, une quantité impressionnante de repousses a vu le jour. Les rouilles, parasites biotrophes, ont pu se maintenir sur ces plantes-hôtes pendant la période d’interculture avant de poursuivre leur cycle de développement sur les jeunes semis. L’inoculum est donc bien présent».